À 22 ans, Tristan Borel est patron depuis 4 ans de son entreprise Myprotection, implantée à Bagnols-sur-Cèze et à Piolenc, spécialisée dans la sécurité, la vidéoprotection et les alarmes. Avec le confinement, sa petite affaire était totalement à l'arrêt. Mais depuis trois semaines, l'activité a bondi grâce à la revente de terminaux et de portiques capables de détecter la température corporelle.

À quelques jours du déconfinement et de la reprise pour nombre d'écoles, commerces, entreprises et lieux publics, ces produits se vendent comme des petits pains. Chacun veut pouvoir contrôler la température de ses employés ou de ses visiteurs et s'assurer qu'ils ne sont pas fiévreux et donc potentiellement infectés par le covid-19.

"Depuis le coronavirus, avec mes gars, on ne travaillait plus. Mon fournisseur faisait des totems de détections, c'était le seul à faire ça en France au départ. J'ai réussi à avoir l'exclusivité et décidé de vendre les produits de la marque UNV", raconte Tristan Borel. Depuis, les commandes n'arrêtent pas aux quatre coins de la France. Normal, quand on tape dans la barre de recherche google "Détecteur de température", on tombe directement sur son annonce. Il est ainsi devenu le revendeur n°1 de France.

"Une grande chaîne de magasins de sport m'a commandé 84 terminaux, 23 pour un célèbre port maritime. Quatre musées parisiens dont André-Jacquemart m'en ont pris aussi, ainsi que six usines de Caprice des Dieux. La marque Electrolux a également commandé 4 terminaux", liste-il. Au total, il compte entre 100 et 150 ventes en trois semaines, dont 50 les 72 premières heures. En effet, ces terminaux de mesure de température corporelle peuvent se décliner dans les supermarchés, les centres commerciaux, les entreprises, les hôtels, les écoles...

Prendre sa température sans contact à 0,3° près

À chaque arrivage, l'entrepreneur bagnolais se charge de la programmation gratuitement depuis son bureau puis envoient au plus vite la marchandise. Il faut compter 2 499 € HT pour l'achat d'un terminal, produit phare revendu par Tristan, et 212 € pour le totem de fixation.

Ces terminaux de mesure peuvent connaître la température corporelle grâce à un module sans contact. Il suffit d'approcher son poignet entre 1 et 2,5 cm pour que l'appareil calcule. La précision peut atteindre 0,1° près. En cas de température trop élevée, des alertes textuelle et vocale sont déclenchées. Tout est fait en temps réel et donc, jusqu'à 20 personnes par minute peuvent passer par le terminal. Il y a aussi un procédé de reconnaissance faciale grâce à une caméra. Elle fonctionne même si la personne est masquée. Les informations sur la personne testée s'affichent ensuite à l'écran.

Tristan Borel a-t-il donc trouvé le bon filon comme on dit ? Pas sûr pour le jeune patron : "ça ne peut pas marcher éternellement. Autant, on ne va plus entendre parler du virus d'ici deux semaines. Le 18 mai, avec mes gars, on reprend les chantiers." Retour à la normale donc...

Marie Meunier