Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.07.2020 - stephanie-marin - 2 min  - vu 2407 fois

FAIT DU JOUR 6 000 masques confectionnés par les détenues de la prison de Nîmes

15 détenues de la maison d'arrêt de Nîmes ont confectionné 6 000 masques en un mois et demi. (Photo : Stéphanie Marin / ObjectifGard)

"On prend le bout de papier, on le plie en éventail, on prend deux élastiques qu'on agrafe d'un côté puis de l'autre, et c'est terminé." Le geste est précis, l'opération rapide. Entre le 11 mai et la fin du mois de juin, comme treize autres détenues de la maison d'arrêt de Nîmes, Claire et Marina (*) ont fabriqué des masques.

Ces quinze femmes ont toutes répondu spontanément à l'appel aux bénévoles lancé par le centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes pour la fabrication de masques à destination de ses patients. Installées par groupe de deux ou trois dans une pièce de l'unité sanitaire de la prison de Nîmes, les détenues volontaires ont donné de leur temps personnel pris sur leurs promenades, leurs pauses.

"À quoi est-ce que je sers à la promenade ? À rien." Claire s'est sentie bien plus utile à répéter les gestes cités plus haut, sous le regard bienveillant de Delphine Parrilla, en charge d'encadrer cet atelier imaginé et lancé par sa responsable Mélanie Kinne, chef de l'unité sanitaire de la prison de Nîmes (service qui dépend du CHU).

Claire et Marina, deux détenues de la prison de Nîmes et Delphine Parilla, assistante dentaire de l'unité sanitaire de la maison d'arrêt et sa responsable Mélanie Kinne. (Photo : Stéphanie Marin/ ObjectifGard)

Cette aventure, Delphine Parrilla, assistante dentaire, la raconte avec beaucoup d'émotion. "Je ne m'attendais pas à ce que ces femmes s'investissent autant. Elles ont fait un travail formidable." En un mois et demi, 6 000 masques ont été fabriqués entre les murs de la prison, puis acheminés au service de stérilisation du CHU avant d'être distribués aux patients.

Les détenus en ont également bénéficié lors des visites médicales au sein de l'unité sanitaire. "Je suis contente. Qui sait, j'ai peut-être sauvé des vies. Et si l'atelier reprend, je veux être là". Les propos de Claire sont accompagnés d'un hochement de tête de Marina. Elle aussi sera volontaire pour poursuivre cette aventure avant tout humaine.

"Nous avons ri, nous avons pleuré, parlé de l'avenir"

"Cet atelier nous permet de nous évader de notre quotidien", témoigne Claire. "Ça m'a permis de m'adapter, d'accepter l'enfermement. On a créé des liens", ajoute Marina. Un lien tissé au fil des échanges où chacune a pu partager ses joies, ses peines, ses difficultés, tout en confectionnant les masques. "Nous avons ri, nous avons pleuré, parlé de l'avenir", commente Delphine Parrilla. Cet atelier terminé depuis la fin juin - mais suite aux annonces du président de la République, il pourrait reprendre prochainement -, l'assistante dentaire mène un nouveau projet avec une des détenues : "Tous les jeudis, je la retrouve pour lui donner des cours de lecture", s'enthousiasme-t-elle.

Stéphanie Marin

* Les prénoms ont été modifiés.

Stéphanie Marin

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