Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 06.03.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1052 fois

MUNICIPALES À Nîmes, retour sur le "Grand oral" de l’économie

Sous les dorures de la Chambre de commerce et d'industrie du Gard, les sept candidats (ou leurs représentants) ont exposé leurs propositions en matière de développement économique. Ce qu'il faut retenir. 

Organisé par le syndicat patronal UPE, ce "Grand oral de l’économie" avait pour objectif « de sensibiliser les candidats aux problématiques des chefs d’entreprises et recueillir leurs projets pour le développement économique sur la durée du prochain mandat. »

Quel avenir pour le centre-ville ? 

Parmi les problématiques à traiter, on retrouve l’avenir du centre-ville. La tête de liste Rassemblement national, Yoann Gillet, expose : « En 2014, 40% des foyers nîmois payaient l’impôt. Six ans plus tard, c’est 35%. Il faut redéfinir le type de logements en centre-ville pour accueillir des classes moyennes supérieures. Je ne veux pas faire la chasse aux pauvres mais les commerçants ont besoin de clients. » Et de proposer une mesure, déjà mise en place dans la commune RN de Beaucaire : « La baisse les deux premières années de 30% du loyer pour un commerce. »

Le candidat du Parti animaliste, Stéphane Gili, se veut alarmant : « Dans 30 ans, on ne pourra plus venir une partie de l’été en centre-ville à cause de la chaleur. Il faut à tout prix végétaliser le centre-ville ! »

Le candidat soutenu par le MoDem et La République en marche et actuel président sortant de Nîmes métropole, Yvan Lachaud , identifie un autre problème : « Un loyer de 5 000 à 6 000 euros rue Crémieux, c’est du délire ! Il faut taxer les locaux vacants détenus par des sociétés foncières ! Il faut également rouvrir le boulevard de la Libération pour permettre aux automobilistes de faire le tour en voiture et d’irriguer ainsi le boulevard Courbet. »

Colistier du maire Les Républicains Jean-Paul Fournier et candidat à la présidence de Nîmes métropole, Franck Proust soutient qu’il faut « continuer à créer des équipements structurants en centre-ville comme le Musée de la romanité et bientôt le Palais des congrès. Quant à taxer d’avantage les locaux vacants, ça pénalisera des Nîmois… Enfin, la Ville présentera bientôt le nouveau gestionnaire de la Coupole qui, lui, sait gérer un centre commercial. »

Ancien chef d’entreprise, l’écologiste Daniel Richard, qui a implanté une boutique Soleilado en cœur de ville, se dit « déçu du centre-ville. La première chose que regarde un chef d’entreprise, ce ne sont pas les taxes mais la clientèle ! Il faut repenser le centre-ville en y rélocalisant les bureaux pour permettre aux salariés de faire leur shopping. Il faut aussi animer le centre-ville avec plus de marchés et de concerts. »

Comment mieux se déplacer à Nîmes ?

Autre défi à relever : la mobilité et le réseau de transport. À ce titre, le représentant du candidat David Tebib, Laurent Mespoulet, expose une réelle problématique : « Il y a la ligne 1 et 2 du TCSP (Transport collectif en site propre). Seulement, quand on travaille sur les zones d’activités économiques, il y a le problème de dernier kilomètre, les bus ne desservant pas toutes les entreprises. »

Sur cette même ligne, Franck Proust propose donc de « mettre en place des parkings relais aux abords des zones d’activités économiques avec de la location de vélo et trottinette. » Et de pointer, comme une petite pique à son rival Yvan Lachaud : « Sur les 35 M€ du budget transport, 18 M€ proviennent du versement transport payé par les entreprises. Est-ce que ces dernières sont satisfaites ? » 

Ancien député socialiste rallié à la tête de liste Nîmes citoyenne à Gauche, Patrice Prat déplore : « À Nîmes, nous sommes à l’Âge de pierre concernant les transports ! Il faut plus de maillage, d’amplitude horaire et réfléchir à la gratuité des transports. Il faut aussi accroître les déplacements doux. » 

Quels projets structurants ? 

Ce qui fait le dynamisme d’une ville, c’est aussi ses grands projets. Outil touristique, le Musée de la romanité a aussi donné du travail aux entreprises du BTP gardoises. Alors qu’est-ce que proposent les candidats ? 

Le candidat Rassemblement national Yoann Gillet souhaite « redimensionner le Palais des congrès avec un auditorium plus important ». La liste de David Tebib, elle, propose « une rallonge de 15 M€ pour permettre à l’outil d’accueillir des concerts. » 

Outre le Palais des congrès lancé par la municipalité Fournier, le républicain Franck Proust propose notamment « de transformer l’Arena en Parnasse et non pas le mettre à l’extérieur de Nîmes (comme le propose Yvan Lachaud, ndlr). Ça permettrait aussi de rassembler toutes les infrastructures sportives au sud de la ville. » 

Pour Yvan Lachaud, « un Palais des congrès sans stationnement, c’est une aberration ! » Et de proposer aussi « la création d’un vrai campus universitaire. L'arrière de Hoche a été vendu à des promoteurs. Or, un campus universitaire a besoin de plus de 40 000 mètres carrés. On le sait, les étudiants permettent aussi de développer la ville de Nîmes. Regardez Montpellier ! »  

Préoccupé par la cause écologique, Stéphane Gili, qui est aussi chef d’entreprise dans l’énergie solaire, propose que « la Ville investisse dans une coopérative où tous les Nîmois pourraient bénéficier d’une énergie moins chère. » Une solution qui existe en partie à Nîmes avec le chauffage urbain, alimenté par l’incinérateur. 

Un peu flou, Patrice Prat propose un axe à développer autour du numérique et de l’économie. Quant au candidat écologiste Daniel Richard, il estime que « il faut arrêter de penser grand ! Si politiquement c’est bien, il faut réfléchir aux besoins de nos jeunes, aux changements climatiques avec, pourquoi pas, le développement d’une filière en énergie solaire. »

Comment mieux former les Nîmois ?

La qualité de la main-d’œuvre peut aussi être un facteur d’attractivité pour certaines entreprises. Évoquant son expérience dans le photovoltaïque, le candidat animaliste explique avoir « du mal à trouver un installateur. C’est dommage parce que ça pourrait donner du travail à nos jeunes ! Ce sont les boulots de demain… Il faut impulser cette filière sur notre territoire. » 

Le président sortant de Nîmes métropole rappelle que « à la sortie de la guerre, le delta avec Montpellier s’est fait sur sur le nombre d’étudiants ! 75 000 à Montpellier et 15 000 à Nîmes ! Il nous faut accueillir une université technologique à Nîmes, en complémentarité avec Montpellier. On a déjà développé des formations aéronautiques et biochimie. Ce job-là, on doit le faire à tous les niveaux. »

Si pour Franck Proust, l’enseignement supérieur n’est pas « la compétence première de Nîmes métropole », il évoque d’autres filières à développer comme « la gestion des risques, le nucléaire et l’agroalimentaire. Ça sert à rien d’aller inventer l’eau tiède... » Pour un débat qui en a, à coup sûr, éclaboussé certains !

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio