Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.11.2020 - stephanie-marin - 3 min  - vu 6077 fois

GARD Forte inquiétude pour l'avenir de la radiothérapie libérale

Le docteur Éric Legouffe, oncologue médical chez Oncogard. (Photo : Stéphanie Marin/ Objectif Gard)

La perte d'une offre de soins libérale de radiothérapie dans le Gard. C'est ce que dénonce l'équipe d'Oncogard après la décision de l'Agence régionale de santé de confier les admissions des patients et la facturation (via le GCS IGOR) au CHU de Nîmes.

L'entente était pourtant bonne entre les filières public-privé. En 2009, l'Agence régionale de santé Occitanie décidait du regroupement sur un site unique - l'Institut de cancérologie du Gard - des plateaux techniques de radiothérapie avec la création du Groupement de coopération sanitaire (GCS) Institut gardois d'oncologie et de radiothérapie (IGOR), par Oncogard et le CHU de Nîmes. Ces deux partenaires se partageaient une autorisation pour exercer le traitement de cancérologie par radiothérapie. "Ça marchait bien, chacun avait trouvé ses marques", lance Éric Legouffe, oncologue médical chez Oncogard.

"C'est de l'hospitalo-centrisme et ce n'est pas contre l'hôpital avec qui ça se passe bien"

Oui mais voilà, le 1er janvier 2020, la loi change et les GCS ne peuvent plus être porteurs de l'autorisation, elle doit doit transmise à l'un de ses membres. "On nous a expliqué que parce que notre centre n'est pas universitaire, nous n'aurions pas l'autorisation. Nous avons accepté seulement si les conditions étaient maintenues. C'est-à-dire chacun sa filière", se souvient le docteur Éric Legouffe. Mais une fois l'autorisation transmise au CHU de Nîmes donc, l'ARS a décidé de transmettre les compétences d'admission des patients et de la facturation des traitements du privé, à ce dernier. "On devient alors sous-traitant de l'hôpital", explique-t-il dénonçant "une décision arbitraire, comme souvent, au détriment du libéral. C'est de l'hospitalo-centrisme et ce n'est pas contre l'hôpital avec qui ça se passe bien."

L'équipe d'Oncogard craint d'une part une fuite des radiothérapeutes, une diminution de l'offre de soins d'autre part ainsi qu'une perte de liberté de choix (privé ou public) et une augmentation du délai de prise en charge et des patients. "Et cela pourrait les contraindre à devoir aller à Montpellier ou à Avignon pour se faire soigner." Au mois de mars, un recours a été déposé au tribunal administratif contre ces décisions prises par l'ARS. "Nous voudrions qu'il y ait deux autorisations, une pour nous, une pour le CHU, afin que chacun ait une activité de radiothérapie autonome. Le Syndicat national de radiothérapie, la Société française de radiothérapie, l'Institut national du cancer : tous nous soutiennent et ont écrit à l'ARS."

Une pétition en ligne

Reportée plusieurs fois suite au confinement acte I et II, la mise en conformité concernant les décisions de l'ARS serait prévue pour le mois de janvier 2021. Mais les membres d'Oncogard ne baissent pas les bras et continuent d'alerter les institutionnels comme le grand public sur ce sujet, notamment via une pétition lancée sur internet il y a trois mois et qui compte aujourd'hui 2 000 signatures. "Nous ne souhaitons pas devenir un simple prestataire du CHU alors que nous sommes un acteur majeur et reconnu de la prise en charge du cancer dans le Gard, lâche le docteur Éric Legouffe. Tous les ans, nos prenons en charge 1 500 nouveaux patients." À ce jour, cinq accélérateurs de particules sont exploités à l'Institut de cancérologie du Gard, deux par le CHU, deux par Oncogard et un dernier partagé entre le public et le privé. L'acquisition d'un sixième est en projet pour que les deux entités puissent en exploiter trois chacun.

Stéphanie Marin

Stéphanie Marin

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