Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 30.10.2020 - boris-boutet - 3 min  - vu 590 fois

FAIT DU SOIR Restaurateurs : des vacances mitigées avant la fermeture

À l'atelier de Nicolas, à Aigues-Mortes, le mois d'octobre a été favorable. (Photo Boris Boutet)

Dans beaucoup de villes touristiques du département, les vacances de la Toussaint sonnent généralement comme le dernier pic d'activité de la saison. Mais avec l'explosion des contaminations à la Covid-19, les restaurateurs ont connu des fortunes diverses ces quinze derniers jours. Objectif Gard a fait le point avec trois d'entre eux, installés à Aigues-Mortes, Uzès et Le-Grau-du-Roi. 

Pour beaucoup, ces vacances de la Toussaint s'apparentent à un chemin de croix. Des mesures barrières drastiques pour lutter contre la propagation du virus à l'annonce du reconfinement, en passant par l'éphémère couvre feu à 21 heures, les restaurateurs gardois ont tout connu. Ils se sont adaptés, réadaptés avant de revoir finalement totalement leurs plans.

À Aigues-Mortes, les vacances de la Toussaint n'ont pourtant pas été mornes. "On a vu beaucoup de monde dans les rues en journée, remarque Audrey Didier, co-gérante du restaurant L'Atelier de Nicolas. Comme si les gens voulaient profiter des derniers instants de liberté." Résultat, la salle de service a fait le plein tous les midis, avec des affluences souvent supérieures à l'an dernier à la même époque. "Ça ne compense les pertes de l'avant-saison, nuance Nicolas Épiard, qui s'active en cuisine. Mais c'est vrai que l'on a connu un beau mois d'octobre." 

Désormais, l'Atelier de Nicolas fait le pari des livraisons à domicile. (Photo Boris Boutet)

"Même avec le couvre-feu, les gens venaient dès 18h30 et nous faisions une quinzaine de couverts par soir, poursuit-il. C'était toujours bon à prendre. On essaye de s'adapter à chaque fois. Avec le reconfinement, nous avons repris nos livraisons de plats à domicile. C'est quelque chose qui peut bien marcher avec l'arrivée de l'hiver. Notre objectif désormais est de proposer une offre plus élaborée sur ce service." 

À Uzès, les Médiévales seul rayon de soleil

Le constat est assez différent à Uzès. "En dehors des Médiévales, événement festif qui a ramené du monde sur la commune le temps d'un week-end, nous n'avons pas vu grand monde. Même sur la place aux Herbes, les clients étaient rares, regrette Christophe Cabot, gérant du restaurant Le Cercle rouge. À titre personnel, je n'ai pas eu un seul étranger alors qu'ils représentent habituellement 50% de notre activité à cette période de l'année."

"On a travaillé avec les locaux, nos habitués continuaient à venir pour nous soutenir, jusqu'à la fermeture, poursuit-il. Aujourd'hui, j'ai gardé mon hôtel attenant ouvert pour nos quelques réservationsJe m'occuperai moi-même des plateaux repas car tout le service restauration est malheureusement reparti au chômage partiel." 

Au Grau-du-Roi, la météo finit de plomber les vacances

Le bilan n'est pas meilleur au Grau-du-Roi. "Comme si la situation sanitaire ne suffisait pas, la météo ne nous a pas aidé, souligne Ellio Zaouche, gérant de la Brasserie de l'Horizon et président de l'Union des commerçants du Grau-du-Roi. Contrairement aux autres villes touristiques du département, nous sommes une station balnéaire et le temps joue beaucoup sur notre fréquentation. De mon côté, sur le mois d'octobre j'enregistre une baisse de 50% de mon chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière." 

Face à ces difficultés, les professionnels de la restauration ont dû se serrer les coudes. "Les employés ont été très compréhensifs, reconnaît Ellio Zaouche. Cette crise nous a rapproché et a supprimé la relation patron-salarié. Pendant les vacances, nous ouvrions au coup par coup, en fonction de la météo, de 18 heures à 20 heures. Tout le monde a répondu présent, quitte à prendre le repas de service à la maison après la fermeture du restaurant. Aujourd'hui ce qu'il nous manque au Grau-du-Roi, c'est un référent qui fasse le relai entre nous, les restaurateurs, et les administrations. Car les règles évoluent constamment et l'information met du temps à circuler."  Pour la profession, l'heure des incertitudes est loin d'être terminée.

Boris Boutet

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