Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 31.08.2020 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 1621 fois

FAIT DU SOIR Eddy Valadier au président Franck Proust : « Je n’ai ni aigreur, ni rancœur »

Le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier (Photo : Coralie Mollaret)

Après une élection agitée pour la présidence de Nîmes métropole, le candidat malheureux et maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier, fait son retour à l’Agglo. Comment a-t-il vécu l’élection communautaire ? Et quel est son état d’esprit aujourd’hui ? Entretien. 

Objectif Gard :  Comment allez-vous depuis l'élection de Franck Proust à la présidence ? 

Eddy Valadier : Moi ? Extrêmement bien ! Après avoir pris quelques jours de repos, je suis mobilisé dans la crise sanitaire qui touche notre territoire. À Saint-Gilles, on essaie de se préparer à toutes les éventualités (stocks de masques, gel, gants…). Nous devons aussi expliquer et faire respecter la décision du préfet de rendre obligatoire le masque en centre-ville. Et puis mardi, il y a la rentrée scolaire à assurer dans les meilleures conditions. 

« Je suis passé à autre chose » 

Depuis l'élection, on ne vous a pas beaucoup entendu. Comment l’avez-vous vécu ?

Croyez-moi, le moment n’a pas été douloureux. Je n’en faisais pas une affaire personnelle. Le fait qu’il y avait deux candidats, avec leur personnalité et leur vision parfois différente, a été une chance pour notre territoire. Ce débat démocratique a permis, je crois, de nous enrichir. Aujourd’hui, je suis passé à autre chose, sans rancœur ni aigreur vis-à-vis de Franck Proust. 

Certains vous reprochent de ne pas être allé jusqu’au bout… 

C’est une question que je me suis posée... Seulement, à partir du moment où il ne devenait arithmétiquement plus possible d’être président et, que j’avais inscrit ma candidature dans une gouvernance apaisée, j’ai décidé de ne pas aller jusqu’au bout. Maintenir ma candidature n'aurait pas été constructif. Ça aurait pu occasionner, de la part des amis et autres supporters, quelques dérapages. 

Des tensions persistent toutefois à l'Agglo… 

Je ne ressens pas ces tensions. Le choix que j’ai fait en présentant ma candidature a été un choix courageux. À partir du moment où on le fait sans agressivité, je pense que l’on peut tout à fait participer au débat en exprimant ses positions. 

Vous dites ne pas ressentir de tensions… Pourtant le maire de Manduel, Jean-Jacques Granat, a publiquement exprimé sa colère après n'avoir reçu aucune délégation. Il était l’un de vos soutiens. Quel regard portez-vous sur cette situation ? 

Avant d’annoncer à la presse le retrait de ma candidature et après avoir consulté une partie des maires qui me soutenaient, j’ai appelé Franck Proust. Je lui ai dit qu’il allait devenir notre président. Sans vouloir lui donner de conseils, je lui ai dit qu’il me paraissait important d’accorder une délégation à toute les communes qui le souhaiteraient. J’ai cru comprendre qu’il était d’accord. Aujourd’hui, je le dis sans aucune agressivité : je trouve comme une certaine injustice le fait que certaines collectivités ou représentants n’aient pas eu de délégation. J’espère que cela pourra changer dans un avenir le plus proche. 

Parlons de votre délégation : Insertion et formation. Avouez-le, c'est un placard, non ? 

Non. C’est proche de l’économie et de l’emploi. Un sujet extrême important et majeur pour l’avenir. Je suis très heureux de ce que le président a bien voulu m’accorder… 

"J’ai toujours dit que nos finances n’étaient pas un puits sans fond"  

Le 9 septembre se tient le séminaire de rentrée de Nîmes métropole. Qu’en attendez-vous ? 

Une vision claire des finances disponibles et de la fiscalité et des investissements que l'on veut, ou non, mettre en œuvre. Ce séminaire sera l’occasion d’avoir des discussions constructives. On a beaucoup parlé du rapport de la Chambre régionale des comptes. C’est le moment de le fournir.

Au-delà de ce rapport, la majorité glisse que la situation financière se serait fortement dégradée les deux dernières années... 

Moi, j’ai toujours dit, notamment au moment de la campagne pour la présidence, que nos finances n’étaient pas un puits sans fond dans lequel on pouvait allègrement puiser. Sur la thématique des transports par exemple, j’ai expliqué l’on ne pourrait pas, en même temps, investir lourdement et baisser les tarifs fortement pour aller par exemple jusqu’à la gratuité. 

Vous qui avez voté les budgets, n'êtes-vous pas caution de ces choix ? 

Je ne suis pas plus caution que tous les élus qui étaient en place. Aujourd’hui, difficile de se positionner alors que nous n’avons aucun élément fourni. Si l’on veut aborder l’avenir de façon constructive, les débats ne doivent pas porter sur la seule critique de la mandature précédente. 

Certains critiquent la subvention de plus de 300 000 € versée à l’office de tourisme de Saint-Gilles. Que répondez-vous ? 

Celles ou ceux qui affirment cela ne connaissent pas du tout le sujet, à moins que ces propos soient volontairement désinformateurs… Ce n’est pas l’office de tourisme de Saint-Gilles qui perçoit une subvention d’exploitation mais OpenNîmes tourisme, une structure dédiée de l’Agglo pour la promotion du tourisme. Une compétence obligatoire depuis le 1er janvier 2017 issue de la loi NOTRe. L’Agglo exerce cette compétence pour les 39 communes, pas seulement pour Saint-Gilles. Quant à la gestion de notre office, notre ville donne chaque année 160 000€ à l’Agglo à travers de la diminution de ses attributions de compensation. Il serait donc malhonnête de vouloir faire croire que l’Agglo a repris, seule à son compte, notre office.

Vous semblez agacé... 

Si l’Agglo ne veut pas promouvoir son seul patrimoine inscrit à l’Unesco (l’abbatiale romane de Saint-Gilles, ndlr) et son seul port de plaisance, je veux bien reprendre la gestion de notre office. Mais à ce compte là, que l’on nous rende notre argent. Si certains veulent expertiser le transfert de la compétence Tourisme à l’Agglo qu’ils sachent que moi aussi je peux expertiser d’autres transferts de compétence qui ont agité à certains moments le microcosme politique nîmois… 

« Je serai probablement candidat » 

La maire de Redessan Fabienne Richard a créé un nouveau groupe dont vous faites partie. Ses membres sont essentiellement vos ex-soutiens à la présidence de l’Agglo. Pourquoi n’est-ce pas vous qui assurez la présidence ?

Effectivement, les élus de la ville de Saint-Gilles ont décidé de participer à ce groupe composé de 22 communes et 32 élus. Au fil des échanges, on s’est retrouvés sur une vision partagée : la force de cette Agglo ce sont ses 39 communes dans leur intégralité et l’aménagement de notre territoire doit bénéficier aux 270 00 habitants. Quant à moi, j’ai été déjà président d’un groupe pendant six ans (Union pour Nîmes métropole, ndlr).

Vous vous posez en garde-fou ? Ne craignez-vous pas que la majorité prenne mal votre initiative ? 

Non, il n’y a aucune volonté d’engager un rapport de force avec quoi ou qui ce soit. Avec des élus, on s’est retrouvés sur la même volonté de faire des propositions constructives aux 105 élus communautaires.

Vous êtes conseiller départemental du canton de Saint-Gilles. Serez-vous candidat en mars 2021? 

Aujourd’hui, on vient à peine de terminer des élections municipales dans un contexte sanitaire qui occupe nos esprits au quotidien. On va mettre en place nos  équipes municipales et communautaires. Les élections départementales auront lieu, si les conditions sanitaires le permettent, en mars. Je serai probablement candidat mais je n’y pense pas du tout aujourd’hui.   

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Et aussi : 

Séminaire de rentrée aussi pour Saint-Gilles. Début septembre, les élus de la majorité se réunissent afin de préparer les chantiers importants à venir.  « Les projets 2020 sont quasi achevés », commente le maire, prenant pour exemple « la rénovation de l’école Jean-Jaurès. » En préparation du budget 2021, la municipalité « s’apprête à engager 10 M€ de travaux pour continuer à moderniser Saint-Gilles, à travers notamment la requalification des écoles Jules-Ferry et Frédéric-Mistral ou la rénovation de la place Jean-Jaurès. » Des investissements « qui participeront à la relance économique » et auxquels le maire espère ajouter sur le long terme « des aménagements urbains sur l’avenue Cazelles et Sud canal ainsi qu’une réfection de la piscine. »

Coralie Mollaret

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