Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.07.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 3431 fois

POLITIQUE Richard Schieven, le nouveau « M. Sécurité » de la ville de Nîmes

Richard Schiven, nouvel adjoint Les Républicains à la sécurité de la Ville de Nîmes (Photo : Coralie Mollaret)

Tirs de kalachnikov, mort d’un jeune homme au Chemin-Bas… La question de la sécurité a fait irruption dans la campagne des Municipales nîmoises. Retraité de la police nationale, Richard Schieven vient d’être élu sur la liste du maire Jean-Paul Fournier. Il occupe la délégation hautement sensible de la Sécurité.

Dans cette époque où l’information se diffuse tous azimuts, un sujet chasse l’autre. Mais parfois, l’actualité nous rattrape. Ça a été le cas à Nîmes, dans cette interminable campagne municipale. Les tirs de kalachnikov début février à Pissevin ou la mort d’un jeune homme, le mois dernier, au Chemin-Bas ont font resurgir la question de la sécurité publique. Et si à écouter le procureur de la République « Nîmes n’est pas Marseille », la délinquance et le sentiment d’insécurité pourrissent le quotidien de bon nombre d'habitants. Réélu pour un quatrième mandat, le maire Les Républicains, Jean-Paul Fournier, alors en campagne, avait promis plusieurs choses.

Des promesses circonscrites aux limites de ses compétences, la sécurité publique relevant des prérogatives régaliennes de l’État. Le maire annonçait une hausse du nombre de policiers municipaux (environ une trentaine sur le mandat), la création de deux nouveaux postes de police municipal en centre-ville et à Pissevin, une augmentation du nombre de caméras de vidéosurveillance et même la création d’une police des transports… C’est son nouvel adjoint Richard Schieven, retraité de la police nationale, qui devra donner un nouveau souffle à la police municipale. 

Ce nouveau visage de la politique nîmoise succède à Richard Tibérino, en poste depuis 19 ans. L’un des records de longévité dans une délégation nîmoise. Les défis sont donc nombreux pour l’élu qui doit rapidement trouver ses marques pour se mettre au travail. Car si les promesses n’engagent que ceux qui y croient, il est certain qu’elles passent à la trappe pour ceux qui ne s'en souviennent pas. Richard Schieven a accepté de répondre aux questions d'Objectif Gard.

« On ne va pas tout chambouler, mais il y a quelques priorités »

Richard Schieven est en poste depuis un peu plus d’une semaine (Photo : Coralie Mollaret)

Objectif Gard : Tout le monde ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présenter ?

Richard Schieven : J’ai 55 ans. J’habite à Nîmes depuis 18 ans et je suis retraité de la police nationale, ancien chef d’unité dans l’investigation. Je suis marié et père de trois enfants. Il y a un an, l’équipe de Jean-Paul Fournier est venue me sensibiliser aux élections municipales, me demandant si je voulais intégrer sa liste. J’ai accepté. Je suis encarté chez Les Républicains depuis peu mais j’ai toujours été engagé. Quand je travaillais, je n’ai jamais exhibé mes opinions politiques, je trouvais ça dérangeant. Mais maintenant que je suis à la retraite, j’entends faire de nouvelles choses.

Pourquoi vous être engagé derrière Jean-Paul Fournier ? 

C’est un véritable bâtisseur qui a transformé sa ville. Il est de la même famille politique que moi. Je connais aussi des membres de son équipe. C’est quelqu’un en qui j’ai une entière confiance et je le remercie de m’avoir confié cette grosse délégation (d'un budget de 19 M€ soit 10% du budget global, ndlr). 

Pourquoi vouloir faire de la politique ? 

Je pense pouvoir apporter quelque chose en mettant à profit mes 33 années d’expérience dans la police nationale. Je connais ce milieu de l’intérieur, la délinquance et la criminalité nîmoise. D'ailleurs je relève que le confinement n'a pas fait que du bien. On constate parfois de grands excès de vitesse, la fermeture tardive de certains bars sans parler de la distanciation physique qui est très difficile à faire appliquer.

Justement, la sécurité a été un sujet fort pendant les Municipales. Quelles sont vos priorités ? 

J’ai rendez-vous ce vendredi avec le directeur de cabinet. On ne va pas tout chambouler, mais il y a quelques priorités. D’abord, avoir la confiance des 163 policiers municipaux nîmois. Ils ne sont pas seuls et je les soutiendrai tout le temps. Pour honorer certains objectifs du programme de Jean-Paul Fournier, nous allons devoir réorganiser les effectifs. Le maire souhaite d’ailleurs que la police soit plus proche des administrés. D’où la création de deux postes de police supplémentaires. Attention, la Ville ne peut pas tout. À un moment donné il y a des infractions pour lesquelles la police nationale a un véritable rôle à jouer, comme rue de la République. La police municipale a beau intervenir, une fois le dos tourné, ça recommence !

Il y a également le renforcement de la vidéosurveillance promis par Jean-Paul Fournier... 

Oui, il est prévu d'ajouter 200 caméras sur la durée du mandat. Dans le cadre du renouvellement urbain, nous allons remplacer les caméras de Pissevin pour les intégrer plus judicieusement aux nouveaux bâtiments. Toujours au sujet des caméras, un travail sera aussi mené avec l'Agglo de Nîmes métropole. Aussi, je propose aussi la mise en place de vidéo-verbalisation (pour les arrêts en double file, les feux tricolores...). Plusieurs communes le font comme à Nice. Ça soulagerait beaucoup nos policiers municipaux qui pourraient se concentrer sur d’autres missions. 

Jean-Paul Fournier a aussi promis d’augmenter le nombre de policiers municipaux. De combien sur le mandat ? 

Nous avons prévu d’en recruter 30 sur six ans, soit cinq par an. Nous devons également réfléchir au renouvellement des chefs d’unité qui partiront à la retraite d’ici trois ou quatre ans. Enfin, il y a aussi la mise ne place d'une police intercommunale (qui sera portée par un élu de Nîmes Métropole, ndlr). 

N'est-ce pas trop difficile d'arriver après votre prédécesseur Richard Tibérino, qui a occupé 19 ans cette délégation ?

Complètement. C’est difficile. Je lui tire mon chapeau. Avec le maire, ils ont fait un travail de fond pour embaucher et équiper les policiers municipaux. C'est à moi de poursuivre l'action afin d'améliorer le quotidien des administrés. D'ailleurs, je reste en lien avec M. Tibérino puisqu'il est en charge de la Sécurité des bâtiments, de la Sécurité routière et de la Prévention de la délinquance des mineurs.

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgrd.com 

Coralie Mollaret

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