Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.11.2020 - abdel-samari - 2 min  - vu 1162 fois

ÉDITORIAL Effacer cette tâche indélébile

Franck Proust, ancien président de la SENIM et président de Nîmes métropole( Photo : Objectif Gard)

Plusieurs années de procédures interminables et voici enfin le début de... la fin de l'affaire de la SENIM pour Franck Proust avec son renvoi officiel en correctionnelle pour "trafic d'influence et favoritisme". Un procès médiatique l'attend mais aussi et surtout politique. Car ses adversaires se délectent déjà de connaître la décision du tribunal car, selon le verdict, il pourrait être frappé d'inéligibilité. Tous espèrent l'obliger à rendre son costume de président de la communauté d'agglomération nîmoise en cas de condamnation. Rien ne dit aujourd'hui que ce sera l'issue finale. Dans tous les cas, l'affaire de la SENIM est au moins le symbole de pratiques et d'arrangements avec les obligations réglementaires et légales qu'on espère révolus. À la tête (à l'époque) de la société d'économie mixte (désormais remplacé par la SAT, NDLR), Franck Proust aurait autorisé, par sa signature de président, des ventes de terrain au-dessus des seuils de passation de marché public. Il aurait également, là aussi par son pouvoir signataire, abusé de marchés à bons de commande, éludant volontairement la procédure habituelle de contrat public. Il s'agit ici potentiellement de négligences administratives. Sans directeur, comme aujourd'hui avec Antoine Cotillon, ce proche de Jean-Paul Fournier survolait probablement les dossiers. Et il n'aurait pas pris la mesure de ses endossements avec des entreprises ou promoteurs, qui pour certains, était proches de lui. Pourtant, nul n'est censé ignoré la loi. Et celle des marchés publics est intransigeante. Pour une simple et unique raison : les passations publiques doivent assurer une égalité de traitement de toutes les entreprises. Ce manque de rigueur, à Nîmes comme ailleurs, était probablement une pratique courante. Certains se sont fait taper sur les doigts, d'autres ont été condamnés. Et on ne compte pas les innombrables qui sont passés sous les "Fourches caudines" d'un tribunal. Franck Proust n'aura pas eu cette possibilité. L'affaire lui colle aux basques depuis près de 20 ans et il va devoir maintenant s'expliquer et c'est bien normal. À cette heure, il n'est pour autant pas condamné. Donc présumé innocent. Mais dans toutes les affaires politico-médiatiques, malheureusement, l'homme politique est déjà un peu coupable. Il lui faudra donc des années, même sans condamnation finale, pour lever toute suspicion. Et en cas de condamnation ? Il lui sera immanquablement difficile d'effacer cette tâche indélébile. N'est pas Jean-Paul Fournier qui veut...

Abdel Samari

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