Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 18.08.2020 - anthony-maurin - 2 min  - vu 9237 fois

NÎMES Les fouilles révèlent de belles surprises millénaires

Les Gaulois nîmois ont laissé des traces de leur vie et de leur gestion de la mort.
Une autre vue générale (Photo Jacqueline Courière).

La vue générale du chantier de la rue Henri Revoil (Photo Jacqueline Courière).

Sur prescription de la DRAC Occitanie, une fouille préventive menée par l’Inrap s’est déroulée du mois de mai dernier à ce mois d'août, à l’ouest du centre-ville actuel de la ville de Nîmes, rue Henri Revoil, préalablement à la construction d’un immeuble d’habitation.

À Nîmes, on le sait, quand on creuse on fouille. Parfois un trouve des choses (jamais inutiles) plus ou moins intéressantes, parfois on trouve des petites merveilles. Avant les romains, il y avait les Volques arécomiques mais avant encore résidaient quelque tribu que l'on redécouvre aujourd'hui.

La découverte principale de cette opération est un ensemble funéraire en bon état de conservation dont l’emprise s’étend au-delà des limites de la fouille. Daté entre les VIè et Vè siècles avant notre ère, cet ensemble comprend trois sépultures à incinération, deux vases ossuaires en céramique grise monochrome et un dépôt de résidus en fosse. Le mobilier métallique associé, couteaux et fibules, indique qu’il s’agit pour deux d’entre elles de personnages appartenant à la sphère masculine.

Sur le chantier en cours, chaque sépulture est implantée au sein d’un espace rectangulaire bien délimité par des fossés. Ces derniers correspondent à des tranchées qui ont servi de fondation à des murs ou des murets en terre massive et en bois. Sur cinq enclos, deux sont complets, accolés les uns aux autres par leurs petits côtés.

L’ensemble funéraire se développe ainsi sur un axe nord-sud de 40 mètre de long. Cette organisation particulière laisse supposer l’existence d’un chemin contemporain longeant la nécropole. Ce petit complexe se situe à 600 mètres au sud de l’agglomération protohistorique, d’où des questions concernant son statut : ces tombes sont-elles à mettre en relation avec les habitants de la ville ou bien avec ceux de sa proche campagne ? Enfin, un fossé est-ouest, perçu sur 37 mètres de long, pourrait correspondre à la fois à un système de division parcellaire et à celui de l’ensemble funéraire.

Suite à l’occupation funéraire, une cinquantaine de fosses de plantation de vigne disposées régulièrement et selon la même orientation que le fossé est-ouest précédemment évoqué, atteste la mise en culture de ce secteur. Cette parcelle de vigne daterait de la fin du second âge du Fer, sans doute peu de temps avant la conquête de la Narbonnaise, au début du second siècle avant notre ère. Puis, cette vigne est remplacée par un verger.

Une voie du début du Haut-Empire se superpose aux enclos funéraires de l’âge du Fer. Elle témoigne de la pérennisation de l’axe de circulation protohistorique. Cette portion de voirie se situe hors les murs, à une centaine de mètres des remparts de la ville antique et de l’une de ses portes, dite " Porte sud du Cadereau ", traversée par la Via Domitia. Parallèle à cette dernière, la voie mise au jour serait en quelque sorte un axe latéral à la voie Domitienne.

Quelques indices indiquent une fréquentation des lieux au Moyen Âge sans que l’on puisse pour autant la définir précisément. Leur situation, à 800 mètres du Nîmes médiéval, suggère fortement une exploitation agricole périurbaine.

Il faut associer à l’époque moderne trois sépultures à inhumation dont la localisation, hors d’un cimetière consacré, amène à penser qu’il pourrait s’agir de tombes de protestants. Enfin, un grand bâtiment, nommé sur les cartes et plans cadastraux du XIXesiècle  " égorgeoirs ", a été destiné à l’abattage d’animaux pour la boucherie.

Un sépulture gauloise (Photo Florent Mazière INRAP).

Anthony Maurin

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio