Mercredi, les élus de Vers-Pont-du-Gard ont présenté à Denis Bouad, leur projet d’installation de sculptures sur la voie verte. Mais un autre édifice aura accaparé leurs discussions : le Pont du Gard. 

Les Versois ont du caractère. Ça tombe bien, le président du conseil départemental aussi. Le déjeuner de mercredi matin suivi d’un déplacement sur la commune promettaient donc d’être copieux. La semaine dernière, les édiles de Vers ont jeté un pavé dans la marre. Au conseil d’administration de l’EPCC Pont-du-Gard, leur nouvel adjoint, Daniel Moine, a expliqué que Vers refusait de signer les nouveaux statuts du site. Aïe… De quoi agacer l’élu départemental Laurent Burgoa qui, attaché aux économies, a indiqué que leur refus empêchait le Conseil départemental de diminuer sa subvention.    

Pour la commune de Vers - où se trouve l’aqueduc - le débat n’est pas là. Le maire Olivier Sauzet a déjà expliqué que les aménagements liés à la fréquentation du site retombaient sur son budget. En retour, sa mairie ne bénéficie d’aucun subside. Ce qui n’est pas le cas de Rémoulins négociant rondement à l'époque quelques deniers, en échange de la cession d’un parking et d’un camping. D'ailleurs, on vous le donne en mille, la délibération avait été rédigée par... le père d’Olivier Sauzet, alors conseiller départemental !

Le cadre ainsi posé, Denis Bouad s’aventurait en terrain miné. Pas de quoi effrayer l’édile qui, avec 30 ans de politique au compteur, en a vu d’autres. Entre croissants et sauciflards, au restaurant la Petite gare, les édiles se mettent doucement à table. Les sujets sont nombreux. Sénatoriales ? Denis Bouad continue à alimenter le suspense. Les élus de Vers profite de la visite du président pur évoquer plusieurs dossiers comme l’aménagement de l’Auberge blanche qui pourrait accueillir « une maison du territoire avec l’exposition de la Pierre de Vers. » Cette pierre calcaire avec laquelle l’aqueduc romain a été érigée.

« Nous avons besoin d’un peu d’argent » 

L'objet de la rencontre était surtout la mise en place de sculptures en Pierre de Vers à l’entrée du village ainsi qu'aux abords de la voie verte. Ces voies douces peuvent s’avérer parfois monotones. Pour pimenter l’excursion, la municipalité souhaite installer une dizaine de statuts. La première a été sortie du placard par le nouvel adjoint Daniel Moine : un statue de 1993, taillée par un sculpteur italien. Pour le reste, la commune sera aidée par huit élèves de l’académie des Arts d’Avignon. « Nous avons besoin d’un peu d’argent pour faire aboutir ce projet », lance l’élu versois à Denis Bouad. L'adjointe Françoise Rallet met alors dans les mains du président le dossier de présentation pour appuyer la demande.

D’autres élus plus malicieux, propose : « une subvention versée par le site du Pont-du-Gard pourraient financer le projet, non ? » Alors avec son plus beau sourire, Denis Bouad rétorque: « on ne peut pas verser de subvention, légalement nous n’en avons pas le droit. » Et d'ajouter en exposant sa vision du site : « il faut qu'il permettre aux touristiques d’irriguer tout le territoire, à travers des animations par exemple. » Ce ne serait donc pas un chèque mais une participation aux frais d’animations que propose Denis Bouad pour enterrer la hache de guerre ? Si les discussions ne sont terminées, Vers a pléthore de projets en passe d'être aboutis ou dans ses cartons. Une commune qui vaut le détour. 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com