Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 11.04.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 2564 fois

CORONAVIRUS À Pont-Saint-Esprit, le centre hospitalier est prêt à accueillir des patients

Sylvie Hyzy, cadre de santé, et Patrick Richard, médecin responsable de l'unité covid à l'hôpital de Pont-Saint-Esprit. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Pour l'heure, le centre hospitalier de Pont-Saint-Esprit est épargné par le virus. Aucun cas n'a été détecté que ce soit parmi les patients, le personnels ou dans les Ehpad. Pour autant, une zone dédiée covid-19 comprenant 6 lits est prête pour accueillir des malades.

"La zone pourrait être étendue en cas de besoin et pourrait même monter à 20 lits", détaille Daniel Desbrun, directeur du centre hospitalier de Pont-Saint-Esprit, qui poursuit : "On est passé en plan blanc le vendredi 13 mars. On a créé la zone covid dans la semaine qui a suivi." Le service n'a été ouvert qu'une seule fois pour accueillir une personne présentant plusieurs symptômes de la maladie. "Il y avait une forte suspicion. Jusqu'à présent, tous les tests sont revenus négatifs mais ils ne sont fiables qu'à 70%", explique Patrick Richard, médecin responsable de l'unité covid.

Six lits sont disponibles dans la zone dédiée au covid-19 à Pont-Saint-Esprit. Les malades accueillis seront répartis dans des chambres individuelles comme celle-ci. (Marie Meunier/ Objectif Gard)

De nouveaux patients devraient être hospitalisés ce week-end, le but étant de désengorger les services de Nîmes et de Bagnols-sur-Cèze. Il s'agit donc de personnes ayant déjà passé le cap difficile de la maladie et qui viennent terminer leur guérison à Pont-Saint-Esprit. L'Agence régionale de santé (ARS) n'a pas donné l'accréditation à l'établissement spiripontain pour être équipé en matériel de réanimation. Les cas les plus graves ne peuvent pas être traités sur place.

Dans cette pièce, est rangé tout le matériel dont l'aide-soignant peut avoir besoin. Cela va jusqu'aux feuilles pour faire des photocopies afin d'éviter qu'ils aient à circuler dans d'autres services pour chercher des fournitures. (Marie Meunier / Objectif Gard)

La zone dédiée covid-19 est située sur le côté de l'hôpital : "Les patients qui arrivent ici ne passent pas par le hall d'entrée de l'hôpital, ils suivent un autre circuit", atteste Sylvie Hyzy, cadre de santé. Les six chambres de l'aile sont des chambres classiques individuelles. Il y a un sas entrée et un sas sortie bien distincts. Ce qui était à la base une salle de réunion est maintenant une "zone sale" où sont stockés les masques usagés, le linge qui a servi... Dans une autre pièce est rangé tout le matériel dont l'aide-soignant peut avoir besoin. Cela va jusqu'aux feuilles pour faire des photocopies afin d'éviter qu'ils aient à circuler dans d'autres services pour chercher des fournitures. En plus de Patrick Richard et Sylvie Hyzy, une infirmière, une aide-soignante et une ASH sont mobilisées. Les effectifs peuvent bien sûr être revus à la hausse en fonction du nombre d'admissions.

Dans les Ehpad, "garder le lien social est très important"

Depuis plusieurs semaines, les Ehpad de la commune sont fermés aux visites. Une mesure appliquée afin d'éviter que le virus ne rentre au sein des établissements représentant tout de même 350 lits. Les résidents ne peuvent donc plus voir leur famille, alors l'hôpital a mis en place un numéro unique pour garder le lien avec elles. Une armoire a aussi été installée à l'entrée de l'hôpital où les proches peuvent déposer des photos, de la nourriture, des journaux... Une réflexion est en cours pour mettre en place un système de "parloir" pour permettre aux seniors et à leur famille de se voir mais rien n'est acté pour l'heure.

La maire de Pont-Saint-Esprit, Claire Lapeyronie, avec le directeur de l'hôpital, Daniel Desbrun. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Pour Daniel Desbrun, "garder le lien social est très important". C'est pourquoi il a remobilisé les équipes du service jour ou encore du centre de rééducation désormais fermés dans les Ehpad, pour offrir aux résidents diverses activités : promenade seul ou en petit groupe, activités en chambre... "Paradoxalement, des résidents qui ne sortaient pas trop, voient plus de monde aujourd'hui qu'avant", souligne-t-il.

Même si l'activité n'a rien à voir avec des établissements pourvus de services de réanimation bondés, cela n'exclut pas que "le personnel vit avec du stress". Les petites attentions des entreprises et des commerces environnants sont donc les bienvenues et les soignants sont reconnaissants.

Marie Meunier

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