Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 18.03.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 4183 fois

NÎMES Transports en commun et "bon de sortie"

Ici, non loin de la gare, un nœud névralgique du réseau nîmois (Photo Anthony Maurin).

Une partie de la gare routière, ici quelques minutes après le début du confinement (Photo Anthony Maurin).

La ville s'est vidée de presque tout ce qui la fait vivre au quotidien. Ce mercredi matin, pas de cris, plus de rires mais quelques Nîmois qui continuent à aller au travail par leurs propres moyens. Certains ne peuvent y aller qu'en bus et là ça change tout.

" C'est spécial ! Les bus sont vides donc on est au calme et si on ne se méfie pas on peut même rater son arrêt... Ça m'est arrivé hier soir. Entre la fatigue, le calme et je ne sais pas quoi d'autre je me suis endormie. Heureusement j'étais seule dans le bus et quand le chauffeur s'en est aperçu il m'a réveillé en me parlant. J'avais bien sûr raté mon arrêt mais pas de beaucoup alors je suis descendue et j'ai un peu marché ", avoue avec le sourire Anne, la cinquantaine, dont la famille est confinée.

Elle continue son travail dans le tertiaire mais à l'entendre cela ne va pas durer trop longtemps. " C'est compliqué car tout le monde est en attente. Les sociétés sont toutes en train de se préparer, de changer leur mode de fonctionnement et d'essayer d'anticiper mais c'est pas facile car nul ne sait où on va ! ", dit-elle en prenant son bus. À l'intérieur, une autre personne, manifestement âgée de plus de 70 ans. " Je vais chez mon médecin ", assure le bon monsieur qui sort son attestation comme nous étions des forces de l'ordre.

" J'ai une maladie chronique et il m'est difficile de rester seul. Dans ma famille tout le monde est enfermé donc chacun se débrouille un peu comme il peut. Je n'ai besoin de rien, on m'a fait me courses mais ce rendez-vous je dois y aller. " Une prise de risque mesurée, donc, pour Paul qui n'est pas fou et qui sait qu'il n'a pas intérêt à sortir pour rien. " Mais c'est pas rien ! Je suis vraiment malade et, même si on positive tant qu'on peut et que j'ai l'habitude de la solitude, la situation est oppressante. "

Les transports en public fonctionnent bien, les bus irriguent le réseau mais la foule ne se précipite plus aux portes des bus qu'ils soient de la T1, de la T2 ou d'autres lignes moins prestigieuses. " Oui on voit une nette baisse mais certains ont vraiment besoin de ce service car ils n'ont pas de voiture. Même si pour eux c'est plus risqué d'être contaminé que seul en voiture, ils savent respecter les consignes, ils montent par derrière et reste dans leur coin. Certains, surtout hier après midi et le début du confinement, prennent le temps de rire et se parlent à haute voix à distance, d'un bout à l'autre du bus. Ça m'a fait rire ! Je mets aussi la musique un peu plus fort qu'avant quand je le peux... ", avoue un conducteur dévoué.

Sur l'avenue Feuchères ce mercredi matin, personne ou presque. Le confinement semble fonctionner (Photo Anthony Maurin).

Pour rappel, les lignes " structurantes ", celles qui desservent les principaux générateurs de l’agglomération et qui sont le socle du réseau de transport avec une très forte attractivité commerciale sont les T1, T2, 2 et 3. Les passagers pourront prendre un bus toutes les 10 minutes (en moyenne) de 7h à 18h.

Les lignes dites " fortes " sont les lignes qui répondent au mieux à vos besoins de déplacements et qui s’accrochent aux lignes structurantes de manière aisée. Les lignes 4, 5 et 6 bénéficient donc d’un passage régulier toutes les 15 minutes.

Enfin, pour les lignes " complémentaires " celles qui permettent d’assurer des liaisons simplifiées et d’assurer des dessertes au plus près de l’ensemble des quartiers de la ville sont les lignes 7, 8, 9, 10 et 16. Elles bénéficient quant à elles d’une fréquence de 30 minutes en moyenne.

" C'est quand même bien d'être dans un pays, une ville, qui sont ainsi dotés. On s'en rend compte dans ces moments. Nous avons des habitudes. Nous croyons que tout tombe du ciel mais quand on voit le travail et ceux qui continuent à faire vivre ces lignes au quotidien malgré les risques et la fatigue, on a juste à dire merci ! ", conclut un autre passager qui s'apprête à rentrer à la maison après une nuit de travail.

Ici, le règlement public d'usage de Tango.

Anthony Maurin

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