Réouverture des crèches, écoles et collèges le 11 mai, maintien de la fermeture des lieux rassemblant du public, plan exceptionnel pour le secteur touristique... Suite aux annonces d'Emmanuel Macron, hier soir, les députés gardois réagissent.

Philippe Berta, député MoDem de la sixième circonscription du Gard : « De chef de guerre, le président Emmanuel Macron a revêtu, hier soir, le costume de père de la Nation. Le président a su entendre les critiques de l’impréparation, en assume la responsabilité, même si chacun sait que nous sommes tributaires des décennies passées, de la lenteur de nos procédures et d’une situation inédite dans l’histoire de l’humanité. Il s’est félicité de notre attitude globale de ce dernier mois et a indiqué une première date pour lancer un déconfinement partiel : le 11 mai. Toutefois, ce sont bien l’état sanitaire et les avancées de la recherche qui en décideront. Hors de question de commettre les erreurs actuelles de l’Asie… Sur ce dernier point, comment ne pas se féliciter de la priorisation de la recherche, enfin ! Il souhaite rendre possible l’accompagnement de nos aînés et de nos handicapés, et une reprise scolaire mais non universitaire. Tout faire pour minimiser les inégalités scolaires, un véritable pari. Le volet économique n’est venu qu’au second plan avec, entre autres, un appel à l’adresse des banques et des assurances. Mais c’est aussi l’appel à une véritable refondation en dehors des idéologies assassines, avec de nouvelles solidarités, tant nous devons avoir conscience de notre extrême vulnérabilité. Pour terminer, comment ne pas être sensible à la triade recherche-santé-aînés mise en valeur, au ré-échelonnage des valeurs, en particulier salariales, à l’adresse des acteurs de « l’utilité commune » qui assurent aujourd’hui notre survie. Bref, se réinventer ! »

Nicolas Meizonnet, député Rassemblement national de la deuxième circonscription du Gard : « L’annonce de ce prolongement par le président de la République n’est une surprise pour personne. Elle est toutefois révélatrice d’un certain échec, il faut bien le dire, dans la gestion de cette crise. À l’heure où d’autres pays comme l’Autriche, l’Espagne ou l’Italie, entament une stratégie de déconfinement, nous poursuivons le confinement pour un mois de plus. Tout cela révèle un manque de préparation et d’anticipation de la part d’Emmanuel Macron et du Gouvernement et nous nous retrouvons contraints d’opter pour une stratégie défensive alors que nous devrions être dans une phase offensive avec des tests massifs, notamment pour les personnes qui vont au travail en ce moment, et des masques pour tous. Entre autres choses, le Président vient de nous dire que seules les personnes présentant des symptômes seront testées, faisant fit des porteurs sains et des personnes asymptomatiques susceptibles de transmettre le virus et qui représenteraient près de 50% des cas. On sait d’ailleurs que les enfants le sont en grande partie, pourtant il est question de rouvrir en premier lieu les écoles… La multiplication des couacs, des lenteurs administratives, des injonctions contradictoires, des mensonges même, pose de nombreuses questions pour lesquelles les Français exigeront légitimement des réponses. » 

Anthony Cellier, député La République en marche de la troisième circonscription du Gard : « Avec gravité, humilité et espoir, le Président a su nous rappeler que la France est belle et forte quand elle est unie. Unis, comme nous le faisons tous depuis le début du confinement pour vaincre cet ennemi invisible. Au delà du 11 mai, et des nombreuses incertitudes autour du déconfinement, du traitement et des essais cliniques en cours, je retiens l’ébauche d’un « après. » Il nous faudra inventer, bâtir sur des valeurs de reconnaissance, de solidarité, et de fraternité. Comme l'a dit le Président, il nous faudra nous rappeler que notre pays aujourd'hui tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. Nous devons aussi aider nos voisins d'Afrique à lutter contre le virus plus efficacement, et les aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leurs dettes. Enfin, et c’est à mes yeux le plus difficile mais néanmoins le plus ambitieux, le Président nous a invités à  « bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience, qui seuls peuvent permettre de faire face aux crises à venir. » Un discours attendu empreint de gravité, d’humilité, de vérité, mais aussi d’espoir. »

Françoise Dumas, députée La République en marche de la 1ère circonscription du Gard : « Après avoir mis en place une stratégie de protection de la population contre la propagation du covid-19, le président de la République a fixé un cap avec une date de fin progressive du confinement. L'objectif est de permettre à chacun de s'organiser et d'envisager l'après. Je salue le discours de responsabilité du Président, sa volonté de tout faire pour protéger les Français de l’épidémie et de prévoir le lendemain, avec des mesures d’urgence pour les plus précaires et des aides pour les entreprises touchées par la crise. Je remercie les professionnels de santé, les fonctionnaires, les militaires, les salariés qui continuent à faire tourner le pays, les bénévoles et tous ceux qui sont engagés dans cette lutte activement. L’heure est à l’unité et chacun a un rôle à jouer dans cette lutte contre ce virus. Continuons ces prochaines semaines à faire preuve de civisme et à protéger nos familles, nos proches, nos amis, en restant chez nous et en respectant les gestes barrières.»

Annie Chapelier, députée de la quatrième circonscription du Gard : « Sur la forme tout d'abord, le discours n'est plus martial et ce changement de ton me convient davantage. Nous n'avons jamais été en guerre. Les annonces immédiates sont à la mesure des situations inédites comme l'aide accordée aux familles les plus précaires ainsi qu'au étudiants en difficulté. Même satisfaction pour l'augmentation substantielle des budgets alloués à la recherche. L'effacement de la dette de certains pays africains pour les accompagner dans leurs investissements dans la lutte contre le covid-19 était une mesure attendue depuis longtemps qui me réjouit en tant que commissaire aux Affaires étrangères. Cette crise et son confinement détruisent à bas bruit les liens sociaux, familiaux, humains  pour les personnes âgées confinées et isolées plus que jamais en Ehpad. Nous sommes de plus en plus alerté sur les dommages collatéraux que crée ce confinement sur la santé mentale et la déshumanisation qu'elle engendre. […] Enfin et surtout, j'attendais de cette allocution des annonces claires et matérielles concernant les soignants, mais une fois de plus, il semblerait que l'on leur réserve le meilleur pour la fin… "Nous devons nous réinventer", a dit le Président. Nous sommes tous d'accord là-dessus. Hors de question de reconstruire un monde à l’identique. » 

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