Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 14.02.2020 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 268 fois

MERCREDI CULTURE Paloma et Da Storm unis sous les flows pour accompagner la nouvelle vague de rappeurs

Il étaient nombreux ce vendredi 7 février à se passer le micro et à sa lancer dans leurs improvisations (Photo : Clément Billardello)

Des jeunes talents prometteurs s'affrontent tous les mois dans l'octogone en improvisation (Photo : Clément Billardello)

Voilà maintenant quelques mois que la SMAC Paloma et l'association Da Storm organisent ensemble les soirées Sous les flows. À l'occasion de la troisième édition, nous sommes revenus avec eux sur cette collaboration qui permet un encadrement aux jeunes désireux de se lancer dans une carrière musicale.

Cela fait près de huit ans que, main dans la main, Paloma et Da Storm offrent aux jeunes Gardois un espace où s'exprimer artistiquement dans une esthétique hip-hop. Les projets sont nombreux et ont évolués et aujourd'hui, les deux structures proposent un accompagnement collectif ou personnalisé. C'est à l'occasion de la troisième soirée Sous les flows que les organisateurs sont revenus sur cette collaboration.

Pour rappel, Da Storm est une association montée en 2006 par Ghislain Nouguier et Stéphane Patin. Sa création découle d'un constat simple : les scènes rap à Nîmes et dans le Gard sont limitées. "On faisait de la musique et on consommait beaucoup de concerts et des festivals mais on ne trouvait pas notre bonheur ici, explique Ghislain Nouguier. À force de frustration et d'aller à Marseille ou Lyon, on s'est dit un jour que c'était dommage de ne pas faire ce qu'on aime chez nous. Donc on a monté l'association, sans rien y connaître, pour organiser des activités, des concerts." Depuis, l'association propose de nombreux projets qui tournent autour de l'univers hip-hop comme la danse, le graffiti ou encore le chant et le rap. Et dès l'ouverture de la SMAC Paloma, en 2012, les projets collectifs ont aussi éclos.

"On essaie de provoquer la rencontre et d'éveiller les esprits"

Dans ces projets, on compte les soirées Sous les flows qui ont pour but d'accompagner les jeunes artistes à se développer. "C'est une nouvelle phase dans la collaboration" selon Clément Billardello, le responsable de l'accompagnement à Paloma. Ces soirées sont organisées en deux parties. La première est une rencontre avec un professionnel dans le domaine de la musique. La deuxième se passe autour d'un open mic (une scène ouverte) qui permet à qui le veut de prendre le micro et de se lancer dans une improvisation sur le rythme imposé par le DJ présent.

Pour la première soirée, qui a eu lieu le 4 décembre dernier, nombreux étaient les jeunes rappeurs venus se réunir. Depuis, le nombre de participants n'a pas cessé de grimper pour les deux autres soirées. Pour Clément Billardello, l'open mic était la meilleure formule : "On se dit qu'on a sûrement ciblé le bon format. On voit des gens qui viennent de Nîmes mais aussi de tout le Gard avec Sommières, Bagnols, Uzès. Même des personnes d'Arles, Avignon ou encore Montpellier."

Ces soirées ont plusieurs buts pour les organisateurs et le premier est de provoquer des rencontres. "Aujourd'hui, il y a pleins de rappeurs qui font du rap et des concours sur Instagram, qui font des freestyles vidéos, explique Mickaël Abbé, le chargé de projets chez Da Storm. Mais il ne faut pas oublier que la musique ça se passe aussi dans la vraie vie et les rencontres physiques c'est important. "

Enfin, l'intérêt de ces soirées est de cibler les personnes avec un projet pour, par la suite, proposer un accompagnement personnalisé et/ ou collectif selon les besoins. "On ne produit pas des stars, même si on aimerait bien! Nous on les aide à structurer leurs projets, affirme Ghislain Nouguier. Le but final c'est qu'ils puissent se détacher de Sous les flows. Ces soirées sont comme des tremplins."

Les rappeurs gardois au rendez-vous !

Pour cette troisième soirée, le vendredi 7 février, ils étaient encore nombreux à venir pousser de la voix. Et pour ce nouveaux rendez-vous, c'est le beatmaker Majeur-Mineur qui est venu partager son expérience. Une nouveauté puisque les invités précédents étaient des rappeurs. L'occasion d'évoquer les dessous de la création musicale et la relation beatmaker/rappeur qui peut donner naissance à de grands tubes.

Cette fois, c'est le beatmaker Majeur-Mineur qui était l'invité de Sous les flows (Photo : Clément Billardello)

Et après une heure d'échange avec Majeur-Mineur, les chanteurs et rappeurs étaient appelés à prendre le micro et à se placer dans "l'octogone" pour montrer ce qu'ils ont dans le ventre. Pendant près de deux heures, tous se sont lancés, relevant toujours plus le niveau. Que ce soit en respectant des règles, en relevant les défis donnés par les organisateurs, tous se sont révélés être des artistes en puissance.

Les thèmes des textes étaient variés. Certains abordaient des sujets communs, d'autres étaient beaucoup plus personnels. "On parle surtout d’esthétique ici, précise Clément Billardello. À part pour ceux qui font des trucs très fun, très dansant et qui ne se posent pas de questions, dans la plupart des textes qu'on entend, ils mettent beaucoup d'eux."

Des soirées Sous les flows prometteuses donc et que les organisateurs ont hâte de voir évoluer. "L'intérêt de ces soirées c'est vraiment la diversité. Peut importe l'âge, le sexe, qu'on rappe ou qu'on chante, tout le monde est invité à prendre le micro et à s'exprimer, conclut Ghislain Nouguier. Et on invite vraiment le plus de personnes à venir participer et à se lancer."

Romane Grignon

Les soirées ont lieu chaque mois dans les studios de Paloma. Entrée gratuite.

Philippe Gavillet de Peney

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