Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 21.08.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 626 fois

NÎMES Au Musée de la Romanité, il y a aussi le jardin archéologique

Accès libre du 1er avril au 4 novembre de 8h à 20h puis du 5 novembre au 31 mars de 8h à 19h.
Le jardin à larrière du Musée (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Le Musée de la Romanité fait parler de lui. Qu'on aime ou pas, il est là et le contenu est plus intéressant que le contenant. Derrière la bâtisse flottant sur une ruelle sombre mais ouverte au public la journée, les jardins archéologiques vous attendent.

Attardez-vous dans ce jardin, à la fois verdure en cœur de la ville et arboretum du passé nîmois, le visiteur peut flâner gratuitement dans les allées bétonnées à travers 3 500m2 d’espace vert à la découverte d’un large éventail de la flore nîmoise telle qu’elle s’est installée au fil des époques.

Comment y aller ? Traversez le musée par sa rue intérieure (par l'entrée du Parvis des arènes), passez sous les vestiges du propylée du sanctuaire de la Fontaine en suivant le tracé de l’ancien rempart augustéen pour accéder au jardin. La mise en valeur des fondations de l’enceinte (une muraille ponctuée d’une tour) a été intégrée à la création de ce jardin archéologique ouvert sur la ville, en lien avec les rues et places attenantes.

Le propylée élevé à 15 mètres du sol (Photo Archives Anthony Maurin).

Il est fortement dommage que la porte qui était accessible sur le Parvis ne le soit plus. En tout cas il faudrait peut-être réinventer un système transparent qui permettrait aux touristes de matérialiser mieux la chose que les petits picots rouges existants et qui s'allument la nuit !

Retour au jardin. Il est structuré en trois niveaux correspondant aux trois grandes époques historiques présentées dans le Musée. Pour chaque période, arbres, arbustes et plantes vivaces ont été choisis en fonction de leur époque d’introduction, au gré des échanges, des influences ou des occupations. Découvrez comment le paysage a été modelé pour composer peu à peu notre actuel paysage végétal.

Si l’olivier, le figuier et l’amandier sont arrivés dès l’époque préromaine, les romains avaient apporté avec eux la lavande, le thym, l’ail et le châtaignier puis les Croisés, au Moyen Age, ont cultivé le pêcher, l’estragon, la ciboulette et le prunier.

(Photo Archives Anthony Maurin).

À partir de l’Âge de fer, le développement du commerce maritime en méditerranée permet de découvrir de nouveaux végétaux. La Gaule adopte la polyculture et on assiste dans la région à la naissance d’une " agriculture méditerranéenne ". Des espèces annuelles sont cultivées : des céréales, des légumineuses et ponctuellement de la vigne.

Les romains, dans l’Antiquité, étaient de grands consommateurs d’épices et d’herbes aromatiques et possédaient une excellente connaissance des plantes médicinales. En arrivant en Gaule, ils introduisirent de nouvelles plantes. Acanthes, cyprès, lauriers, buis et romarins forment l’essentiel de la palette végétale romaine. Les espèces à feuillage persistant étaient particulièrement recherchées pour que le jardin garde son équilibre été comme hiver. Chaque plante était dotée d’un fort pouvoir symbolique qui s’ajoutait à son usage médicinal ou alimentaire.

Le jardin, avec la mise en valeur du rempart romain de Nemausus en son centre (Photo Archives Anthony Maurin).

Après la chute de l’empire romain d’occident en 476, l’héritage culinaire, médicinal et botanique résiste aux invasions et aux migrations de population (du IVe au VIe siècle). L’Antiquité tardive et le haut Moyen-Âge conservent des pans entiers de culture latine, dont la langue, notamment transmise par les monastères.

L’apport de la civilisation arabe dans le domaine des sciences et notamment la botanique et la pharmacopée, la traduction qu’elle livre de textes scientifiques grecs anciens assurent une véritable renaissance.

Enfin, cette perméabilité entre des cultures latines, chrétiennes et musulmanes culmine au moment des croisades à partir du XIe siècle. Malgré les affrontements des modèles politiques et religieux, elles relancent les échanges et la culture de nouvelles espèces végétales entre l’Europe et le Moyen-Orient.

Anthony Maurin

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