C'est habituellement depuis les studios à Paris que Robin Bernaud anime le "Warm Up de Robin" de 4h30 à 6h puis réalise la matinale présentée par Camille Combal. Mais l'animateur a choisi de passer le confinement dans le Gard, chez son père, dans le petit village de Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac. C'est désormais depuis sa cuisine qu'il continue son activité et nous explique comment il s'est adapté. 

"C'était plus sympa de passer le confinement ici chez mon père où il y a plus de place et un jardin que chez moi à Paris", assure Robin Bernaud venu se réfugier à Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac. Une petite commune gardoise peuplée d'environ 700 âmes située au sud des Cévennes près de Sauve et Saint-Hippolyte-du-Fort. Un sacré dépaysement par rapport à la capitale pour celui qui anime depuis cinq ans le "Warm Up de Robin" de 4h30 à 6h sur Virgin Radio et qui officie ensuite, depuis six ans, comme réalisateur dans la matinale (7h-10h) présentée par Camille Combal.

Robin vient d'achever sa septième semaine d'antenne depuis Durfort et n'a donc jamais interrompu son émission depuis le début du confinement. Ce qui lui tenait à coeur. "Ceux qui travaillent la nuit ne sont pas en télétravail donc ce sont les mêmes personnes qu'avant qui viennent écouter donc j'ai dit je prends un micro et j'y vais", commente Robin. Ce dernier avait anticipé et a quitté Paris avec le matériel adéquat pour continuer son activité même s'il a fallu s'adapter. "Un réalisateur est présent en studio à Paris pour envoyer les sons et grâce à un boîtier relié à internet je peux continuer à être en direct", explique l'intéressé.

"Pendant les disques, je prends mon petit-déjeuner"

Et si les nombreuses coupures lors de notre conversation téléphonique montre la faiblesse du réseau dans le piémont des Cévennes, internet ne lui a pas, pour le moment, joué des tours. "Avec les orages, il y a quelques jours, j'ai dû débrancher la box. J'ai eu un petit coup de stress au moment de la rallumer. En cas de problème, ici faut attendre dix jours pour en avoir une autre !", sourit-il. La technologie est avec lui dans ce studio de fortune, "les autres sont dans leur salon, moi je suis dans ma cuisine car c'est là où il y a la box. Je n'allais pas commencer à tirer des câbles de partout." 

Dans son émission, Robin donne beaucoup de place à la musique où il a carte blanche. L'animateur annonce également la météo et quelques infos positives recueillies à travers la presse régionale. Une dernière activité qui ne lui demande pas une longue préparation en amont d'être en direct. Robin a surtout gagné une heure de sommeil étant donné qu'il n'a plus à prendre les transports ! Un des différents avantages de pouvoir faire de la radio à la maison. "Pendant les disques, je prends mon petit-déjeuner. Parfois, le disque s'arrête et je n'ai pas terminé ma tartine, ça s'entend à l'antenne. Mais tu le dis et les gens le comprennent car tu t'adaptes à la vie de chez toi." 

Comme les miaulements d'un chat affamé en plein milieu de la nuit, "si tu le nourris pas tu peux avoir une attaque du chat le matin en plein milieu de la cuisine", plaisante Robin. Il essaie de ne pas faire trop bruit dans ce calme village notamment pour ne pas réveiller son père dont la chambre est heureusement située à l'autre bout de la maison. Après le warm-up, ce sont les meilleurs moments du "Virgin Tonic" de la veille qui sont diffusés pendant une heure. Puis à 7h, Robin enfile sa deuxième casquette, celle de réalisateur.

Faute d'être en studio, sa fonction est bouleversée mais il réalise tout le squelette de la matinale. Le technicien n'a plus qu'à appuyer sur le bouton. Une charge de travail qui ne s'est pas amoindrie mais qui s'effectue dans un cadre plus agréable. "J'ai l'impression de revenir quand j'étais jeune et que je faisais de la radio dans ma chambre", réagit Robin qui bénéficie du grand air l'après-midi notamment dans son jardin. "Je pourrais dire que j'en profite pour lire ou faire du sport mais ce n'est pas vrai. J'y fais surtout la sieste !", avoue t-il.

Le Gardois de circonstance devrait encore faire de la radio à Durfort jusqu'au 11 mai. La direction est en train d'organiser les retours des animateurs en prenant en compte les mesures sanitaires notamment pour les studios. Une parenthèse plutôt enchantée pour Robin même si l'ambiance à la station commence à lui manquer. Et surtout l'interaction avec les auditeurs car techniquement il ne peut plus les prendre en direct. "Je trouve ça bien de donner la parole à ceux qui bossent à 5h du matin. Avant le confinement on avait fait un débat, c'était intéressant et ça me manque", confie t-il. Il devra donc encore attendre avant de les retrouver et aura certainement un petit pincement au coeur quand des Gardois seront au bout du fil.

Corentin Corger