Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 18.03.2020 - anthony-maurin - 2 min  - vu 7756 fois

NÎMES Boulangerie : ouvrir ou fermer, telle est la question !

En centre-ville, de nombreuses boulangeries sont encore ouverte. Mais pour combien de temps ?
Frédéric Alle, boulanger de la rue Fresque à Nîmes Photo Anthony Maurin).

Devant la boutique, une barrière, un spray pour se laver les mains et des distances bien respectées. Peu de clients viennent se réapprovisionner en pain et autres gourmandises faites maison par Frédéric Alle et son équipe (Photo Anthony Maurin).

Frédéric Alle est le patron de la boulangerie éponyme située rue Fresque. Après une tentative d'ouverture et de maintien de son activité, une des meilleures boulangerie du centre-ville risque de fermer sa savoureuse boutique...

" Je pense que je vais fermer à 13h car il n'y a personne dans les rues et honnêtement maintenir une activité pour ne rien faire à part perdre de l'argent... ", avoue Frédéric Alle. En effet, peu de monde dans les rues, quelques matinaux rêveurs, des professionnels qui vont au boulot sans regarder autour d'eux mais pas suffisamment de clients pour faire vivre les cinq salariés qui sont encore au travail.

" Nous sommes cinq et le personnel de vente commence à avoir peur, un autre est diabétique donc c'est difficile... L'essentiel de mon activité est assuré par les professionnels de la restauration qui sont tous fermés et par les collectivités qui elles aussi n'organisent plus aucun événement. Hier nous avons bien travaillé jusqu'à midi mais ensuite on a clairement vu la différence et senti l'effet du confinement ! ", poursuit le boulanger.

C'est alors qu'un passant-client s'approche et tente le coup. " Vous ne pouvez pas livrer à domicile ? Ou voir avec les nouvelles sociétés et les jeunes à vélo qui roulent en centre-ville ? " Bonne idée mais complexe à mettre en place pour un résultat non garanti, loin de là. " Je suis sûr que les gens prendraient les baguettes par dix ! ", assure le client. Peut-être, mais du coup et pendant neuf jours, plus de commande ! " Le pain est nécessaire. Nous sommes en France, la patrie de la baguette, c'est une tradition le pain chez nous ! "

Gaspiller, risquer ou préserver ?

Si encore il n'y avait que les clients conventionnels... " J'ai aussi quatre clients qui font les marchés mais un seul est sorti ce matin donc les chiffres baissent. Si on m'assure que mes frais engagés seront au moins garantis, je continue le travail, aucun souci. Dans les villages, les boulangeries sont au taquet, ça fonctionne bien car les villages sont en quasi huis clos mais en ville... ", se rend compte Frédéric Alle.

" Je préférerais travailler. J'ai pris de l'avance dans mes commandes de farine et je peux continuer au moins quinze jours sans problème. De toute façon, peut-être qu'on sera réquisitionné dans dix jours, qui sait ? Je n'ai pas peur mais nous faisons tous attention. Sommes-nous un service public ? Je ne sais pas mais je suis prêt à perdre un peu d'argent. Le problème, c'est qu'en centre-ville, très peu de commerces ont de la trésorerie. Nous voulons surtout garantir les salaires de nos employés alors nous préservons ce qu'on peut. On sauve les meubles ! ", note le boulanger qui se dit prêt à ouvrir deux fois pas semaine si besoin est et si cela lui est possible.

La décision finale de sa fermeture sera prise ce mercredi vers 13h... Tout allait dépendre de la matinée et de l'affluence de sa clientèle. Plus raisonnablement, un autre argument vient clore le débat. " On ne va pas faire de la marchandise pour la gaspiller !"

Anthony Maurin

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