Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.08.2020 - norman-jardin - 3 min  - vu 1764 fois

DANS LES COULISSES DE... La cathédrale de Nîmes

Une vue de la place aux Herbes prise depuis le clocher (photo Anthony Maurin)

Depuis le début de l'été, Objectif Gard vous entraîne dans les coulisses d'événements, de traditions ou de lieux. Cette semaine, découvrez les secrets de la cathédrale de Nîmes, dans des lieux habituellement fermés au public. Le plus vieil édifice religieux de la cité des Antonins vous ouvre ses portes.

Cela fait 924 ans qu'elle trône en plein cœur de la cité. Consacrée le 7 juillet 1096 par le pape Urbain II, qui prêchait alors pour la première croisade, la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes partage les bons et les mauvais moments de l'histoire de la ville depuis neuf siècles. Pourtant elle conserve encore quelques secrets.

Le père Luc Mellet connait le moindre recoin de la cathédrale (photo Anthony Maurin)

Les parties de la cathédrale qui sont inaccessibles au public sont nombreuses. Nous avons eu le privilège de les visiter avec le père Luc Mellet  qui a été notre guide. La visite débute par la sacristie de l’Évêque. Construite au XVIIIe siècle, elle est réservée, comme son nom l’indique, à l’Évêque. Mais elle sert aussi à stocker certains éléments liturgiques. On y trouve un chapier, une sorte de penderie munie d’un grand plateau. Sur un mur, on découvre le nom des curés de la cathédrale depuis 1686, notre accompagnateur étant l'actuel, il arrive en bas de la liste.

La sacristie de la cathédrale de Nîmes (photo Anthony Maurin)

Cette sacristie abrite de belles boiseries (XVIIe récupérées de la Chartreuse de Valbonne lors de la Révolution). Mais aussi une croix, initialement posée sur la place Bellecroix, que les catholiques ont préféré mettre à l’abri dans la cathédrale à l’époque où il y avait des tensions avec des protestants.

La chapelle des martyres et sa funeste histoire (photo Anthony Maurin)

Nous changeons d'atmosphère pour nous rendre dans la chapelle des martyrs. "Son histoire est tragique puisqu’une quinzaine de notables catholiques y a été massacrée par des protestants, il y a des siècles" nous apprend le père Luc Mellet. Placée à la base du clocher, c’est certainement la partie la plus ancienne de la cathédrale. De style Roman, très sobre, elle possède une petite ouverture donnant sur la place aux Herbes.

Une pièce sert à stocker des vêtements liturgiques de grande valeur (photo Anthony Maurin)

En empruntant un escalier, on débouche sur une pièce sans prétention qui abrite des vêtements liturgiques précieux, ceux portés par les évêques dans le passé. Dans un coin trône la statue d’un pélican : "il puise dans son foie pour nourrir ses enfants, c'est un symbole de l'amour du Christ" explique le père Mellet. Dans le passé, le lieu servait de chapelle privée pour les chanoines.

Les tétramorphes de la cathédrale de Nîmes (photo Anthony Maurin)

En poussant une porte, la tribune de l’orgue se dévoile. De ce point de vue insolite, on découvre plus en détail les vitraux et les sculptures, notamment le tétramorphe, emblème des quatre Évangélistes : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'Homme pour Matthieu, et l'aigle pour Jean.

Une charpente longue de 50 mètres

En tribune sud, occasionnellement ouverte au public, les vitraux représentent des portraits de saints. Comme dans un stade de football, il y a des loges (de 5 ou 6 places) datant du XIXe siècle, réservées au fidèles les plus notables. Nous appellerions cela aujourd'hui des places VIP.

Des santons de la crèche de la cathédrale (photo Anthony Maurin)

Non loin de là se trouve un petit local où sont entreposés des santons de la crèche. Un ancien sacristain y avait aménagé un poulailler ou un pigeonnier, "certainement pour agrémenter ses repas du dimanche" souri Luc Mellet. La pièce est voisine de l’atelier du santonnier, qui donne sur la rue Saint-Castor et sur l’ancien presbytère appartenant désormais à la ville de Nîmes.

Un vieux clavier qui aurait besoin d'une bonne restauration (photo Anthony Maurin)

En prenant de la hauteur pour arriver au clocher (au niveau de la terrasse haute), on trouve un vieux clavier qui servait à sonner les cloches en jouant des morceaux de musique. L’instrument dans un piètre état, inutilisable, a incontestablement besoin d’une bonne rénovation.

Les cloches de la cathédrale de Nîmes (photo Anthony Maurin)

Au niveau des cloches (qui sont bénites et qui portent toutes un nom), on découvre de belles boiseries, mais aussi de la maçonnerie suffisamment solide pour soutenir la force des sonneries. Il le faut, car ce sont des tonnes qui bougent à chaque utilisation. Les passages sont très étroits, on ne peut pas se croiser, mais l’ascension vaut le coup d’œil. Car au niveau supérieur, là où sont installées les sirènes d’alerte à la population, on domine le centre de Nîmes. La vue est imprenable !

La charpente de la cathédrale de Nîmes (photo Anthony Maurin)

Place maintenant à la charpente. Elle fait 50 mètres et a brûlé à deux reprises. La toiture s’est effondrée à chaque fois, la dernière remonte à 1630. Au sol, il y a encore des trous permettant de faire passer des câbles pour installer des lustres dans la cathédrale.

La toiture de Notre-Dame et Saint-Castor (photo Anthony Maurin)

Après deux heures à découvrir les coulisses de Notre-Dame et Saint-Castor, la visite touche à sa fin. Elle aura permis de se rendre compte que le patrimoine nîmois ne se limite pas aux monuments Gallo-Romains... et surtout que cette cathédrale vaut vraiment le détour

Les sirènes de la cathédrale (Photo Anthony Maurin).

Norman Jardin

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