UZÈS Le PLU toujours en révision, la vente du foncier interroge l'opposition
Ce mardi 28 juillet, le conseil municipal d'Uzès s'est réuni à la salle polyvalente. Pas plus de vingt-sept minutes auront été nécessaires pour traiter les 13 délibérations à l'ordre du jour.
La séance a débuté avec la désignation de délégués, correspondants et représentants de différents syndicats, commissions et assemblées. A aussi été votée, à l'unanimité, une délibération visant à "soutenir les commerçants d'Uzès et la relance d'activité" en suspendant pour l'année 2020 la redevance d'occupation du domaine public et droits de terrasse en faveur des commerçants sédentaires, a rapporté Jacques Caunan, troisième adjoint.
Les deux derniers points du conseil ont suscité plus de réaction de la part de l'opposition. Il s'agissait de deux autorisations de vente de terrains appartenant à la commune. Le premier, d'une superficie de 5 088 m², se situe route de Remoulins à côté du Leader price. Après trois promesses de vente qui se sont avérées caduques, la Ville souhaite finalement céder ce terrain à "la société Espace et tradition à Remoulins qui a fait par courrier du 22 juin, une offre de prix à 230 000 €", cite Bernand Poissonnier, adjoint à l'urbanisme.
La société a l'ambition de réaliser quatre ou cinq lots dans le respect du PLU (plan local d'urbanisme) qui permettront à des artisans et des entreprises locales de développer leurs activités. Cette SARL s'est aussi portée acquéreur du terrain et l'immeuble limitrophes le long de la voie départementale.
"Un gel de la vente du foncier communal devrait s’imposer"
Lydie Defos du Rau, élue d'opposition, est intervenue et s'est dit contre le vote de cette cession "car le PLU qui devait être voté en 2017 ne l'est toujours pas". Elle poursuit : "Dans cette attente, un gel de la vente du foncier communal devrait s’imposer car en l’absence de règlement d’urbanisme actualisé et conforme aux orientations du projet d’aménagement durable débattu au sein du conseil municipal en 2017, rien n’oblige les promoteurs à proposer des projets y répondant."
Christophe Cavard a fait aussi part de ses inquiétudes sur des prix de revente fixés par le promoteur, sans maîtrise de la commune. Ce à quoi Jean-Luc Chapon a répondu sans se mouiller : "Ce seront les acheteurs qui décideront. C'est le marché qui décide."
"Si on vous écoutait, il n'y aurait plus aucune tractation immobilière sur Uzès"
Même réflexion pour la cession de la 2e parcelle, chemin de la Galerie des Pâtres. La SAS GCD Immo (Vergèze) a fait une offre au prix de 360 000 € pour acquérir une partie du terrain avec pour projet de créer un lotissement de quatre parcelles destinées à la construction de maisons individuelles. Lydie Defos du Rau est revenue à la charge avec les mêmes arguments et ajoute : "Les orientations prises prévoient notamment de diversifier l’offre en logements pour accompagner l’évolution des besoins des ménages. Ce n’est certainement pas en vendant au plus offrant sans cadre et contraintes que nous pourrons nous assurer que les projets proposés par les promoteurs y répondront."
"Si on comprend bien, les Uzétiens ont beaucoup de chance d'avoir élu l'équipe "Uzès de plus belle" car si on vous écoutait, il n'y aurait plus aucune tractation immobilière sur Uzès. Ça veut dire qu'il faut vite prévenir tout le monde de ne plus rien acheter sur Uzès parce qu'on est en train de réviser le PLU, c'est ce que vous souhaitez ?", ironise le maire. "Non ce que l'on souhaite c'est que le PLU soit arrêté M. Chapon, ça fait très longtemps qu'il est en révision. Il aurait dû être voté en 2017, il y a des orientations fortes et ambitieuses qui ont été prises. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation qui pose souci car c'est l'ancien PLU qui s'applique avec des orientations débattues. Nous sommes entre deux eaux", lance l'opposante qui n'en démord pas.
Ce sera le maire qui aura le dernier mot en brandissant le contre-argument du "vite fait, bien fait" : "Il faut aussi prendre son temps pour être sûr de ne pas se rater et là, nous sommes en train de parler de dents creuses et c'est le souhait de tout le monde qu'elles se construisent plutôt que d'aller bâtir dans les plaines." Les deux délibérations ont finalement été adoptées avec chacune deux oppositions.
Marie Meunier
Et aussi... Jean-Luc Chapon a fait part d'une demande de subvention auprès de la Région au titre du Fonds régional d’aide à l’acquisition d’œuvre d’art. Elle servirait à acquérir un ensemble d’œuvres d’art ayant appartenu à André Gide. La subvention s’élèverait à 7 800 € sur un total de 15 600 €.
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