Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.07.2020 - thierry-allard - 4 min  - vu 511 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Le budget « covidé » enfin voté

Mercredi soir, au conseil municipal de Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

D’ordinaire, Pont-Saint-Esprit fait partie des communes « bons élèves », qui votent leur budget en fin d’année pour l’année à venir.

Cette année, c’est peu dire que ça a été différent : présenté en décembre, le budget n’avait pas pu être mis aux voix, faute de majorité, du fait des divisions internes qui ont abouti à la liste portée par Catherine Chantry, qui est aujourd’hui cheffe de file de l’opposition. Puis c’est la crise sanitaire qui a encore retardé le vote du budget. Il est (enfin) passé ce jeudi soir à la Cazerne.

En amont, le nouvel adjoint aux Finances, Benjamin Desbrun, a présenté le débat d’orientations budgétaires. Une présentation rapide, dont on retient les « projets initiaux pour 2020 », d’après les termes de Benjamin Desbrun, avec notamment la finalisation des travaux de la RD 6086, la première tranche des escaliers Saint-Pierre, pour 900 000 euros chacun. Spoiler : dans le budget, ce sera moins, crise sanitaire oblige. D’ailleurs, la mairie met 135 000 euros dans un plan de relance de l’économie locale.

Du côté des « grandes orientations », comme les a présentées Benjamin Desbrun, on retrouve la poursuite de la maîtrise des coûts de gestion, la poursuite des projets d’investissement, l’absorption des dépenses et des pertes de recettes liées à la crise, participer à la relance économique locale, ne pas solliciter davantage le contribuable spiripontain et un travail de ressources humaines sur les nombreux départs en retraite induits par la pyramide des âges des agents municipaux, dont la moitié a plus de 50 ans.

Les impôts et les escaliers Saint-Pierre au coeur du débat

Pas de quoi convaincre Catherine Chantry : « Notre monde change très vite, mais pas votre stratégie », lancera l’opposante, faisant allusion à la crise sanitaire. Elle poursuivra en soulignant une hausse des dépenses de fonctionnement, avant de rappeler sa proposition de baisse des taux de fiscalité locale, « que vous avez refusé par dogmatisme », estimera-t-elle.

Concernant les investissements, Catherine Chantry s’interrogera sur « les 900 000 euros pour l’escalier Saint-Pierre. Est-ce une priorité ? » Parallèlement, l’ancienne adjointe estimera que les 135 000 euros du plan de relance sont « insuffisants. » Quant aux RH, Catherine Chantry affirmera que « le sur-emploi de contractuels est le signe d’un malaise, votre gestion des ressources humaines est catastrophique. »

Benjamin Desbrun lui répondra que la majorité avait pris en compte le covid-19 pour le budget, que l’augmentation des dépenses est due au fait que « chaque année les tarifs augmentent » et que sur les impôts, « le rôle de la commune n’est pas de compenser l’augmentation des bases, qui sont indexées sur la hausse du coût de la vie et des revenus. »

À propos des escaliers Saint-Pierre, « entre le décalage des travaux et le reste, le montant du budget primitif est bien inférieur (262 000 euros, ndlr). » Sur ce sujet, la maire, Claire Lapeyronie, rajoutera ensuite que « la relance économique passe aussi par les travaux, et ces escaliers posent aussi un problème de sécurité. Tous les partenaires financiers sont présents et si on ne démarre pas cette année on perd les subventions. »

Revenant sur la non baisse des impôts locaux, Benjamin Desbrun fera un petit calcul : « Nous épargnons 1,6 million d’euros chaque année, et là-dessus nous remboursons 1,4 million d’euro de dette. Donc à la fin de l’année, l’épargne est de 95 000 euros. Baisser la taxe foncière d’un point, c’est 100 000 euros. On est déjà dans le rouge. » Sur les RH enfin, l’adjoint affirmera que la hausse des contractuels est due à la fin des contrats aidés.

Les ressources humaines font débat

Catherine Chantry reprendra la parole pour affirmer que la baisse des impôts aurait été possible : « vous prévoyez 210 000 euros de dépenses imprévues, c’est large, et le bénéfice est de 3,1 millions d’euros. La baisse des impôts aurait coûté 240 000 euros. » Et au sujet des escaliers, « une entreprise locale proposait un chantier à un million d’euros ce qui nous aurait permis de gagner un million d’euros sur l’appel d’offres. »

Benjamin Desbrun lui répondra que sur le résultat de 3,1 millions, « nous avons affecté 2,6 millions », avant de se dire « ravi d’apprendre que vous voulez des escaliers low-cost. » Claire Lapeyronie affirmera sur les impôts que « si c’est baisser cette année pour augmenter l’année prochaine, ce n’est pas la peine, je ne vends pas du rêve », et que pour les escaliers, « les règles des marchés publics ont été respectées. » Catherine Chantry rappellera que dans son programme, il était question de baisser les impôts « chaque année jusqu’à 2026. »

Plus loin, le budget, de 25 millions d’euros dont 16 pour le fonctionnement et 9 pour l’investissement, sera voté avec les sept voix contre de l’opposition. Il est à noter que le montant des investissements, anormalement élevé, intègre les reports et les déficits d’investissement du budget principal et des budgets eau et assainissement. On y retrouve également toutes les subventions de l’opération programmée de l’amélioration de l’habitat depuis 2014. En réel, la ville investira 2,6 millions d’euros en 2020.

Sur cette somme, 600 000 euros iront aux travaux de la RD 6086, 568 000 à ceux de la nouvelle gendarmerie, 262 000 aux escaliers Saint-Pierre, 268 000 à la réhabilitation du centre ancien, 303 000 aux moyens des services, 164 000 aux groupes scolaires et 221 000 à la réhabilitation des voiries et du foncier. 75 000 euros seront mis sur l’éclairage public, 60 000 sur les équipements sportifs et 77 000 sur l’église Saint-Saturnin.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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