Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 19.11.2020 - thierry-allard - 4 min  - vu 977 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Majorité et opposition s’écharpent à huis clos

Hier soir, lors du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

D’ordinaire, il y a un public fidèle aux réunions du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit. Pas hier soir. Compte tenu de la situation sanitaire, la séance s’est tenue à huis-clos.

À huis-clos, et sans retransmission en direct sur Facebook, comme cela se fait ailleurs. « Nous n’avons pas les moyens techniques de filmer les conseils municipaux, mais nous sommes en train de nous occuper », avancera la maire, Claire Lapeyronie, dans son propos d’introduction, désormais habituel.

Un propos qui ne devrait pas susciter de débat, puisqu’il ne fait pas partie de l’ordre du jour, et pourtant. Claire Lapeyronie y affirmera que « contrairement à certaines rumeurs fantaisistes, nous n’avons pas cherché à annuler le marché du samedi », après s’être félicitée de son maintien. La maire rappellera également qu’un drive-test pour le covid avait été installé au centre hospitalier, « une réussite », et qu’elle avait « soutenu l’Association des maires de France dans sa démarche pour tenter de faire rouvrir les commerces dits, de manière non appropriée, non essentiels. » Sur cette question, « j’aurais pu prendre un arrêté, mais ce sont des coups de communication politique », estimera la maire.

L’opposante et ancienne adjointe Catherine Chantry lui répondra sur le sujet du marché, en affirmant que « le jeudi soir vous aviez prévu de ne pas faire le marché, et il a eu lieu sous pression des forains. » Sur les commerces, « l’arrêté, même s’il était symbolique, il aurait été bon que vous le preniez », estimera l’opposante d’un ton vif, avant d’accuser la maire de « désinformation ». Et de l’enjoindre dans la foulée à mettre en place des aides financières pour les commerces. « Calmez-vous », lui lancera Claire Lapeyronie. « C’est mon anniversaire aujourd’hui, je suis très zen, je vais très bien », rétorquera l’opposante, avant de revenir sur la question des aides. « Nous travaillons sur le sujet, ne vous inquiétez pas », conclura Claire Lapeyronie.

Nouvelle consultation pour le projet de gendarmerie

Place à la première question de l’ordre du jour après cet échauffement. La traditionnelle délibération de compte-rendu des décisions du maire, qui souvent passent comme une lettre à La Poste, s’agissant principalement de renouvellement de concessions funéraires. Cette fois, dans le tas se trouvait la déclaration sans suite de la procédure de consultation initiale pour la nouvelle gendarmerie. En d’autres termes, l’appel d’offres lancé par la mairie pour le projet est infructueux.

« Cela veut-il dire que le projet de gendarmerie est annulé ? Le montant des travaux a-t-il été sous-estimé, quel est le surcoût ? Si chaque projet coûte finalement deux fois plus que prévu, on comprend pourquoi vous ne voulez pas baisser les impôts », lancera l’opposant Hervé Rouquette. « Les offres reçues étaient trop élevées, c’est pour ça que nous relançons une nouvelle consultation, répondra la maire. Le projet se fera avec un petit retard, le premier coup de pioche sera bien donné au printemps 2021. C’est bien pour préserver les deniers publics que nous relançons la consultation. » Là aussi pas de vote, les décisions du maire étant simplement communiquées à l’assemblée.

Les passes d’armes se sont poursuivies sur les primes exceptionnelles accordées aux agents municipaux dans le cadre de la crise sanitaire. Une délibération déjà passée le 15 juillet dernier, qui prévoit toujours des primes allant de 50 à 600 euros en fonction du nombre d’heures travaillées, qu’il a donc fallu repasser « car la Trésorerie nous a informé que notre tableau présentait une imperfection au niveau des tranches », explique la conseillère municipale Laure Régamey. Un simple coquille, donc.

« Ça devient votre marque de fabrique de repasser les délibérations.Ça n’existait pas auparavant », grincera Catherine Chantry, imputant la responsabilité de l’erreur directement à la maire. « On peut faire des erreurs. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui n’en font pas, lui répondra l’intéressée. Je préfère repasser cette délibération pour que les agents aient leur prime. » Unanimité. Le contraire eût été surprenant.

Les investissements en débat

Enfin, les dernières passes d’armes se sont produites à l’occasion de questions budgétaires et immobilières. Le conseil municipal a décidé à l’unanimité de racheter une petite parcelle cadastrée à côté de la gare dans le cadre du projet de Pôle d’échanges multimodal pour 10 000 euros. « Pour acheter un terrain 10 000 euros vous nous demandez notre avis, par contre pour en acheter un de 450 000 euros sans le budget en face, une simple préemption ne vous gêne pas », lancera Catherine Chantry, allusion à l’acquisition de terrains près de l’hôpital qui avait fait débat lors du conseil précédent. « Vous allez avoir votre réponse tout de suite », lui rétorquera Claire Lapeyronie une fois que l’achat dudit terrain ait été voté à l’unanimité.

En effet, la délibération suivante concernait une modification budgétaire, qui visait notamment à inclure, entre autres régularisations et ajustements, le montant de l’achat des terrains proches de l’hôpital. Et comme à chaque fois qu’il s’agit de budget, l’opposition, cette fois par la voix de Béatrice Redon, affirmera que son programme de baisse immédiate des impôts « était réalisable », et accusera la mairie à la fois d’investir plus que ce qu’elle avait promis (5 millions au lieu de 3) et de se créer « un matelas financier au détriment des Spiripontains. »

L’adjoint aux finances Benjamin Desbrun lui rétorquera « vous êtes encore en campagne électorale, nous on a une ville à faire tourner », avant de faire la démonstration, très technique, que la mairie avait investi sur ce budget bien 3 millions et pas 5, par le jeu des reports d’investissements. Sur les impôts, « la stratégie financière d’une commune ne se fait pas à la petite semaine », affirmera-t-il, accusant l’opposante de faire dans la démagogie.

L’opposant Didier Bonneaud demandera ensuite des nouvelles du projet de l’Hôtel-Dieu, pour lequel 21 000 euros de travaux sont inscrits au budget. « Ce sont des mesures conservatoires. Il y a des fuites importantes », éclairera la maire, avant de promettre que lorsque le projet « sera bien ficelé, vous serez les premiers informés. » La modification budgétaire sera votée avec 7 voix contre.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Et aussi : Par la voix du conseiller Jean-Luc Le Rallic, le conseil municipal a rendu hommage en fin de séance à Jean Roussey, décédé mardi. Jean Rousset a longtemps été impliqué dans la vie associative spiripontaine et a notamment présidé l’office municipal des sports. Très attaché à sa ville et à sa région, il leur rendait hommage dans ses poèmes. Objectif Gard présente à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances.

Thierry Allard

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