Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.09.2020 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 1746 fois

AU PALAIS Victime de violences conjugales régulières, elle défend son compagnon !

Le Palais de Justice de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Le palais de justice de Nîmes (Photo :DR)

Elle le défend bec et ongles. Pourtant c’est cette jeune femme d’une trentaine d’années qui a appelé les secours à la rescousse le 17 juillet dernier après un nouveau excès de violence de la part de son compagnon.

Giflée, frappée, insultée, menacée de mort, on ne compte plus les coups encaissés par madame qui a retiré sa plainte quatre jours après avoir appelé la police. « Il est gentil à jeun, lorsqu’il ne boit c’est bien », insiste à la barre la jeune femme qui lève les yeux au ciel à chaque fois que le président du tribunal énonce les violences répétées ce soir-là… et depuis plusieurs années.

« Monsieur vous buvez souvent et en quelle quantité », poursuit auprès du prévenu la juge Christine Ruellan. « Tous les jours, je bois en moyenne 12 verres d’alcool par jour », estime le compagnon, un homme de 31 ans !

« Vous n’avez pas l’impression que votre relation est toxique ? », poursuit le magistrat. « Mais c’est elle qui veut poursuivre la relation. On va se remettre ensemble à ma sortie de détention. Elle m'a appelée en prison et elle veut ça », répond du tac au tac le prévenu.

« Un expert psychiatre explique que vous pourriez la tuer si vous n’êtes pas soigné notamment pour votre addiction à l’alcool. D’ailleurs le rapport est tellement accablant que le parquet a refusé la demande de visite en prison que madame avait effectuée lors de votre détention provisoire», poursuit la juge Ruellan.

Sur le banc des victimes, madame secoue la tête en guise de désapprobation à chaque fois qu'un élément enfonce son compagnon. D’ailleurs elle n’est plus d’accord sur rien. Elle n’accable plus son compagnon et ses différents passages aux urgences depuis 2017 concernant des coups, hématomes, pertes de connaissance et traumatismes ne sont que des souvenirs tellement lointains qu'ils sont presques inexistants pour elle.

Une femme qui face au comportement agressif du prévenu s’est pourtant retrouvée à dormir en dehors de chez elle, sous un abribus, pour se protéger de l’imprégnation alcoolique et des violences de cet homme. "Une autre fois toutes ses affaires et son matelas étaient dehors en bas de chez elle", complète la juge.

Dans la procédure, il est visé plusieurs scènes ultra violentes terminées aux urgences avec des traumatismes crâniens, des pertes de connaissance comme lors de cette soirée du 17 juillet où le compagnon jaloux voulait avoir des informations sur des hommes que pourraient fréquenter la victime.

Madame, elle, nuance les épisodes de violences et trouve « disproportionné » la procédure dans laquelle est englué « l’homme de sa vie », qu’elle a rencontré au comptoir d’un bar de Nîmes alors qu’elle était serveuse. Il venait de sortir de prison et elle affirme avoir eu un coup de foudre pour lui. Un coup de foudre qui dure depuis six ans. Elle l'aime tellement qu'elle veut même se convertir religieusement.

Au final, le prévenu a écopé de 18 mois de prison ferme assorti d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans.

Boris De la Cruz

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