DANS LE RÉTRO En 1970, les photos du vaste chantier de l'Esplanade Charles-De-Gaulle à Nîmes
Chaque samedi de l’été, à 11h30, Objectif Gard vous proposera une plongée photographique 50 ans en arrière grâce aux précieuses archives d’Hervé Collignon (1927-1998). Ce photographe travaillait alors pour le compte du journal Le Méridional. Pour cette première, voici les travaux de l’Esplanade Charles-De-Gaulle à Nîmes.
C’est peut-être la place la plus importante de la ville. Trait d’union entre la gare et les arènes, l’Esplanade a toujours été au cœur des débats modernes, à deux pas de l’amphithéâtre bimillénaire. Hors les murs de l’enceinte romaine, sa création ne remonte qu’au XVIe siècle. Pour l’heure, on s’en servait de champ d’entraînement aux exercices militaires mais aussi de marché aux chèvres et brebis.
Coup de tonnerre, du 13 au 16 juin 1790, se tient sur l’Esplanade une des pages les plus sombres de la ville, la "Bagarre de Nîmes". Ensommeillée des années durant, c’est James Pradier qui l’éveille et la fait devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Oui, en 1841, l’Esplanade est revue et corrigée pour lui apporter de la modernité et surtout sa majestueuse fontaine (Grand Prix de Rome) que l'on peut contempler de nos jours.
C’est un nouveau lieu de promenade qui a été remis au niveau des boulevards l’environnant. Dix ans de chantier, une habitude précoce à Nîmes ! Plus tard, en 1968, démarrent d’autres travaux pour lesquels nous avons des photos. Entre 1968 et 1971, une période d’importance pour la cité qui entame une transformation.
Aujourd’hui développée sur trois hectares, c’est après de nouveaux et récents (2009-2010) travaux d’Alain Marguerit, que nous la voyons telle qu’elle est. Mais en 1970, sous la municipalité communiste d’Émile Jourdan, c’est le plus vaste parking souterrain de la cité que l’on construit après avoir démontée puis remontée la fontaine. En 360 jours, 1 200 places de stationnement sont ainsi créées. Un kiosque, qui était là auparavant, sera enlevé et personne ne parviendra à savoir ce qu’il est advenu de lui. Il avait pourtant été réalisé par l'architecte Maximilien Raphel.
La fontaine est une véritable allégorie locale. Les quatre statues qui l’ornent font écho à l’eau de Nîmes, au Gardon, à l’Eure, au Rhône et à Nemausa. Par minute, il arrive 600 litres d’eau dans le bassin principal de la fontaine qui culmine quant à elle à près de sept mètres avec un poids total de 44 tonnes. Entre début 1971 et mi 1973, alors que les halles sont reconstruites en centre-ville, le marché des arènes est abrité par le nouveau souterrain nîmois… Une drôle de chose qui ne perdurera guère dans le temps.
Nous remercions vivement les archives municipales de la Ville de Nîmes et bien sûr Anne-Marie Collignon, femme d'Hervé qui y a déposé ses précieuses archives.
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