Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 03.03.2020 - stephanie-marin - 2 min  - vu 5447 fois

NÎMES La stratégie de la démolition pour contrer les trafics de drogue à Pissevin

Jean-Paul Fournier et Laurent Burgoa en visite ce mardi au quartier Pissevin à Nîmes : l'escalier, derrière la médiathèque Marc-Bernard a été démoli hier. (Photo : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

Suite aux événements du 27 janvier et du 10 février derniers, le maire de Nîmes a décidé de mettre en place une stratégie de démolition de plusieurs points tactiques pour contraindre les trafics de drogue au coeur du quartier Pissevin à Nîmes.

Les travaux de sécurisation - menés dans le cadre de l'ANRU - ont démarré hier, dans l'urgence et tandis que le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, s'agace encore de n'avoir reçu aucune réponse à ses sollicitations auprès de l'État afin "de disposer de moyens matériels et humains pour lutter contre le trafic de drogue" dans le quartier Pissevin.

Le chantier, pour lequel la maîtrise d'oeuvre a été confiée à la SPL Agate, consiste à démolir les points tactiques situés de part et d'autre de la galerie Wagner, qui jusqu'alors permettaient aux trafiquants de se livrer à leur commerce à l'abri des regards, de guetter en toute discrétion ou encore de prendre facilement la fuite.

Des glissières posées sur la plateforme située entre la place Robert-Bastide et la place Claude-Debussy pour empêcher les voitures de s'y garer. (Photo : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

Ainsi, depuis hier, l'escalier situé derrière la médiathèque Marc-Bernard n'est plus. Très prochainement le passage enclavé perpendiculaire à ce lien urbain supprimé, à l'endroit même où des tirs de kalachnikov ont retenti au mois de février, sera condamné. Quant à la passerelle Lulli qualifiée d'échappatoire et de point de surveillance, elle a été démolie ce mardi matin. Reste, et cette fois pour le compte de Nîmes métropole dans cadre des travaux de la ligne T2, à poser des glissières sur la plateforme située entre la place Roger-Bastide et la place Claude-Debussy, pour mettre un terme aux "drive de la drogue".

"Trop de problèmes dus à une minorité qui fait le bordel"

"Face à l'inaction de l'État, nous avons décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Je m'étonne qu'aucun parlementaire ne se soit saisi du sujet, pas plus que le candidat de LREM (Yvan Lachaud, Ndlr). Nous avons rencontré les commerçants et répondu à leurs attentes", commente Jean-Paul Fournier. Parmi ces commerçants, Laurence, coiffeuse, qui a fait entendre ce mardi face à l'édile accompagné de son adjoint en charge de la Rénovation urbaine, Laurent Burgoa, sa satisfaction quant à "la réactivité" de la ville.

Une satisfaction partagée par Abdeliah Bounou, un résident de la tour Garrigadou depuis 2003. "Ça bouge dans le quartier et c'est une bonne chose. Il y a trop de problèmes ici dus à une minorité qui fait le bordel : la drogue, l'insécurité, la violence, les incivilités. On n'ose plus sortir dans le quartier", explique le père de famille qui l'avoue volontiers : "si je pouvais partir, ça serait avec plaisir."

Une compagnie de CRS en renfort pendant une semaine

Le préfet du Gard, Didier Lauga, a obtenu le renfort d'une compagnie de CRS qui tous les jours de cette semaine, de 17h à minuit effectuera des patrouilles dans le quartier. "Le préfet joue le jeu, à l'État au niveau national de réagir maintenant. Les gens veulent voir des Bleus", insiste le maire.

Stéphanie Marin 

Stéphanie Marin

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