Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 21.11.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 858 fois

NÎMES MÉTROPOLE Olivier Fabregoul : « Notre objectif, c’est la sauvegarde de l’emploi »

Maire de Caissargues et vice-président de Nîmes Métropole en charge du développement économique, Olivier Fabregoul (Photo : Coralie Mollaret)

Crise sanitaire, aide aux entreprises, nouvelle organisation de son service… Le vice-président de Nîmes Métropole en charge du développement économique, Olivier Fabregoul, fait le point sur son action.  

Objectif Gard : Quel impact le nouveau confinement a-t-il sur l’économie de Nîmes Métropole ? 

Olivier Fabregoul : Vous savez, je suis arrivé aux affaires en pleine gestion de la crise sanitaire. Nous avons 25 000 entreprises sur le territoire et nous n’avons pas encore pleinement mesuré les effets de la crise. Ce que je peux dire, c’est que le deuxième confinement a moins d’impact que le premier puisque les gens continuent de travailler. On le voit d'ailleurs dans les demandes d’aides. Aujourd’hui, notre objectif, c’est la sauvegarde de l’emploi.

Comment aidez-vous les entreprises du territoire ? 

Depuis mars, une enveloppe de 3M permettant d'aider 4 700 entreprises a été mise en place. Cette aide passe par une baisse de la CFE (Cotisation foncière des entreprises) pour 800 entreprises évoluant dans le secteur du commerce, tourisme… Une ristourne fiscale qui représente 607 000 en moins pour les finances de l’Agglo, l’autre partie étant prise en charge par l’État. Il y a aussi le fonds de solidarité de l’État qui représente 1,7 M. Il permet d’aider un chef d’entreprise à hauteur de 1 500 par mois depuis mars. Enfin, vous avez les demandes d'aide à l'investissement. À noter que l'enveloppe de 3 M€ n'a pas été entièrement consommée.

Cinq dossiers d'aide « inappropriés » 

Vous êtes aussi dirigeant de la société Esprit Média. Avez-vous bénéficié déposé un dossier ? 

Oui, j’ai fait l'expérience. Très franchement, ce n’est pas évident. Vous devez vous rendre sur le site hubentreprendre du Conseil régional. Il vous faut donner toutes les informations demandées (nombre de salariés, secteur d’activité…) car chaque case est bloquante. Pour bénéficier de la plupart des aides, il faut que votre chiffre d’affaires ait baissé de 50%. Ça peut rapidement devenir un casse-tête... D’un côté, vous allez avoir des gens capables de monter des dossiers et, de l’autre, des chefs d’entreprise en détresse qui auront du mal à le faire. Sans compter que j’ai observé des demandes d’aides inappropriées...

... Qu’entendez-vous par « inapproprié » ? 

J’ai été choqué par certains dossiers. Heureusement, notre président Franck Proust regarde attentivement ces demandes, pouvant aller jusqu’à plus de 10 000. Cinq dossiers ont été bloqués. Quand je vois des demandes pour des ravalements de façade ou du mobilier, on voit bien que certains cherchent à gagner de l'argent  ! Or, le fonds L'OCCAL sert à aider les entreprises à traverser cette crise sanitaire. Ça passe, par exemple, par la mise en place d’un service de click and collect. 

Parallèlement à la gestion de la crise, votre mission consiste à développer l’économie du territoire. Arrivé récemment aux affaires, quel constat dressez-vous ? 

Nous sommes en manque de foncier. Il n’y a pas eu vraiment de perspective à long terme. Le problème, c'est que construire des zones d’activités, ça prend du temps. Entre la compensation des zones agricoles et la sauvegarde de la faune et la flore… Tout devient bloquant ! Par exemple, sur l’aéroport de Nîmes, il y a une petite orchidée qui bloque l’aménagement de terrain en bord de piste. Quant à Marguerittes, la Tec 2 de l’actiparc ne pourra pas s’ouvrir : elle sert de compensation foncière. Alors aujourd'hui, on regarde à deux fois lorsqu’une entreprise souhaite s’installer. Surtout s'il s’agit de sociétés logistiques, très consommatrices d’espace pour le nombre d’emplois créés. 

Qu’en est-il de Magna Porta ? Cette future zone d'activité autour de la gare Nîmes-Pont du Gard pourrait être une réponse au manque de foncier, non ?

La SLP Agate continue d’acquérir des terrains. Les études se poursuivent. Sur ce projet, l’Agglo a pris du retard. On espère commencer à commercialiser 50 hectares en 2023. Avec Franck Proust, nous avons commencé à rencontrer quelques entreprises qui œuvrent dans le secteur de l’eau. L’idée d’un parc à thème autour de la romanité n’est pas abandonnée. Pour le reste, on travaille sur les dents creuses dans les zones d’activités : l’extension d’une zone est toujours plus intéressante, les axes de communication étant déjà existant.

Un mot sur la réorganisation du service développement économique. Vous avez accueilli une nouvelle directrice adjointe, Sandrine Ratajczak. Quel est le but de ce remaniement ? 

J’ai fait plusieurs propositions. J’attends que le président Franck Proust et le directeur général des services se prononcent. Ce que je peux vous dire, c’est qu’aujourd’hui l’organisation du développement économique est trouble. Il y a plein de satellites - dont l’agence de développement économique Openîmes -. Je souhaite simplifier les choses et les recentrer autour d’un service : Nîmes métropole entreprise. Je suis en recherche d’une marque ombrelle avec un guichet unique dans un souci d’efficacité. Actuellement, quand vous êtes une entreprise désirant s’installer sur Nîmes, vous avez six entrées possibles… Il nous faut recentrer les missions pour créer un vrai parcours client du chef d’entreprise. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Et aussi : 

Aéroport : vers une collaboration avec la députée Dumas ? Le vice-président de Nîmes métropole aimerait travailler avec la députée du Gard, présidente de la commission Défense, au sujet de l’extension de la zone d’activité qui entoure l’aéroport. Une zone collée au 503ème régiment du train. « Nous sommes en attente d’acquérir et d’aménager certains espaces. Il y a avait par exemple des terrains comprenant des radars pour l’aéroport qui ne sont plus utilisés », expose Olivier Fabregoul. 

Développer les secteurs du tourisme et de l'agroalimentaire. Sous le précédent mandat, l'agence de développement économique avait défini la sécurité civile et les dispositifs médicaux comme secteurs prioritaires. « Moi, j'y ajoute l’agroalimentaire et le tourisme. La mise en avant du tourisme ne passe pas que par la vente de notre image. Cela passe aussi par l’installation de sociétés touristiques. Nous avons la Région qui a le plus d’AOC et AOP de toute l’Occitanie. On aura quatre secteurs phares sans délaisser les autres secteurs. Nous allons avoir quatre personnes dédiées à ceux secteurs », indique Olivier Fabregoul.

 

Coralie Mollaret

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