Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.04.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 948 fois

CORONAVIRUS Une oreille attentive prêtée aux professionnels de santé et le grand public dans le besoin

    La Cellule d'urgence médico-psychologique du Gard (CUMP 30) assure une permanence téléphonique pour les personnels soignants et le grand public qui auraient besoin de parler (DR)

Un dispositif de soutien psychologique et traumatique a été mis en place dans toute la Région Occitanie dans le cadre de la crise du covid-19. Il s'accompagne d'une ligne téléphonique unique ouverte au grand public mais aussi aux professionnels de santé qui auraient besoin de parler : 05 34 39 33 47.

Tous les appels parviennent à Toulouse mais sont ensuite redirigés vers les CUMP départementales (Cellules d'urgence médico-psychologique). Celle du Gard est rattachée au Samu 30 et contribue elle aussi à ce dispositif de soutien. Les CUMP ont été créées à la suite de l'attentat du RER B à Saint-Michel à Paris, le 25 juillet 1995. "On se déplace pour les catastrophes naturelles, les gros accidents de la route, les braquages... Enfin tous les événements où les gens sont exposés à un phénomène de mort", détaille Gilles Faure, médecin référent de la CUMP du Gard, siégeant au centre hospitalier du Mas Careiron, à Uzès.

Toutes les CUMP ont dû mettre en place un dispositif particulier "pendant cette période où on a la trouille, à juste titre, du covid-19", relate-t-il. Depuis quatre semaines, la cellule d'écoute téléphonique est donc en place dans le Gard. Seulement une quinzaine de personnes a appelé pour le moment. La CUMP du Gard recense 15 volontaires qui se relayent pour assurer ces permanences téléphoniques. Plusieurs professionnels de santé du Mas Careiron et du CHU de Nîmes sont aussi en renfort. "On a suffisamment de forces pour répondre à tous les appels et assurer en cas de montée en puissance", affirme Gilles Faure. Pour l'heure, deux lignes d'écoute sont ouverte le matin et l'après-midi et une la nuit.

(DR)
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Si la cellule d'écoute téléphonique est disponible à toute heure, un autre dispositif est mis en place au CHU de Nîmes. Du lundi au vendredi, de 9 à 17 heures, le personnel soignant a la possibilité de se rendre au dispositif de soutien psychologique, assuré par deux psychologues et un médecin. "On a ciblé le CHU Carémeau car c'est là où ça se passe principalement et il faut que les personnels hospitaliers continuent à travailler le mieux possible pour lutter contre le covid-19", insiste le médecin référent CUMP 30. Le plus souvent, ils confient leur stress lié à l'infection, leur épuisement, leur crainte de ramener le virus à la maison... Une dizaine de personnes se sont déjà rendues sur place pour parler.

"On se demande si on ne va pas avoir plus de travail après la crise

que pendant"

Au bout du fil ou en accueil physique, toutes les personnes qui répondent sont du domaine de la santé mentale et sont toutes formées à la psychologie. Les personnes en difficulté peuvent être rappelées plusieurs jours après si le premier coup de fil n'a pas réussi à les apaiser. Pour les soignants, des ateliers de chi gong, d’auto-hypnose sont proposés au CHU de Nîmes, toujours dans le but d'évacuer les tensions.

Le volontaires de la CUMP gardoise sont assez étonnés qu'il y ait si peu d'appels et de venues à la permanence jusqu'à présent. Gilles Faure a sa petite idée sur le sujet : "Les gens qui ne sont pas bien ne sont pas forcément demandeurs. On a mis en place une maraude qui va voir les gens dans les services. C'est un acte présentiel et en même temps, ça permet de faire du repérage de personnes dans le besoin."

Est-ce que ce peu de demandes traduit le calme avant la tempête ? Ce n'est pas exclu selon le médecin référent de la CUMP 30. "On commence à réfléchir à l'après. Tous ceux qui sont en situation de crise ne sont pas demandeurs, ils vont peut-être craquer a posteriori. On risque d'être confrontés aussi à des deuils pathologiques pour ceux qui ont perdu un proche, le corps n'était pas visible, les obsèques réduites... On se demande si on ne va pas avoir plus de travail après la crise que pendant." Seul le temps le dira...

Marie Meunier

Besoin de parler ? Vous pouvez contacter le numéro unique : 05 34 39 33 47, ou bien la ligne directe vers la CUMP 30 : 04 66 62 69 00.

Marie Meunier

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