Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.09.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 270 fois

LE 19H L'économie actuelle au centre des débats de la CPME

Plan de relance, moral des entrepreneurs, complexité administrative... Le syndicat veut mettre les entreprises au coeur des enjeux économiques actuels.
Samuel Cette (Photo Anthony Maurin).

Xavier Perret, président du syndicat gardois et Samuel Cette, président de la CPME Occitanie (Photo Anthony Maurin).

Xavier Perret, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises gardoises, recevait Samuel Cette, le président régional dudit syndicat. Une occasion de parler de la crise actuelle qui traverse les entreprises du territoire.

Avec ses 600 adhérents, le syndicat gardois ne représente pas rien. En Occitanie, plus de 6 500 entreprises le soutiennent. Après quelques kilomètres dans les rues de Nîmes, une visite à l'Open tourisme lab et une autre à l'office du tourisme pour évoquer le futur Palais des congrès, l'actualité a repris le dessus.

" La CPME a des syndicats dans tous les départements mais nous sommes regroupés en région. Samuel Cette est donc notre premier contact à cet échelon et il est primordial pour nous d'avoir une entité syndicale représentative en Occitanie ", entame Xavier Perret.

Les PME en force

Les sujets du jour ? La crise sanitaire, évidemment, mais surtout sa suite économique. " Il y a eu trop d'informations pour les chefs d'entreprise donc nous devions constamment faire le tri et vulgariser tout cela pour les adhérents. Le confinement est terminé mais mais la crise commence. Le plus dur est devant nous. On se doit d'être vigilant sur ce qui va se passer car en France car les PME représentent plus de 98 % des entreprises et on ne se soucie jamais d'elles ! ", ajoute le président gardois qui pense que le Plan de relance présenté par le Gouvernement ne va en rien aider ces fameuses et vitales PME.

Samuel Cette pense quant à lui au remboursement des reports de charges : " La France est la championne de la dette publique. On attend de ce plan des baisses de charges et un développement économique. Nous sommes déjà au taquet des éléments de contrôle et nous ne serons pas capables de faire face. Ce plan a un réel problème de calibrage. C'est comme un Canadair qui aurait la bonne capacité d'eau mais qui la larguerait à côté du feu... Le plan s'étale sur deux ans, c'est 24 fois trop ! "

Hausse du nombre d'allocataires du RSA pour les anciens dirigeants d'entreprises, baisse improbable du niveau des salaires en cas de reconversion et mutation (numérique et sociétale) auxquelles font face les sociétés gardoises : là sont les enjeux à venir pour les membres du syndicat qui veulent défendre les intérêts de leur structure.

(Photo Anthony Maurin).

Le Gard, aux confins d'une vaste Région, n'a pas la meilleure position stratégique. " Va-t-on souffrir de " Toulousianisme " ? Il ne faut pas perdre de vue qu'ici comme ailleurs dans la Région Occitanie, 93 % des entreprises ont moins de dix salariés. C'est ce que semblent oublier les 15 ou 20 derniers gouvernements, relève Samuel Cette. Certaines choses pourraient rectifier la situation et ne nécessitent aucun effort. La complexité administrative nous tue. Recruter ou gérer, maintenant, beaucoup de choses relèvent du pénal pour un chef d'entreprise. Il nous faut arriver à maintenir des activités pendant trois ou quatre ans. Nous ne jouons pas les Nostradamus mais plus on repousse les échéances, plus on meurt un peu plus tardivement. "

" Taxez-nous mais laissez-nous bosser "

Le tourisme représente dans le Gard 900 millions d'euros de chiffre d'affaires, plus d'1,5 million de visiteurs et 16 000 emplois. Le secteur a été touché de plein fouet par la crise, tout comme l'industrie, les deux forces du département. " Il faut créer de la richesse, faire des bénéfices. Nous sommes constamment dans un risque systémique. Par exemple, quand Airbus tousse, ce sont tous les sous-traitants qui manquent d'oxygène. Actuellement ils sont alimentés mais si on les débranche... ", se désespère Xavier Perret.

Samuel Cette (Photo Anthony Maurin).

" Nous craignons les nouveaux préfets mis en place pour cette nouvelle économie et le haut-commissaire au Plan, expose le président de la CPME Occitanie. Taxez-nous, ok, mais laissez-nous bosser ! On connaît très bien la théorie du ruissellement. Avec les élections municipales, les commandes publiques ont été bloquées et le paradigme "travail" change. "

Et le même de surenchérir sur le ton de l'humour : "Nous n'avons aucune visibilité sur les règles du jeu. Rions de bon coeur car c'est avec notre argent que tout cela se fait. Ils pensent certainement bien faire mais... Honnêtement, une entreprise qui s'en sort en France est une société qui s'en sortira partout dans le monde, peut-être même sur Mars ! "

En guise de mot de la fin, Xavier Douais, président national de la branche commerce à la CPME, lance une alerte, " Je suis très inquiet pour les commerçants qui sont encore dans l'urgence. Ils ne parlent même pas du Plan de relance, ils essaient simplement de s'en sortir avec leur loyer ou sont sous le coup de la perte de leur bail. Aucune dette n'est effacée, y compris le RSI qui est une dette personnelle pour les commerçants. Ils sont les grands oubliés des réponses apportées par le Gouvernement... "

Anthony Maurin

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