ÉDITORIAL Une grève, déjà ?
Une grève, déjà ? Voila quelques jours que nos bambins sont rentrés à l'école. Voici quelques semaines que nous avons tous repris le chemin du travail. Et déjà la première grève se profile. Ce jeudi, sous la bannière d'une bonne partie des syndicats nationaux, des salariés du public et du privé vont battre le pavé. Un mouvement de grève national qui va engendrer pas mal de perturbations notamment dans les transports et les écoles. Pas cool pour les parents déjà stressés de laisser leur(s) enfant(s) chaque matin dans les établissements scolaires, la boule au ventre. Encore moins pour les salariés qui depuis plusieurs mois naviguent entre télétravail, chômage partiel et inquiétude pour l'avenir de leur emploi. Alors en pleine épidémie de coronavirus, certains n'hésitent pas à brandir le carton rouge, brandissant la menace d'un probable cluster à venir. Après tout, dans un département du Gard en vigilance rouge au covid-19, est-ce bien malin d'aller se réunir à plusieurs milliers toute une après-midi ? En même temps, on va retrouver à peu près le même nombre dans les arènes de Nîmes ce week-end... Ce jeudi, des salariés ne vont pas se divertir, ils vont faire en sorte de rappeler au Gouvernement que le compte n'y est pas sur le plan de relance. Plusieurs revendications sont à l'ordre du jour : la semaine de travail à 32 heures, une hausse du SMIC à 1 800 euros, l'abandon définitif de la réforme des retraites, ou encore le renforcement de la Sécurité sociale. C'est peut-être un peu beaucoup quand on sait que l'État a mis largement la main à la poche pour appuyer les entreprises pendant le confinement et lors du déconfinement. Cela n'empêche pas de rappeler que la liberté de manifester pacifiquement est un droit essentiel à l'expression collective et publique de ses opinions, de ses revendications. On ne peut pas systématiquement reculer sur tout en raison du virus. Et même s'ils ne seront peut-être pas en majorité dans les divers cortèges, on risque de retrouver une bonne partie du personnel en première ligne lors de la crise de mars dernier. Vous savez ceux qui ne paient pas forcément l'impôt sur la fortune... Ceux qui ont joué pleinement leur rôle comme les personnels soignants, les caissières des magasins ou les éboueurs (pour ne citer qu'eux) lors du black-out. Ceux qui, en silence, ont fait. Ceux que l'on a applaudi tous les soirs à 20 heures. C'est peut-être aussi pour eux ce jeudi.
Abdel Samari
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