Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 21.05.2020 - tony-duret - 2 min  - vu 4609 fois

BOISSET-ET-GAUJAC La construction de la prison loin de faire l’unanimité auprès de la population

Kévin et Claire, les gérants du Cocci Market de Boisset-et-Gaujac. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Ce jeudi matin, les habitants croisés dans les rues de Boisset-et-Gaujac étaient pour la plupart perplexes et un peu sonnés par l’annonce de la construction de la prison sur le territoire de la commune.

Sur la place du village, les Boissetains tombent de haut en ce jeudi de l’Ascension. À l’image de leur maire qui, hier, se disait « abasourdi » (relire ici), les habitants ont encore du mal à croire à la nouvelle. « Je suis surpris que ça arrive dans un petit village comme le nôtre », confie Léonard. Au sortir de la boulangerie, Patrick, qui vit depuis 58 ans dans la commune, ne saute pas au plafond : « Ce n’est pas la meilleure nouvelle. Ça va parler parce que ce n’est jamais bien intéressant d’avoir une prison près de chez soi », analyse cet artisan-menuisier.

« Les gens veulent faire une pétition »

Patrick a raison : la prison est au centre de toutes les discussions. Au Cocci Market, le couple de gérants, Claire et Kévin, est farouchement opposé au projet. « Je ne suis pas d’accord du tout, une prison n’a rien à faire dans un village comme le nôtre », tranche Kévin. Claire rebondit : « Ça va nuire à la réputation de notre village. Depuis ce matin, tout le monde ne parle que de ça. Les gens veulent faire une pétition. On devrait avoir notre mot à dire. Je suis inquiète parce que ça va faire fuir les touristes, ça fait peur ! » Nathalie, diététicienne sur la commune, est tout aussi remontée : « Ça me gonfle ! Il en faut des prisons, mais pas ici. Et puis ça risque d’attirer des gens pas très nets. Je ne dis pas non plus que ça va devenir un coupe-gorge, mais ça va forcément avoir un impact sur mon boulot. »

Ce matin, dans le bourg de Boisset-et-Gaujac. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Un peu d’humour

Avec la meilleure volonté du monde, il est difficile de trouver une personne enthousiaste. Au mieux, l’annonce laisse indifférent. C’est le cas de René, originaire de Picardie et qui a vécu à proximité de la prison de Liancourt : « Ça ne me gène pas et ça ne m’inquiète pas non plus. Il faut juste faire attention où elle sera située parce que je me souviens qu’à Beauvais, il y avait une cité à côté et des gens lançaient des colis dans la cour ». Il reste enfin une dernière catégorie d’habitants, celle qui préfère en rire qu’en pleurer, à l’image de Jean-Luc et sa femme qui lancent : « Au moins ça nous fera moins loin si on doit aller voir quelqu’un ! »

Tony Duret

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