Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 31.05.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 833 fois

NÎMES Séguier s'inscrit dans l'histoire de la cité

Sur le fronton de la Maison Carrée, Jean-François Séguier a déchiffré les écritures romaines oubliées... (Photo Anthony Maurin).

Il a une rue à son nom. Il a fait de belles choses pour la Romanité et l'histoire de la cité des Antonin, Jean-François Séguier (1703-1784) est une personnalité particulière.

Pour le maire de Nîmes et son Conseil, " Parmi ceux de ses fils dont Nîmes est fière, Jean-François Séguier occupe une place éminente et spécifique. Incarnation de l'esprit des Lumières, ce savant alla bien au-delà de la recherche scientifique et de l'expérimentation, disciplines qu'il pratiqua avec bonheur. Tout à la fois intimement attaché à sa ville, il comprit et prouva que la démarche expérimentale et l'échange entre experts ne pouvaient être bornées par les frontières des États. Son tour d'Europe, véritable itinéraire initiatique, fait de lui un pionnier. "

En effet, fils d'un conseiller au présidial de Nîmes qui envisageait de lui transmettre sa charge, Jean-François Séguier fait des études de droit à Montpellier. Très tôt il s’est intéressé à la botanique, à l'archéologie et à la numismatique. En 1732, le marquis Scipion Maffei, venu à Nîmes pour étudier les monuments romains, lui offre la possibilité de s'y adonner sans réserve. Le grand savant italien entraîne le jeune Séguier dans ses voyages d'études qui, durant quatre ans, les mènent à Paris, en Grande-Bretagne, dans les Pays-Bas et en Autriche.

Séguier rencontre la plupart des grands savants de son temps, avec lesquels il entretient une correspondance considérable. Il travaille à la constitution d’un immense recueil d’inscriptions antiques en se livrant, chemin faisant, à des observations astronomiques dont certaines suscitèrent à Vienne l'admiration des savants autrichiens.

L'ancien hôtel de l'Académie, rue Séguier (Photo Anthony Maurin).

En 1755, quand Séguier rentre à Nîmes, les premiers règlements d’urbanisme de 1736 ont amélioré l'hygiène dans les rues, les rendent plus aérées par la suppression des avant-toits en bois, favorisent la circulation en aménageant des angles d’immeubles en pan coupé. L'évolution la plus spectaculaire se situe dans les faubourgs. La découverte du sanctuaire antique autour de source de la Fontaine, lors des travaux pour améliorer l'alimentation en eau de la ville, entraîne ici la création d'un des premiers parcs publics, conçu par Mareschal comme un jardin à la française pour mettre en valeur les vestiges romains.

Concernant la Maison Carrée, car c'est peut-être à elle que l'on pense en premier pour évoquer son nom, de ce monument appartenant au forum on a ignoré longtemps la date et la destination. Grâce à sa science d'épigraphiste, Séguier déchiffre en 1758, à partir des trous de scellement, l'inscription disparue qui dédiait le temple à Caius et Lucius César, les fils adoptifs de l’empereur Auguste.

Jean-François Séguier.

On sait alors qu'il faut considérer le monument non seulement comme un élément remarquable du patrimoine local, mais aussi comme un des plus anciens témoins du culte impérial. En 1778 Séguier est chargé de diriger les travaux de restauration du monument qui a influencé l'architecture régionale de l’Antiquité à nos jours.

Séguier participe aux travaux de l’architecte Charles–Louis Clérisseau pour la publication d’un important ouvrage de relevés des monuments antiques de Nîmes. Membre de l'Académie royale de Nîmes depuis 1755, Séguier lui lègue sa maison et ses collections afin qu’elle puisse pérenniser son action dans l'intérêt des chercheurs et du public. Comme les autres académies royales, celle de Nîmes est dissoute pendant la Révolution.

L'hôtel Séguier connaît divers propriétaires. Protégé au titre des Monuments historiques en 1990, la Ville de Nîmes l'achète en 1996 pour y créer, après sa remise en état, un lieu dédié à la recherche, la diffusion des connaissances et à la mémoire de Séguier.

Un hôtel particulier rue des Greffes (au numéro 1), l'hôtel Razel rue de la Violette, l'Hôtel Novi de Caveirac rue Fresque, l'Ancien collège des Jésuite, le Palais de Justice et l'ancien Palais épiscopal sont d'autres sites où le flâneur pourra retrouver des traces de la vie de cet illustre nîmois.

Retrouver la plaquette éditée par la Ville de Nîmes, ici.

Anthony Maurin

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