Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 19.02.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 558 fois

NÎMES De la Petite reine aux grands manques

On va peut-être revoir les belles bicyclettes d'antan si ça continue ! (Photo Archives Anthony Maurin).

Après enquête auprès d'usagers, le baromètre des villes cyclables fait plonger Nîmes au fond de son classement en la matière. À la traîne dans le peloton de queue des villes françaises où la situation est jugée très défavorable aux déplacements à vélo, la cité des Antonin peut peut-être se perdre si les candidats ne se mouillent pas un peu pour le vélo.

On le sait, Nîmes est une vieille ville où il est difficile de faire des aménagements comme on peut le concevoir au sein de cités plus jeunes et sorties de leur contexte historique. Mais il ne faut pas se cacher derrière cette raison pour faire stagner la situation des deux roues dans la cité.

Grâce à la forte mobilisation des associations du réseau de la Fédération des usagers de la bicyclette dont Croco vélo fait partie, des collectivités, la participation au baromètre " Parlons vélo " des villes cyclables 2019 a été très importante. À l'échelle nationale, on parle de près de 185 000 réponses ayant été enregistrées, soit une progression de + 63 % par rapport à l’édition 2017.

Oui, le vélo a le vent dans le dos et la route est propice à la longue descente vers la ligne d'arrivée. Outil participatif de mesure du ressenti des politiques cyclables locales, le baromètre donné devient ainsi l’enquête de ce type la plus massive dans le monde alors qu’elle n’en est qu’à sa deuxième édition. Les enseignements de l’édition 2019 sont sans aucune ambiguïté.

Les citoyens souhaitent un débat sérieux sur la solution vélo déplacement, partout en France, et Nîmes ne semble pas faire exception même si les voix sont plus des murmures que des cris. Ils sont en attente d’une politique cyclable cohérente, laquelle passe notamment par des aménagements sécurisés, des services de qualité, une lutte contre le vol et une systématisation de l'apprentissage du vélo.

Nîmes comptabilise 940 réponses à cette enquête, c'est à dire près de mille électeurs (plus du double de 2017) ! Allant de 1 à 6, le seuil des notes dites positives est établi à 3,5. Nîmes n'atteint même pas les 2,3 (2,27) et se classe très bas, quatrième en partant de la fin (deuxième si on ne parle que de la France métropolitaine) des villes de 100 000 à 200 000 habitants ! Pire, les évolutions constatées entre 2017 et 2019 sont négatives.

Trop de points noirs

Aucun point fort et un wagon de points faibles comme la sécurité des personnes vulnérables, le manque d'alternative et d'itinéraire de secours en période de travaux (fréquents chez nous), l'impossibilité de se rendre en toute sécurité dans les communes voisines, la difficulté de traverser un carrefour de manière sereine, le maire qui n'est semble-t-il pas à l'écoute de ces usagers, le manque de communication, de signalétique... Le classement échelonné de A+ à G voit la cité des Antonin se classer en G.

Les élections de mars 2020 constituent une chance exceptionnelle pour se saisir au niveau local du plan national vélo et des leviers de la loi d’orientation des mobilités promulguée le 26 décembre 2019. " La balle est désormais dans le camp des acteurs locaux, et les collectivités sont au premier rang. Nous attendons donc beaucoup des candidats aux élections municipales et intercommunales pour proposer un projet concret, cohérent et ambitieux en faveur du vélo ", informe le collectif nîmois Croco vélo. À un mois des municipales, il est peut-être temps de parler vélo.

Anthony Maurin

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