Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 06.03.2020 - stephanie-marin - 3 min  - vu 798 fois

CHU DE NÎMES Les agents réclament l'égalité professionnelle

Des agents du CHU de Nîmes, tous services confondus, accompagnés de la CGT, se sont rassemblés devant le bâtiment de leur direction ce jeudi 5 mars à 14h. (Photo : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

Les femmes sont-elles discriminées par rapport aux hommes au CHU de Nîmes ? Les agents mobilisés ce jeudi 5 mars devant le bâtiment de la direction, répondent "oui" et réclament l'ouverture de négociations sur l'égalité professionnelle.

L'accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique a été signé le 30 novembre 2018. Il est le résultat d'une concertation lancée par le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt, le 9 mars 2018 dans le cadre du comité interministériel à l’égalité entre les femmes et les hommes. Plusieurs actions et mesures sont prévues par cet accord, applicable dans tous les établissements depuis 2019.

Et notamment, comme on peut le lire sur le site du ministère de l'Action et de Comptes publics : "L’obligation pour les employeurs publics d’élaborer d’ici le 31 décembre 2020 un plan d’action « égalité professionnelle » avec, entre autres, des mesures de résorption des écarts de rémunération, sous peine de sanctions financières […], de créer des conditions d’un égal accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles […], la suppression du jour de carence pour les congés de maladie pendant la grossesse, la préservation des droits à avancement pendant les congés parentaux et les disponibilités pour raisons familiales, dans la limite de cinq ans au cours de la carrière, et l’extension du bénéfice de la disponibilité de droit jusqu’aux 12 ans de l’enfant, ainsi que la création de 1 000 berceaux supplémentaires au sein de l’État."

Mobilisation des agents du CHU de Nîmes

Si la direction du CHU de Nîmes a bien pris en compte cet accord et même présenté un plan d'action lors du comité technique d'établissement du 25 mars 2019, les travaux préalables à sa mise en oeuvre n'ont toujours pas commencé. C'est pour cette raison que des agents, tous services confondus, accompagnés de représentants de la CGT, se sont rassemblés devant le bâtiment de leur direction ce jeudi 5 mars à 14 heures.

Ils l'affirment, au sein de l'hôpital nîmois "les femmes sont discriminées par rapport aux hommes." Il y a l'exemple d'Hélène, 40 ans, et de Lucie, 33 ans, toutes deux mamans, qui ont dû sacrifier leur "temps partiel de droit" auquel elles ont droit jusqu'aux trois ans de l'enfant. L'une pour ne pas perdre son poste, la seconde pour pouvoir intégrer le service qu'elle souhaitait.

Perte de points sur la notation annuelle, perte sur le salaire...

Mais il y a aussi celles qui jusque dans les années 2000 ont perdu un point sur leur notation annuelle quand elles étaient enceintes (absentéisme de plus de six mois). Cette note joue un rôle direct dans le montant de l’attribution de la prime de fin d'année et a une influence sur le déroulement de carrière. Et celles pour qui, entre 2000 et 2018, les notes ont été gelées.

"Vous vous rendez compte si l'agent a eu trois grossesses. Je vous laisse voir la différence de salaire énorme", lance Maria Do Fundo, responsable du collectif Égalité au CHU de Nîmes et trésorière de la CGT. Dans son cas, la perte a été d'environ 100 euros par mois pendant trois ans, soit presque 4 000 euros. "De plus, ajoute Maria Do Fundo, lorsque vous tombez enceinte pendant votre contrat contractuel, la direction ne renouvelle pas votre contrat à l'annonce de votre grossesse. La CGT a accompagné souvent des agents dans cette situation, c'est totalement discriminatoire. Et puis, il faut aussi travailler sur le volet des violences sexuelles et des propos sexistes."

Un rendez-vous à venir

Vers 14h30, les agents mobilisés sont allés frapper à la porte de la direction des ressources humaines (DRH) pour obtenir un rendez-vous avec la direction de l'hôpital et pouvoir "enfin" démarrer le travail pour la mise en oeuvre du plan d'action en faveur de l'égalité professionnelle. "Nous devrions recevoir une date de rendez-vous d'ici la fin de la semaine", lance, satisfaite, la responsable du collectif Égalité en sortant du bureau de la DRH.

Stéphanie Marin 

Stéphanie Marin

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