GARD Des hébergements insalubres pour des saisonniers à Saint-Gilles et à Vauvert
Lors d’une conférence de presse, le préfet du Gard, Didier Lauga, et le procureur de Nîmes, Éric Maurel, ont évoqué les fermetures administratives de deux hébergements collectifs de travailleurs saisonniers et une mise en demeure pour deux autres.
Après une action lancée par le parquet de Nîmes, le préfet du Gard a pris deux arrêtés de fermeture administrative concernant deux hébergements collectifs de travailleurs saisonniers et une mise en demeure pour deux autres. Les mises en demeure donne l'obligation de se mettre en conformité dans les quatre jours, sous peine de fermeture.
Les opérations se sont déroulées dans le cadre d'une procédure judiciaire dirigée par le procureur de Nîmes et auxquelles ont participé 20 gendarmes et six agents de l'inspection du travail. Elles ont concerné 190 travailleurs originaire d'Amérique du sud et majoritairement de Colombie. Ils étaient répartis sur quatre sites d’hébergement situés à Saint-Gilles et Vauvert.
Les saisonniers étaient détachés par l'agence espagnole d'intérim Terra Fecundis. "Cette société ne paye pas de cotisation en France", a souligné Florence Barral-Boutet (directrice régionale adjointe des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi d'Occitanie, chargée des fonctions de responsable de l'unité départementale du Gard).
"Cela pourrait s'apparenter à la traite d'êtres humains "
La liste des infractions relevées est impressionnante : non respect des surfaces des pièces de sommeil, absence d’aération et de ventilation, pas de surface lessivable des cuisines et des moisissures dans les salles de bain.
L'évacuation des matières fécales et des douches se faisaient par un conduit non raccordé à une fausse septique. Des risques de nature électrique et l'absence de contrôle de l'eau distribuée ont aussi été constatés. "Cela pourrait s'apparenter, au sens commun, à la traite d'êtres humains. Nous avons affaire à des récidivistes qui font déjà l'objet de poursuites", a déclaré Éric Maurel, le procureur de Nîmes.
17 saisonniers positifs à la covid
Les employeur ne prêtaient pas d'importance à la crise sanitaire puisque les contrôleurs ont relevé les absences de masques, de produits désinfectants et des consignes pour lutter contre la covid-19. Les bouteilles d'eau étaient achetées par les salariés alors qu'elles devaient être fournies par l'entreprise.
Les hébergements collectifs n'avaient pas été déclarés à la préfecture (ce qui est une obligation, NDLR). Cela n’empêchait pas les exploitants agricoles de faire payer un loyer aux saisonniers. Didier Lauga a indiqué que "316 travailleurs saisonniers ont été testés. 17 ont été déclarés positif à la covid-19 et ils ont été mis à l'isolement." Ces décisions entrent dans le cadre des actions réalisées par le CODAF (Comité opérationnel départemental anti-fraude) qui lutte contre l’habitat indigne.
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