Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.04.2020 - coralie-mollaret - 9 min  - vu 3066 fois

GARD Réactions des politiques au plan de déconfinement du Gouvernement

Photo DR Twitter Edouard Philippe

Réouverture des écoles, de certains commerces, port du masque, tests… Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Édouard Philippe, a détaillé ses mesures pour sortir du confinement à partir du 11 mai. Les réactions des élus du Gard. 

Françoise Dumas, députée En marche de la 1ère circonscription du Gard  : « L’État prend ses responsabilités, on ne peut pas mener la même vie qu'avant. Il faut s'adapter pour que l'on avance tous ensemble et que l'on ne recule pas. Certains étaux ont été desserré sur les commerces... Toutefois nous devons encore limiter la circulation entre les régions et départements pour éviter que le virus ne se propage. Nous avons également bien compris que le plan du gouvernement s'appuyait sur les collectivités, le préfet et les associations. C'est l'implication de tous qui fera la réussite du déconfinement. Jouons collectifs pour éviter de revenir à des conditions plus drastiques. » 

Nicolas Meizonnet, député RN de la deuxième circonscription du Gard : « Je me demande si après cette allocution, les Français y voient beaucoup plus clair. Nous avons eu un discours qui, d’un côté, semblait mesurer toutes les précautions à prendre dans le cadre du déconfinement et en même temps des annonces contradictoires qui font courir des risques aux Français comme l’ouverture des écoles… On est une fois de plus dans un ‘en même temps’ ! Il y a encore beaucoup de flou sur les masques... Concernant les tests, on en évoque 700 000 par semaine alors que l'Allemagne en fait 500 000 depuis mi-mars. Tout ça est pour moi insuffisant et inquiétant ! Je voterai contre ! » 

Fabrice Verdier, conseiller régional socialiste : «  La période ne doit pas se prêter aux polémiques mais à la recherche permanente de solutions qui permettent l’efficacité des mesures publiques pour protéger nos concitoyens et je préfère donc rester mesuré et constructif. Je me réjouis que le gouvernement acte enfin l’importance des masques et des tests. La région Occitanie comme le Département ou les collectivités ont heureusement anticipé ce besoin depuis plusieurs semaines en équipant nos agents, les soignants et en masques grand publics nos concitoyens . En matière scolaire, le flou demeure et le calendrier évolue à nouveau. Nous sommes prêts pour le primaire mais il faut rapidement préciser un certain nombre de points pour être prêts le 11 mai (règles sanitaires, restauration ...). Je m’interroge enfin sur l’intérêt d’ouvrir les lycées en juin pour 3 ou 4 semaines ; la question se pose aussi pour les collèges. En résumé, la réussite du plan de déconfinement repose sur le civisme, la capacité à protéger avec des masques et à tester, ce que l’on sait depuis 2 mois au moins... J’espère donc que la déclinaison du plan se fera vraiment en concertation avec les collectivités locales. Entre les discours et le concret, il y a parfois un gouffre car ce n’est pas la culture de la haute administration de laisser aux territoires, un pouvoir, auxquelles elles sont si attachées ... Il faut donc vraiment laisser la main aux Préfets et aux élus locaux. »

Annie Chapelier, député de la 4ème circonscription du Gard : « La patience dont font preuve les citoyens et les soignants en cette période de crise sanitaire explique combien le débat et le vote sur le plan de déconfinement étaient attendus. Au fil des différentes annonces et contre-annonces, un débat et un vote sur l’application de tracking StopCovid ont été prévus, puis annulés, puis repoussés à plus tard. Opposée par principe à ce dispositif, notamment pour ses risques en termes de confidentialité, il convient à tous, et même au Premier ministre, de reconnaître que cet outil n’est pas au point. Le Premier ministre a, au cours de son discours, fait de nombreuses annonces allant dans le sens d’un déconfinement progressif et différencié du pays, sur lesquelles je ne reviens pas ici.  (...) Les risques de pénurie de masques de protection semblent derrière nous et ces derniers devront être accessibles aux soignants comme aux autres citoyens. Je tiens à saluer la décision de rendre obligatoire du port du masque dans les transports publics et les établissements scolaires qui seront, nous le savons, des lieux particulièrement à risque après le 11 mai. Nous pouvons cependant regretter le fait que Premier ministre soit resté si flou concernant le port du masque dans toutes les autres situations. Je regrette également la manière dont se sont déroulés ces annonces et ce vote. Si le Gouvernement n’était pas constitutionnellement tenu à demander l’avis de l’Assemblée nationale sur le plan de déconfinement, comme le rappelle le Premier ministre, elle reste l’instrument du principe démocratique et républicain en France. N’en déplaise au Gouvernement qui peut, depuis 2017, travailler main dans la main avec une majorité absolue au Palais Bourbon. Il est à ce titre très dommageable que cette institution puisse être taclée de « café du commerce ». Malgré des profonds désaccords sur la forme et l’attente de précisions concernant certaines mesures, voter contre ce plan de déconfinement n’aurait fait que fragiliser davantage l’unité nationale, pourtant si nécessaire pour que le pays puisse efficacement préparer et mettre en œuvre le déconfinement. Voilà pourquoi j’ai voté pour. » 

Philippe Berta, député MoDem de la 6ème circonscription du Gard : « Le premier ministre Édouard Philippe a tenu ce jour un discours de franchise : oui, comme le confirment tous les grands spécialistes que nous auditionnons dans la mission que je préside, nous allons devoir vivre avec le virus, et probablement jusqu’à la mise au point d’un vaccin. Le risque d’un rebond épidémique va donc être notre épée de Damoclès du quotidien, et le coût humain en cas de défaillance sera terrible. Le déconfinement se fera donc non seulement dans la progressivité sur la durée avec des déplacements restant limités (en deçà de 100kms), mais aussi fonction de la situation sanitaire locale et des secteurs d’activité. Cette progressivité sera aussi centrale pour les écoles. Aujourd’hui le consensus scientifique est entier et le politique s’y range : on protège (gestes barrière, masques), on teste (massification des tests, traçage), on isole. Un suivi de terrain de tous les contacts des personnes dépistées sera mené par des brigades dédiées. La question de la mise en place d’un suivi numérique, qui pourra s’inscrire en complément, sera posée et soumise au vote plus tard quand l’outil sera prêt. Le numérique n’est qu’un outil du dispositif global de traçage efficace, et non son centre comme le laisse parfois entendre le débat public. Le choix politique fait ce jour est celui de la démocratie parlementaire auquel le gouvernement n’était en rien contraint par la constitution, et le parlementaire que je suis s’en félicite. Mais pour « changer la chaîne virale en chaîne de solidarité » rien ne sera possible sans une prise de conscience et un comportement exemplaire de chacun d’entre nous. Cette guerre sanitaire terrible que personne ne pouvait préfigurer sera gagnée collectivement dans une France unie, et l’écoute de l’opposition et de son populisme donne la triste figure d’une opposition systématique qui fuit cette responsabilité historique. »

Anthony Cellier, député En Marche de la 3ème circonscription du Gard : « Dans un discours transparent et avec humilité, le Premier ministre a exprimé la difficulté de trouver le juste équilibre, la ligne de crête complexe, dans cette période de crise inédite, entre les bénéfices sanitaires d’un confinement - qui a permis d'éviter 60 000 décès -, et les risques sociaux et économiques qu’il génère. Point par point, il a dévoilé une stratégie qui découle de constats scientifiques, sociaux, politiques et géographiques et qui repose sur le triptyque : protéger, tester et isoler. Édouard Philippe a également insisté sur le fait que sans traitement ni vaccin, nous allions devoir vivre avec ce virus et adapter notre vie d’avant aux contraintes qu'il nous impose. Face aux inquiétudes légitime de nos concitoyens, amplifiées par les réseaux sociaux ou invoquées par les commentateurs des plateaux télé, il a apporté des réponses aux situations spécifiques : école, travail, réouverture des commerces, déplacements... Le 11 Mai - ou une autre date si les indicateurs ne sont pas au vert -, le déconfinement sera progressif, adapté localement, en concertation avec les préfets, les maires et les acteurs locaux, consolidé par une politique de distribution de masques, de tests et d’isolement, si nécessaire. La réussite du confinement était basé sur le civisme et la discipline collective, il en sera de même pour le déconfinement. Je sais combien la situation est difficile mais aucun relâchement ne peut être permis parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, notre comportement individuel a un impact direct sur la trajectoire du collectif, sur l’intérêt général. Nous avons, chacun, le pouvoir de stopper cette épidémie en respectant les gestes barrières et les consignes, en étant responsables et en faisant preuve de résilience… Parce que j’ai confiance en mon pays, en son peuple et ses représentants, j’ai voté favorablement pour la stratégie de déconfinement du Premier ministre, présentée à l’Assemblée Nationale.»

Jean Denat, maire de Vauvert et conseiller régional : « Le Premier Ministre a posé des mots, nous attendons des actes. Après les injonctions contradictoires qui ont animé le débat public sur l’utilité des masques, l’existence et la nécessité de tests, le confinement de nos ainés, les conditions d’ouverture des écoles, le redémarrage de l’économie, les règles en matière d’évènementiel, on attendait beaucoup, et surtout de la clarté, du discours du Premier Ministre sur le plan de déconfinement. Les réponses apportées, si elles apparaissent dans bien des cas nécessaires, restent toutefois insuffisantes, données sous forme de conseils ou de recommandations et dénuées de tout pragmatisme opérationnel. Les élus locaux, si longtemps déconsidérés, voir méprisés, apparaissent dorénavant en première ligne sans qu’aucune garantie de leur ait été donnée ces derniers temps encore sur les moyens de protéger la population (manque de crédibilité sur les masques) et d’organiser le déconfinement, à commencer dans les écoles. La théorie va se heurter à la pratique, et il va être demandé des miracles de réactivité à des élus locaux et en particulier aux maires peu soutenus jusque-là pour une application homogène et équitable des mesures entre communes riches, bien dotées, et celles plus en difficultés .Notez qu’il reste aujourd’hui seulement 5 jours francs aux maires pour organiser une rentrée scolaire au sujet de laquelle l’Etat n’indique que des généralités. Beaucoup de questions sont aujourd’hui sans réponse sur les conditions dans lesquelles la sécurité sanitaire des enfants, des enseignants et des personnels communaux sera assurée. Rien n’est indiqué sur la restauration scolaire. On voit bien que si la rentrée des enfants les plus jeunes est privilégiée, alors que ceux sont ceux qui maitrisent le moins les gestes barrières, c’est uniquement parce qu’ils ne peuvent se garder eux-mêmes. Nous attendrons donc dans les jours qui viennent des représentants de l’Etat dans le Département des réponses aux nombreuses questions qui se posent pour qu’une rentrée même progressive puisse avoir lieu sans que ceux soient les parents qui soient amenés à évaluer le risque d’exposer leurs enfants au danger. Si ces conditions n’étaient pas réunies nous n’ouvririons pas les écoles. Il en est de même dans de nombreux domaines (marchés, commerces liés au tourisme, festivités) où il faudra malheureusement encore attendre pour savoir quelles seront les mesures concrètes qui seront envisagées. Alors que le chômage explose, et avec lui son cortège de précarités, il faut noter que rien n’a été dit par le Premier Ministre sur la crise sociale à venir et sur l’accélération du creusement des inégalités. » 

La fédération socialiste du Gard : « Les Français, les Gardois, attendaient beaucoup des annonces du Premier Ministre aujourd’hui. Le premier sentiment c’est malheureusement encore une fois « tout ça pour ça ». Dans un contexte où nous avons le souci de l’union nationale, nous regrettons profondément de constater que le Premier Ministre, après le Président de la République, fait cavalier seul. Il est de notre devoir, vis-à-vis des Français, des Gardois, de relever les incohérences, tout en souhaitant toujours être associés comme nous devrions l’être dans pareil cas au même titre que les autres formations politiques et organisations syndicales. La seule réussite du déconfinement passe, selon l’exécutif, par le civisme, la solidarité des collectivités locales, la responsabilité des entreprises, voire celle des parents. Comment peut-on laisser la responsabilité aux parents de mettre ou non leurs enfants à l’école, à la maternelle alors même que le délai pour les collégiens et les lycéens sera plus long ? Quels moyens seront alloués aux exécutifs locaux pour assurer l’accueil scolaire dans des conditions sanitaires sereines ? L’Etat ne prend donc pas part à la responsabilité dans pareil cas et se contente de conseiller, orienter, parfois financer. Là même où la population attend clarté, transparence, et ligne de conduite, le Premier ministre répond, civisme, vertus et auto discipline. C’est stupéfiant. Les acteurs locaux avaient besoin de directives claires, de buts, de dates, de moyens. Sur ce point, mis à part la prise en charge de 50% du prix des masques achetés par les collectivités, le reste est renvoyé à la seule initiative des Préfets, des Maires, et Présidents d’exécutifs locaux. Au-delà, la prudence était visiblement un leitmotiv de cette déclaration. Le Premier Ministre, à force d’en user, en est devenu inquiétant, appuyant sur le risque plus que probable de retour, suite à de mauvais indicateurs, d’un nouveau confinement. La question se pose, comment peut-on laisser reposer toute la stratégie sur des chiffres que nous n’avons pas ? A ce jour les tests effectués ne permettent pas de connaitre le taux de contamination de chaque territoire, voire même du seuil de 3000 contaminations journalières. » 

Jérome Talon, référent LREM (La République en marche) du Gard : « Le Premier Ministre a respecté les engagements du Président de la République. Tout d’abord, sur la forme, il a souhaité présenter le plan à la représentation nationale et c’est une bonne chose, alors qu’il n’y était pas obligé. La transparence est aussi un devoir et c’est le cas. Sur le fond ensuite, après un bilan des effets positifs du confinement, le premier Ministre a tenu un discours de raison, de vérité et pragmatique, en rappelant que le plan se déclinait comme un régime de libertés avec des restrictions. De nombreux domaines essentiels ont été abordé et Edouard Philippe n’a pas masqué les doutes en rappelant que le plan était basé sur des hypothèses qui pouvaient ne pas être exactes. Les décisions d’aujourd’hui peuvent donc évoluer. Le plan est basé sur la reprise de l’activité pour éviter l’effondrement, mais pas à n’importe quel prix. Les acteurs locaux et notamment les collectivités sont mobilisées comme échelon local de proximité. Tout ne sera pas facile et réglé le 11 mai, et certains acteurs de la vie économique devront malheureusement attendre. L’Etat sera à leurs côtés. Enfin, il a rappelé un élément essentiel à savoir la différenciation des mesures et leur application en fonction du niveau de contamination. Les déplacements continueront donc d’être réglementés. »  

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Coralie Mollaret

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