Puisqu’il faut rester chez soi en confinement, Objectif Gard a décidé de vous proposer tous les soirs à 17 heures, une recommandation culturelle ou divertissante, qui n’implique pas de sortir de votre salon. Plongeons aujourd'hui dans l'univers de la science-fiction. 

Voilà quelques jours que l'on surfe sur la toile à la recherche de pépites scénaristiques. Tout à coup, un film nous fait de l’œil, camouflé parmi les milliers de références sur Netflix. À l'image de l'appel divin, le synopsis nous attire. Voici pourquoi I am mother est un petit chef-d'oeuvre de science fiction.

Un film qui aurait toute sa place dans les salles de cinéma. Le réalisateur nous offre un réel soin du détail. Les effets sont d'une précision à couper le souffle. La photographie est très belle. De la vraie science-fiction sans vaisseau spatial, ni vide interstellaire. Le huis clos nous tient en haleine tout le film. Le cadre (un bunker) nous rend claustrophobe et accentue l'anxiété du scénario. Le robot ne montre aucune émotion, le public ne sait pas à quoi s'attendre. Le casting, aussi restreint soit-il (seulement trois actrices), nous offre une interprétation brillante de justesse.

Alors oui, la trame de fond reste simpliste. Les robots prennent le pouvoir et l'extinction de masse a décimé notre chère et tendre espèce. Mais derrière ce scénario se cache en réalité une problématique profonde, le rôle d'une mère dans l'éducation de son enfant. Ce film nous appelle à réfléchir sur ce qu'une mère est censée apporter à son enfant: l'amour, l'affection, la discipline... Autant de vertus que la nature humaine a progressivement abandonnées, dominée par son instinct trivial et son aptitude à l'auto-destruction. Seule une intelligence artificielle serait capable de discipliner les hommes et faire perdurer l’espèce... Encore une expérience qui nous prouve que les chefs-d'oeuvre naissent de peu de moyens. Les blockbusters n'ont qu'à bien se tenir...

Linda Mansouri