Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 27.08.2020 - stephanie-marin - 2 min  - vu 2166 fois

GARD Affaire de l'agression de deux pompiers à Marguerittes : le parquet fait appel

Le palais de justice de Nîmes (Photo: archives Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

Le parquet de Nîmes a fait appel du jugement du tribunal correctionnel dans l'affaire de l'agression de deux sapeurs pompiers lors d'une intervention à Marguerittes en date du 19 juillet.

Les deux jeunes hommes âgés d'une vingtaine d'années et condamnés le vendredi 21 août, seront donc rejugés en appel. Ils avaient écopé de huit et six mois de prison avec sursis dans l'affaire de l'agression de deux sapeurs-pompiers à Marguerittes le 19 juillet 2020, alors que ces derniers intervenaient pour secourir un chat blessé.

Deux condamnations jugées « insuffisantes » pour les pompiers et notamment le syndicat SUD qui le lundi 24 août au matin organisait une action symbolique devant les grilles de la préfecture. Le secrétaire départemental du syndicat SUD, Nicolas Nadal, disait alors attendre "des gestes forts" de l’État mais également du procureur de la République "pour qu’il fasse appel de cette décision."

Action symbolique des pompiers, le lundi 24 août, devant les grilles de la préfecture du Gard. (Photo : Coralie Mollaret/ Objectif Gard)

"Un coup de pression qui m'est insupportable", réagit maître Rémy Nougier, avocat d'un des deux jeunes condamnés le 21 août. Il ajoute : "Il me semblait que discréditer publiquement une décision de justice était un délit. Aujourd'hui, je me sens presque obligé de me considérer comme l'avocat d'une institution parce qu'on doit défendre des juges qui ont pris une décision objective, impartiale, prenant en compte tous les paramètres".

Maître Carmelo Vialette, avocat du second jeune homme, "déplore que ce soit la rue qui décide. De manière générale, l'excès confine au ridicule. Je reste assez perplexe en ce qui concerne cet appel qui, à mon sens, n'aurait pas eu lieu sans cette manifestation."

La décision des juges "n'est pas une paille", reprend maître Nougier qui s'oppose aux propos tenus sur les réseaux sociaux suite à la médiatisation de la manifestation des sapeurs pompiers. Et d'avertir : "Les déclarations de toutes les personnes qui se sont permises sur les réseaux sociaux ou commentaires publics, avec une certaine violence et une certaine vulgarité, de critiquer les juges sans connaître le dossier, seront produites en justice, à charge pour elle d'en faire ce qu'elle veut."

"Une décision prise au terme d'un débat serein"

"On a présenté les choses comme si c'était un guet-apens, un acte gratuit de "racailles", comme disent les gens, poursuit maître Nougier. C'est une situation, qui partant d'un malentendu, a dégénéré. Mon client a cru les pompiers responsables de la mort du chat. La réalité est complètement décalée entre ce dossier et les problèmes dont souffrent les pompiers dont j'ai conscience et que je déplore. Les actes gratuits sont pitoyables et doivent être condamnés."

Et ce dernier de conclure : "La décision de condamnation a été prise au terme d'un débat serein et apaisé où chacune des parties a pu s'exprimer librementJe suis attaché au droit de la défense et à l'indépendance de la justice qui se perd dans une telle attitude et je réfute l'image qu'on essaie de donner de mon client au travers de mensonges et me battrai pour que la vérité soit dite."

Contacté par la rédaction, le procureur de la République de Nîmes, Éric Maurel, indique ne pas avoir à commenter une décision de justice au-delà du recours qu'il a exercé.

Stéphanie Marin

Stéphanie Marin

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio