Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 19.08.2020 - stephanie-marin - 3 min  - vu 601 fois

FAIT DU JOUR La carte postale est-elle devenue lettre morte ?

(Photo : Stéphanie Marin/ObjectifGard)

Forte concurrence des réseaux sociaux, baisse de l'activité touristique étrangère due au coronavirus, hausse du prix du timbre... La carte postale a-t-elle, malgré tout, encore de beaux jours devant elle ?

Les selfies, les e-mails, les réseaux sociaux font-ils de l'ombre à la traditionnelle carte postale ? Le numérique a certes eu un impact sur le marché de ce souvenir de vacances, Bernard Bouvet, président de l'Union professionnelle de la carte postale (UPCP) situé à Paris, ne le nie pas. Au point que la carte postale devienne lettre morte ? Rien n'est écrit, c'est en tout cas ce que l'on comprend entre les lignes du discours de Bernard Bouvet. En 2018, 75 millions de cartes postales touristiques ont été vendues en France, ce qui représente près de 37 millions d'euros de chiffre d'affaires (prix moyen par unité : 0,50€). Un an plus tard, les ventes ont baissé d'un million d'unités. Et c'est ainsi depuis dix ans, "chaque année, on enregistre une baisse de 1 à 2% par rapport à l'année précédente", explique le président de l'UPCP. Mais il ne peut s'empêcher de relativiser : "en 2 000, la baisse était de 10%. On entend partout que c'est fini pour la carte postale, mais il y en a toujours".

"La saison touristique a démarré tardivement"

"Contrairement aux messages sur les téléphones ou sur les réseaux sociaux, la carte postale est un souvenir qui reste", lance Julien Stravidris, co-responsable de la société Presse Édition Communication (PEC). L'entreprise marseillaise, dont le secteur géographique d'activité s'étend sur tout le sud-est du pays jusqu'à Alès en passant par Nîmes, le Grau-du-Roi et Aigues-Mortes, a produit et imprimé presque un million de cartes postales touristiques en 2019. C'est un peu moins qu'en 2018 et ce sera certainement plus qu'en 2020. Si les comptes ne sont pas encore établis - la saison touristique n'est pas terminée - le co-reponsable de la PEC prédit une baisse d'activité. "La saison touristique a démarré tardivement, à la mi-juillet. Et les touristes, notamment étrangers, sont moins nombreux."

La crise du coronavirus a donc, comme beaucoup de secteurs, mis à mal celui de la carte postale. Encore un peu plus d'ailleurs, l'entreprise marseillaise souffre d'une baisse d'activité d'année en année, soit "environ 50% entre 2010 et 2020". Alors pour compenser cette perte, elle a diversifié son offre de produits souvenirs : magnets, tasses, porte-clés, sacs etc. "Avant, on ne faisait que de la carte postale. Aujourd'hui on ne pourrait pas survivre si on ne faisait que ça", affirme Julien Stravidris. Sans surprise, selon le chef d'entreprise marseillais, la cible à atteindre est la jeunesse. Mais comme le président de l'UPCP, il reste optimiste : "les gens restent attachés à la carte postale".

"L'incontournable"

Pour le vérifier, direction le boulevard des arènes à Nîmes. Sur les présentoirs de la boutique Nîmes Souvenirs, les cartes postales s'imposent en masse. Et il y en a pour tous les goûts et classées dans différentes catégories. Les monuments nîmois y sont largement représentés, parfois accompagnés de petits chats ou chiens, mais aussi d'hommes et de femmes dénudés. Les deux best-sellers, selon la responsable de la boutique nîmoise, Eliette Silhol. "La carte postale reste l'incontournable des vacances. Même quand l'activité touristique est en baisse, les ventes, elles, sont constantes", témoigne la jeune femme âgée de 27 ans.

Eliette Silhol, 27 ans, responsable de la boutique Nîmes Souvenirs. (Photo : Stéphanie Marin/ObjectifGard)

La boutique Nîmes Souvenirs écoule, à chaque période estivale, comprenez de Pâques à fin septembre, près de 20 000 cartes postales. Parmi les meilleures ventes, le format classique, 10x15, "mais aussi et c'est la nouvelle tendance, le format Polaroïd". Bien sûr, cette année, les chiffres ne seront pas de cet ordre-là puisque le rideau du magasin est resté fermé trois mois durant. Mais sa responsable n'est pas inquiète pour autant : "les touristes sont là, beaucoup de Belges notamment." Elle peut également compter sur les collectionneurs de cartes. "Ils viennent deux fois par an et achètent une soixantaine de cartes qu'ils échangent ensuite avec d'autres collectionneurs."

Stéphanie Marin

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