L'attribution d'une subvention exceptionnelle de 20 000 euros au cinéma d'art et d'essai Le Sémaphore sera soumise au vote du conseil municipal de Nîmes le samedi 21 novembre 2020. 

Au tout début du mois de novembre et ce quelques jours après la mise en place du confinement acte II, Jean-Sylvain Minssen, programmateur et directeur du Sémaphore, ne cachait pas son inquiétude quant à l'avenir du cinéma d'art et d'essai nîmois. Aujourd'hui encore, il ne peut qu'espérer une réouverture rapide pour ne pas que ces dernières semaines de l'année lui échappent et les recettes afférentes.

Autour de lui, le public en première ligne, on a bien conscience des conséquences financières de ces fermetures successives imposées par le Gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation de l'épidémie du coronavirus. Des aides de l'État devraient tomber, ce n'était pas encore le cas au début de ce mois-ci, d'après le directeur du Sémaphore. "Mais je ne m'inquiète pas, elles vont arriver et on pourra payer les fournisseurs. Par contre, elles ne seront pas suffisantes", confiait-il. Le public en première ligne, disions-nous, car depuis le lancement de la collecte de dons la semaine dernière, sa mobilisation est remarquable.

La municipalité nîmoise souhaiterait mettre également la main à la poche. Suite à la rencontre dans le courant du mois de septembre entre Sophie Roulle, adjointe au maire déléguée à la Culture, et Jean-Sylvain Minssen et l’accord de principe de Jean-Paul Fournier à la demande de soutien financier de Martin Bidou, gérant du Sémaphore, la Ville a décidé de proposer l’attribution d’une subvention exceptionnelle d’un montant de 20 000€ pour soutenir le cinéma dans le maintien de son activité pour l’exercice 2020 et préserver ainsi l’offre cinématographique de Nîmes.

"La diffusion du cinéma indépendant représente un point d'appui de la diversité culturelle et du renouvellement des talents. Cette indépendance donne aux auteurs la liberté de créer des œuvres nouvelles et non formatées, plébiscitées par le public, explique Sophie Roulle. La Ville s’engage, à l’échelle de la collectivité, pour que cette crise sanitaire ne sacrifie pas notre exception culturelle à laquelle le Sémaphore participe pleinement." Cette participation financière sera débattue au conseil municipal du 21 novembre.

"Ça représente trois mois de loyer"

"C'est super, nous sommes ravis que la Ville puisse nous aider alors que le Sémaphore se trouve dans une situation très compliquée, a réagi ce mardi Jean-Sylvain Minssen. 20 000 euros, pour être très concret, ça représente trois mois de loyer pour le cinéma." Le directeur du cinéma espère que ce premier levier actionné donnera le "La" aux collectivités déjà sollicitées et à celles qui pourraient l'être à l'avenir.

Stéphanie Marin

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