Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 11.03.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1557 fois

FAIT DU JOUR À Beaucaire, l'extrême-Droite peut-elle gagner la Communauté de communes ?

Julien Sanchez, tête de liste FN dans le Gard. Photo : Coralie Mollaret.

Julien Sanchez, maire de Beaucaire, accompagné de son premier adjoint, conseiller départemental et candidat aux municipales de Vallabrègues, Jean-Pierre Fuster (photo Corentin Corger)

Dans l’incapacité de présider la Communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence en 2014, le maire Rassemblement national de Beaucaire et candidat à sa réélection, Julien Sanchez, élabore une nouvelle stratégie pour les Municipales de 2020. 

C’est un souvenir amer qu’aimerait effacer de sa mémoire Julien Sanchez. En 2014, le frontiste alors fraîchement élu maire de Beaucaire lorgne avec gourmandise sur la présidence de la Communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence. C'est ce que l'on nomme communément le troisième tour des Municipales. Composée de cinq communes (Beaucaire, Bellegarde, Fourques, Jonquières-Saint-Vincent et Vallabrègues), l'intercommunalité représente peu ou prou 30 000 habitants.

À son grand dam, le trentenaire ne réussit pas à rallier les autres élus de la Communauté de communes. Dans les villages, les maires de Fourques, Jonquières et Vallabrègues lui préfèrent le maire de Bellegarde et conseiller départemental de l'époque, Juan Martinez. « On a tous fait barrage. Même si nous ne sommes pas encartés, nous sommes des républicains. Avec le RN, vous êtes soit avec, soit contre eux. Notre alliance n'est pas politique mais pour l’intérêt communal. », lâche l’un des maires. 

Un enjeu à la fois local et national

Six ans après sa défaite, Julien Sanchez veut sa revanche. Porte-parle du RN, le jeune loup aimerait offrir à Marine Le Pen la première Communauté de communes raflée par l’extrême-Droite en France. D'ailleurs, le parti fonde de grands espoirs sur son prodige : « Julien a démontré que le Rassemblement national était capable de bien gérer des communes. [...)] Je lui souhaite bien sûr sa réélection mais également, de remporter la Communauté de communes de Beaucaire », a commenté à plusieurs reprises Marine Le Pen

Au niveau local, cette présidence permettrait au maire de Beaucaire et conseiller régional d’accroître son pouvoir. En devenant président, Julien Sanchez mettrait la main sur une collectivité d’un budget d’environ 37 millions d’euros (20 M€ en fonctionnement et 16 M€ en investissement), en charge de compétences clefs. « Beaucaire Terre d’Argence s’occupe des logements, de la propreté, des ordures ménagères… Il faudrait que le maire de la plus grande commune soit président de la Communauté de communes pour avoir tous les leviers », scande l’édile au micro d'Objectif Gard. 

Des candidats à Bellegarde et Vallabrègues

Pour concrétiser ses ambitions, Julien Sanchez doit franchir plusieurs obstacles. Le premier ? Confirmer son élection d'il y a six ans à Beaucaire. Entre la prime au sortant dont il bénéficie et une opposition divisée, l'intéressé ne semble pas très inquiet. Toutefois, une victoire aux Municipales ne suffira pas pour présider la CCBTA. S’il est réélu et selon son score, Julien Sanchez obtiendrait jusqu'à 14 élus sur les 34 de la Communauté de communes. Il lui en manquerait encore quatre pour s’assurer d’une victoire.

Comment faire ? Julien Sanchez a présenté des candidats RN dans les communes de Beaucaire Terre d’Argence. S'il souhaitait en mettre partout, force est de constater qu'il n'a pu le faire qu'à Vallabrègues et Bellegarde. Engagé depuis des années dans le parti, c'est son premier adjoint et conseiller départemental, Jean-Pierre Fuster, qui mouille le maillot à Vallabrègues. À Bellegarde, Julien Sanchez a profité du déménagement d’une conseillère municipale nîmoise, Daniela de Vido, pour l'envoyer au front. 

Les maires font de la résistance 

Le pari est pourtant encore loin d'être gagné pour Julien Sanchez. D'abord, si Jean-Pierre Fuster n'est pas élu maire au soir du 15 mars, il n'apportera aucune voix à la CCBTA. Ses yeux se tournent alors vers Daniela de Vido. Si elle devient maire de Bellegarde, sept conseillers RN seraient envoyés à la CCBTA. Les feux seraient donc au vert pour Julien Sanchez. En cas de défaite, la frontiste ne ferait élire qu'un ou deux conseillers communautaires, selon les résultats. Insuffisant a priori pour le premier édile beaucairois.

Dans toute cette politique fiction, il y a bien une certitude : la résistance des maires sortants. Gilles Dumas à Fourques, Jean-Marie Gilles à Vallabrègues, Jean-Marie Fournier à Jonquières-Saint-Vincent et Juan Martinez à Bellegarde… Tous ont décidé de repartir malgré parfois leur âge. Leur expérience et des nouveaux projets en bandoulière, ils sont les principaux obstacles de Julien Sanchez. L’élection des 15 et 22 mars dira si le maire de Beaucaire a une bonne détente pour sauter les obstacles.

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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