Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 06.03.2020 - corentin-corger - 3 min  - vu 2203 fois

GRAND NÎMES Ehpad : une garde infirmière de nuit déployée à partir d'avril

Les représentants des 15 Ehpad réunis sur ce projet (Photo Corentin Corger)

Pour la première fois, 15 Ehpad (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) du grand Nîmes ont décidé de travailler ensemble pour mettre en place début avril, deux postes d'infirmières qui vont se relayer sur chaque site. 

"Nous avons des statuts différents mais nous nous sommes rejoint sur une volonté commune : offrir aux résidents un accompagnement de qualité", résume Mme Lénart, directrice générale de l'Ehpad de l'association Maison santé protestante (MSP) à Nîmes. Pour la première fois, 15 Ehpad situés à Nîmes, Poulx, Bernis, Garons et Milhaud se sont rassemblés autour d'un projet : le déploiement d'une garde infirmière mobile de nuit sur l'ensemble des sites.

Le collectif "Ehpad du grand Nîmes" est né à la suite d'un appel à projet lancé par l'ARS (Agence régionale de santé) visant à répondre à une mesure annoncée par l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, visant à renforcer l'accompagnement dans les Ehpad. Recrutées par la MSP, le porteur du projet, les deux infirmières seront rémunérées par l'ARS pour des postes à 80 % et des horaires de 21h à 5h sur les trois ans de cette expérimentation. "Des infirmières en maison de retraite ça n'existait pas", explique et recontextualise Mme Sanchez Therene, de Château Silhol.

Les deux premières à se lancer (Mme Lammouchi et Mme Nieto) autour de Nîmes, début avril, vont tourner chaque soir et avec possibilité de se déplacer en cas d'urgence grâce à l'achat d'un véhicule électrique d'une valeur de 20 000 € financé à 75% par la ville de Nîmes. "Ce projet me semble très important, cette présence va enlever beaucoup d’angoisse la nuit au niveau du personnel mais aussi des familles", commente Catherine Jehanno, déléguée aux seniors à la ville de Nîmes.

Plus de 1 100 résidents à gérer

Chaque établissement aura donc une infirmière sur place la nuit, deux fois par mois et aussi vouée à se déplacer pour un trajet qui n'excède pas 30 minutes de route entre les deux établissements les plus éloignés. Ce qui concerne précisément 1 124 résidents qui vont bénéficier avec ce dispositif de véritables compétences médicales qui plus est en gérontologie. Jusqu'à présent, seules deux aides-soignantes ou auxiliaires de vie étaient positionnées pour gérer en moyenne 80 à 100 résidents.

Cette infirmière a vocation à délivrer des diagnostics plus précis, éviter les hospitalisations dites "inutiles", mettre en place des traitements suffisamment tôt et accompagner au mieux ce public en fin de vie. Ce qui va apporter un sentiment de sécurité supplémentaire aux familles. Des chefs d'établissement qui ont observé une vie de plus en plus agitée la nuit avec des profils atteints davantage de troubles du comportement. "On est plus dans l'image de grabataires confinés au lit, 75% des gens sont plus ou moins désorientés", observe M. Pascuito directeur de "Ma maison" à Nîmes.

"Le chaînon manquant"

Ce dernier approuve ce nouveau poste qui sera l'interlocuteur unique avec les services de secours, "le 15 réfléchit en terme d’urgence, il n'est pas du tout câblé pour une réponse non urgente. Il manquait un chaînon." Les infirmières auront accès aux dossiers cliniques des patients et une transmission sera assurée avec les équipes de jour. Enfin chaque appel et intervention seront notés. Une infirmière de garde dans les Ehpad qui arrive dans un contexte où l'épidémie de coronavirus approche dangereusement.

Pour l'instant ces établissements appliquent les mêmes recommandations que pour la grippe, c'est à dire : limiter les contacts, interdire les bises et le serrage de main, inciter au lavage des mains avec un gel hydroalcoolique. Les directeurs poussent le personnel à être dans la surinformation et la survigilance avec des messages de prévention répétés plusieurs fois par jour. Certains obligent les familles à porter des masques, d'autres ont interdit les sorties afin de limiter les flux. Avant de peut-être adopter des mesures communes pour endiguer ce virus, les Ehpad nîmois ont déjà prévu de continuer à travailler ensemble sur d'autres projets.

Corentin Corger

La liste des 15 Ehpad du projet :  À Nîmes : Lumière et Paix (SPAP), Les Soleïades (Opalines), Jardins de la MSP, Indigo (Croix-Rouge), Terrasses de la rue de Sauve (MSP), Clair Soleil (MSP en 2021), Ma Maison, Mas de Lauze (Korian), Les Oliviers (Opalines) Quai de la fontaine (MSP), Saint-Joseph (Croix-Rouge). Les Portes de Nîmes (Domusvi, Poulx), Les 5 sens (Domusvi, Garons), La Thébaïde (Opalines, Bernis), Les Jardins de Médicis (Domusvi, Milhaud). 

Corentin Corger

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