Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 30.07.2020 - corentin-corger - 4 min  - vu 4335 fois

FAIT DU JOUR Une feria au pied du Mont Blanc : un Nîmois l'a fait, on y était !

Pas de feria sans paquito ! Matthieu est en première ligne pour lancer l'animation (Photo Corentin Corger)

Gérant du "Mojo Bar" dans la petite commune savoyarde de Landry, Matthieu, un Nîmois de 29 ans, a décidé d'exporter la feria avec foulard, paëlla et DJ Gardois. Pour cet événement inédit à 1 600 mètres d'altitude, Objectif Gard était présent. 

"Salut, je suis Nîmois et j'organise une feria dans un petit village près d'Albertville", ça te dirait de passer ? C'est en ces termes que Matthieu Pages a contacté notre journaliste, vendredi dernier, détaché non loin de là pour suivre le Nîmes Olympique en préparation et défait 1-0 face à Strasbourg. C'est ainsi que notre reporter, poussé par la curiosité, a fait le chemin en direction de la station de Peisey-Vallandry, où se déroulait cette feria en altitude.

Une arrivée vers 22h30 au cœur de la vallée de la Tarentaise dans cette station implantée sur la commune de Landry, qui fait partie au même titre que les Arcs ou la Plagne de l'immense domaine skiable (425 km de pistes) Paradiski. Prêt à découvrir cette "Feria du Mojo", le nom du bar qui accueille l'événement repris en novembre 2019 par un pur nîmois : Matthieu Pages. Ce barman et DJ, âgé de 29 ans, était saisonnier dans cet établissement avant de profiter d'une opportunité pour en devenir le gérant. Une envie d'investir dans un endroit dont il est tombé amoureux.

L'équipe des serveurs : Thibaud, Matthieu et Mégane ! (Photo Corentin Corger)

Il n'en reste pas moins un Nîmois et comme tous les gens de son espèce, qui plus est du monde de la fête, "Mat" aime forcément la feria. Dans son esprit de fêtard, l'idée a rapidement germé d'exporter le concept en Savoie, au pied du Mont-Blanc dont on aperçoit la cime depuis le balcon de son appartement. "J'avais envie de nouveauté, de faire quelque chose de jamais vu ici tout en fédérant les commerçants", commente-t-il. Le Gardois a voulu bien faire les choses en reprenant tous les codes de cette fête que l'on apprécie tant.

Une Feria à 1600 mètres à 13 degrés

Dès le midi, des restaurateurs locaux se sont lancés dans la réalisation d'une gardianne de taureau et d'une paella pour le soir. Un premier détail qui dénote au pays du fromage. Vient ensuite le point essentiel : la bodega. Comme dans nos rues, le comptoir a été installé à l'extérieur. Chapeaux, mais surtout une centaine de foulards rouge ont été distribués, confectionnés par une couturière savoyarde et floqué du nom de l'événement. Sauf qu'ici ce n'est pas sur un tee-shirt blanc qu'il était apposé, mais sur un pull voire sur une veste. Pour cause : à 1 600 mètres d'altitude, le thermomètre ne dépasse pas les 13 degrés !

Derrière les platines, le DJ nîmois André Bonora venu en ami avec côté une tête de taureau, forcément (Photo Corentin Corger)

De quoi glacer le sang de notre journaliste nîmois, mais pas de la grosse centaine de festaïres présents, habitués au climat et réchauffés par quelques breuvages bien connus de ces soirées : cocktail, spécialité de la maison, du pastis (à 2€ le verre) et de la sangria qui a remplacé pour quelques heures le vin chaud. Concernant le décor, tout y était et l'ambiance a suivi. Pour accompagner Matthieu dans cette aventure, il a pu compter sur un DJ nîmois, André Bonora, dit "Dédé" pour les intimes et frère de Franck, ancien footballeur du Nîmes Olympique (1997-1998), venu passer la semaine en ami. C'est lui qui a assuré l'animation avec au programme les classiques : Gala, Céline Dion, Jean-Luc Lahaye... et même un morceau typiquement feria, "Anam Manjar" qui a eu aussi son succès.

"C'était un challenge d'exporter ici l'ambiance du sud. Où que ce soit quand les gens aiment faire la fête, ils se lâchent", commente le DJ heureux d'avoir vécu cette expérience. Ce n'était pas deux mais trois Gardois qui étaient aux commandes de cette fiesta. Puisqu'avec Matthieu derrière le bar, se trouvait Thibaud connu aussi sous le nom de DJ Thydys qui a mixé notamment à Saint-Barthélémy et à Ibiza. Ce Caissarguais vit au rythme des saisons depuis onze ans dans ce coin de Savoie. Un trio magique pour transmettre au public l'esprit de la feria. Ce dernier l'a bien ressenti. On a eu droit aux scènes auxquelles on ne peut échapper après quelques verres : quelques filles debout sur le comptoir et le fameux paquito, lancé par l'hôte, dans lequel une jeune femme, prénommée Pauline, a sauté sur ses compères de manière peu académique mais toutefois très efficace (jugez-en par vous-même sur la vidéo ci-dessous)

 
À 2h du matin, c'était l'heure d'éteindre la musique, de jeter les bouteilles vides et de mettre la viande dans le torchon. C'est épuisé mais ravi d'avoir pu faire découvrir ses origines sur cette terre qui l'a accueillie que Matthieu se couchait. Cet ancien joueur de l'USAM chez les jeunes, où est aussi passé son frère Maxime devenu gardien professionnel et jouant à Sarrebourg (Proligue), espère pérenniser cet "Feria du Mojo" chaque année à la même période. Mais avant de se projeter en 2021, il a déjà prévu de faire un revivre, comme on dit chez nous, le 29 août prochain pour la fermeture du bar avant de rouvrir en décembre. "Ça va piquer, a-t-il déjà prévenu avec plusieurs idées en tête comme, de faire monter une peña." Et même Dédé, avec qui on a fait le chemin du retour jusqu'à Nîmes le lendemain, devrait être de la partie ! Si vous êtes motivé, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Corentin Corger

Corentin Corger

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