Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 12.02.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 405 fois

GARD Les sujets sensibles de l'agriculture gardoise

Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles était à Rodilhan pour l'assemblée générale de la FDSEA 30.
(Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Présidente depuis trois ans de la Fédération nNationale du syndicat d'exploitants agricoles, Christiane Lambert est née en 1961, année d'apparition dans le dictionnaire du mot... agricultrice.

Elle-même exerce le métier dans le Maine-et-Loire. " On s'attache à sillonner la France pour les AG car nous portons les dossiers nationaux. Nous sommes 93 fédérations départementales, sur 14 Régions et avec 32 fédérations spécialisées. Nous sommes tous chefs d'entreprise et sur 430 000 en France, 200 000 ont choisi la FNSEA. Il est important d'aller dans les départements car de nombreux sujets sont ô combien d'actualité ", présente la présidente Lambert.

Le président gardois du syndicat local, David Seve, accueillait donc sa présidente nationale au lycée agricole de Rodilhan Marie-Durand, pour son assemblée générale et une série de questions-réponses. " Nous avons voulons placer cette assemblée générale sous le signe du changement climatique. La venue de notre présidente est exceptionnelle car c'est un exemple de combativité. Nous en sommes fiers. "

(Photo Anthony Maurin).

" On en parle mais nous, on le vit. Il se passe des choses exceptionnelles et nous voulons apporter des solutions au plan local donc nous allons parler de nombreux enjeux. Christiane Lambert va évoquer le travail fait au plan national. C'est important aussi bien pour elle que pour nous d'être en contact. Nos représentants eux-mêmes sont des agriculteurs. Ils sont confrontés aux mêmes problématiques, la réalité du terrain est importante "

Le Gard est d'ailleurs en première ligne sur quelques-uns de ces sujets : déficit hydrique, canicule, inondations, gel, tempête... Le changement climatique se ressent partout, encore plus dans le monde agricole qui dépend de la nature et de sa force (comme de ses faiblesses).

Pour la présidente Lambert, " c'est très complexe pour les agriculteurs car l'agriculture est victime, cause et solution face à cela. Aucun agriculteur n'est climato-sceptique ! La science nous aide mais la recherche comme l'agriculture sont dans le temps long. Les Français, le monde politique et les médias sont dans une temporalité plus rapide. "

Lors de la COP21 à Paris, l'agriculture devait contribuer à atteindre les objectifs donnés. Elle fait sa part du travail grâce au captage de carbone, à la suppression du plastique, à la production de biomatériaux et biocarburants. La prévention s'accentue, le travail autour des assurances et de leurs contrats aussi. L'irrigation, sujet tabou il y a encore dix ans, est aujourd'hui sur la table des pourparlers tout comme le stockage hivernal de l'eau.

(Photo Anthony Maurin).

" Le secteur agricole a déjà engagé sa transition ! Il existe toujours les problèmes de voisinage mais seuls 100 maires sur 36 000 communes éprouvent ces problèmes, affirme Christiane Lambert. C'est une diabolisation des débats, je l'ai dit au président de la République que j'ai rencontré hier. Il faut remettre la bonne pratique, pas forcément une mise à distance ! Nous préconisons le dialogue et demandons à nos agriculteurs d'être représentés lors des conseils municipaux car ils connaissent mieux le territoire que n'importe qui ! "

L'artificialisation des terres à cause de l'extension des villes est, surtout pour le Gard, un énorme problème. Le béton ou le goudron ne captent pas de carbone et les prix des terrains flambent car les surfaces sont réduites comme des peaux de chagrin.

(Photo Anthony Maurin).

Dans notre département pour l'AG de la FDSEA, la présidente nationale l'avoue : " Je ne suis pas venue souvent ici... Ce qui remonte c'est surtout la vigne, le foncier manquant et l'extrême violence des épisodes climatiques. En tout cas, pour le vin, le Languedoc a fait une montée en gamme qui est enviée des vignobles bordelais.  Je sais qu'il y a près de 500 éleveurs gardois, c'est important car ils valorisent les espaces. "

Avec 30 % de femmes pour 4 500 agriculteurs dans le Gard, la gent féminine se porte bien. Le statut évolue et cela plaît à Christiane Lambert. " Depuis 1988, on peut être agricultrice.Depuis 2010, on peut l'être sans l'accord de son mari et depuis 2014 nous pouvons, grâce au GAEC, avoir des droits identiques aux hommes. Les commerçantes sont moins en avance que nous. Je suis à la tête de la FNSEA, une première depuis sa création il y a 71 ans. Aux élections syndicales, on vote trois fois plus qu'ailleurs. "

(Photo Anthony Maurin).

Et l'agribashing alors, on en parle ? David Seve, président gardois du syndicat aimerait, une fois par an au mois de novembre, ouvrir des exploitations (fermes) afin de faire de la pédagogie, juste de la pédagogie. " Certains urbains ne connaissent plus les fermes et le monde agricole. Il faut recréer ce lien. "

Pour la présidente Lambert, " l'agribashing est pesant et présent mais les Français aiment leurs agriculteurs. La preuve avec le Salon de l'agriculture où ils veulent voir des animaux et manger de bons produits ! Certains militants militent trop fort, caricaturent et dénigrent pour dénigrer. Tout est excessif dans ces propos et on ne s'improvise pas justicier... Ce n'est pas normal car parfois ces personnes rentrent dans nos exploitations pour vérifier des choses qu'ils ne connaissent même pas ! Nous, nous sommes adeptes du dialogue. "

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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