Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.06.2020 - stephanie-marin - 4 min  - vu 1404 fois

GARD Les jolies "colonies apprenantes" : Les Francas devrait en être

(Photo d'illustration : Les Francas du Gard)

Avec son opération "vacances apprenantes", le ministère de l'Éducation nationale espère toucher un million de jeunes âgés de 4 à 17 ans. Samedi dernier, Jean-Michel Blanquer présentait dans les grandes lignes les différents dispositifs qui composent cette opération, dont les "colonies apprenantes".

Le dispositif "colos apprenantes" s’inscrit entre autres opérations ("école ouverte", "école ouverte buissonnière", etc.) dans le plan "vacances apprenantes" présenté samedi 6 juin par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Un dispositif mis en place pour permettre concomitamment aux enfants de partir cet été et aux décrocheurs de rattraper le retard accumulé depuis le début du confinement. Une annonce gouvernementale qui, une fois encore, de par son manque de clarté, a fait couler beaucoup d'encre.

Jérôme Abellaneda, directeur des Francas du Gard - association laïque à vocation éducative, sociale et culturelle pour les enfants et adolescents - fait partie de ceux qui n'ont pas tardé à prendre la plume pour que la notion de "colos apprenantes" soit rapidement explicitée, alors que les vacances estivales débuteront le 4 juillet prochain.

"Une véritable politique publique autour des vacances et des séjours"

Pour la mise en oeuvre de cette opération, l'État s'appuie sur des relais locaux volontaires (associations, collectivités territoriales, comités d’entreprise, structures marchandes) en assurant en contrepartie le financement, soit 200 millions d'euros débloqués, de dispositifs qui proposeront des accueils ou des séjours à des jeunes, prioritairement issus de familles modestes.

Une aide financière "qui va permettre à des gamins qui n'en ont pas l'habitude de partir en vacances", s'enthousiasme le directeur des Francas du Gard, une association qui gère une vingtaine de centres de loisirs et en fédère une quarantaine dans le département . Et de souligner : "Pour la première fois, il y a une véritable politique publique autour des vacances et des séjours."

(Photo d'illustration : Les Francas du Gard)

Mais sans cahier des charges, Jérôme Abellaneda peut tout imaginer. Même le pire : faire l'école à la place de l'école pendant les vacances, transformer les centres de loisirs en salles de classe avec la présence d'enseignants volontaires. Si ce cas précis se révèle être une réalité - ce qui était encore envisageable mardi après-midi alors que nous rencontrions le représentant des Francas du Gard - il l'assure : "Nous n'irons pasNous avons toujours défendu le fait que les centres de loisirs ou les séjours sont éducatifs dans le sens où ils contribuent à l'éducation d'un enfant. Mais on parle d'une éducation non formelle. Nous sommes convaincus que les activités sportives, culturelles, scientifiques, environnementales que nous développons pour chaque séjour, peuvent participer par la pédagogie du détour à l'acquisition de connaissances, de compétences."

Et de poursuivre : "Le temps de vacances est un temps fondamental dans la construction de la personnalité enfantine et il nous semble important de ne pas remettre l'école pendant ce temps de vacances."

Le cahier des charges diffusé mardi soir

Mardi soir, cette expression gâchette "colos apprenantes" a enfin été explicitée grâce à la diffusion du fameux cahier des charges. "Celui-ci va tout à fait dans le sens de ce que nous évoquions. À savoir une reconnaissance des séjours de vacances comme des entités éducatives à part entière", se réjouit le directeur départemental.

Jérôme Abellaneda, directeur départemental des Francas du Gard. (Photo DR)

En effet, il y est inscrit que dans le cadre des colonies de vacances, les apprentissages pourront être menés "de manière plus ou moins scolaires et selon des modalités plus ou moins ludiques en fonction des besoins et des profils des élèves. La participation d’enseignants volontaires sera valorisée sans être une condition de la labellisation." Ce cahier des charges est donc plus souple que celui envisagé, voire redouté.

Et cela rassure bien sûr Jérôme Abellaneda, également satisfait que les acteurs de l’accompagnement à la scolarité (dont Les Francas du Gard font partie) soient reconnus comme des intervenants potentiels. "Au regard de ces éléments, il est vraisemblable que l’ensemble de nos séjours fasse l’objet d’une demande de labellisation en « colos apprenantes » de manière à permettre la mixité des publics", réagit-il.

Ainsi, l'association Les Francas du Gard devrait compléter sa programmation d'été avec trois séjours supplémentaires. "Nous espérons pouvoir faire une offre pour accueillir 70 à 80 enfants en plus, assez rapidement. Pour nous qui travaillons sur le droit aux vacances pour toutes et tous, ça représente un enjeu majeur."

De quelle manière les organisateurs de séjours vont-ils pouvoir démarrer leur activité ?

En toute logique, les organisateurs de séjours devront se soumettre à un protocole sanitaire pour assurer la sécurité du public accueilli mais aussi de leurs équipes. L'État leur a adressé vendredi dernier une première version de ce protocole, jugée trop stricte, trop hygiéniste. À tel point que certains organisateurs menaçaient d'annuler tous leurs séjours. La copie a été revue et corrigée.

Entre autres évolutions dans le texte, l’utilisation en simultané des deux couchettes d’un lit superposé est désormais autorisée, à la condition que les mineurs y soient couchés tête-bêche et les masques ne seront obligatoires dès 11 ans que lors des activités durant lesquelles la distanciation physique ne sera pas possible.

Les contraintes liées à l’organisation du temps de repas avec le respect des distanciations physiques d'un mètre entre chaque personne sont également allégées : l’aménagement des tables devra être prévu pour assurer les mêmes règles que celles appliquées dans le protocole sanitaire de l’hôtellerie-restauration, soit le respect d’une distance d'un mètre linéaire entre deux tables ou l'installation d’écrans entre les tables. Enfin, il n’existe plus de limitation du nombre d'enfants dans un minibus mais le masque sera exigé quand la distanciation ne pourra être respectée.

Stéphanie Marin

Stéphanie Marin

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