Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.10.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 3383 fois

NÎMES L'Imperator, déçu, prépare déjà l'avenir

Christophe Chalvidal, directeur général de l'Imperator à Nîmes (Photo Anthony Maurin).

L'hôtel luxueux qui héberge aussi une table gastronomique et une excellente brasserie doit fermer ses portes ce soir. Christophe Chalvidal, le directeur général de l'établissement, s'explique. Interview.

S'il est un établissement réputé à Nîmes c'est bien l'impé, surtout depuis sa renaissance. Lors du premier confinement, la maison avait montré l'exemple. Ce jeudi midi, dernier jour avant fermeture de l'établissement, à la brasserie, toutes les tables étaient occupées. Comme à son habitude, Christophe Chalvidal fait le tour des convives et discutent avec chaque groupe. On parle de tout et de rien mais aujourd'hui plus que jamais, on parle de l'avenir et on se dit au revoir.

Quel est votre état d'esprit depuis hier soir ?

La nouvelle était hélas attendue, nous avons débriefé avec le groupe Maison Albar hôtels hier soir après le discours du Président Macron. C'est le genre de réunion que nous aimons car nous nous sentons entourés et accompagnés mais nous attendons les détails. Hier Macron a parlé de l'aspect macro, nous attendons le micro. Nous sommes tristes de ne plus pouvoir faire notre métier. Aujourd'hui, ça m'a fait penser à la despedida de l'impé avant les travaux, en 2017... On s'est dit au revoir sans savoir quand on va se revoir... Bon, il faut relativiser car des gens meurent et nous devons en prendre la mesure.

Qu'allez-vous faire dès ce soir ?

Nous allons ranger, plier et réfléchir à comment rouvrir dans de meilleures conditions encore ! Nous partons dans une configuration de fermeture en maintenant le lien grâce à notre offre à emporter. Nous sommes profondément déçus. On ne peut pas rester indifférent à la souffrance mais nous conservons notre vision de chef d'entreprise. Je pense à mes collaborateurs et à 16h ce jeudi nous avons eu une grosse réunion. Nous voulons faire passer un message rassurant, bienveillant, nos collaborateurs font partie de la famille, de toute façon nous passons plus de temps avec eux qu'avec notre propre famille ! Nous allons voir au cas par cas, nous voulons à tout prix éviter la négligence.

Vous préparez de belles choses ?

On se prépare à être prêt, à recruter à rebondir et à relancer la machine. On va améliorer notre offre, travailler pour être encore plus magique, se réinventer. Nous voulons être encore plus premium et cinq étoiles. Nous sommes comme entraînés depuis des mois pour une compétition qui vient d'être repoussée... Nous n'avons pas eu le temps d'offrir tout ce que nous avions imaginé et conçu.

Êtes-vous serein pour l'avenir de l'économie ?

Je suis naturellement inquiet sur la date de réouverture car je ne vois pas comment en quatre semaines on pourrait faire pour en finir avec ce virus. Va-t-on déconfiner pour Noël ? Je suis impatient d'en savoir plus ! C'est très inquiétant et je suis très inquiet. Je suis de tout coeur avec les commerçants car nous, nous entrions dans une phase de fin de saison. Eux, ils allaient entrer dans la période des fêtes de Noël et je suis peiné car les achats compulsifs de Noël sont une ressource importante pour ces commerces. Je suis triste et solidaire par la pensée... je pense aussi beaucoup à mes confrères saisonniers de la montagne.

Un dernier mot ?

J'espère que le confinement permettra aux équipes de la voirie de réfléchir un peu sur les travaux actuels ! J'espère qu'ils vont changer le " phasage " pour que le chantier soit fini avant le début de la saison... Autant profiter du confinement et de notre fermeture pour que les travaux se déroulent ce mois-ci devant notre porte !

Anthony Maurin

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