Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 03.12.2020 - abdel-samari - 2 min  - vu 352 fois

ÉDITORIAL Souriez, vous êtes filmés !

Photo d'illustration

Après les polémiques autour des violences policières, après les images des casseurs en marge des manifestations qui s'en sont pris, de façon honteuse, aux forces de l'ordre notamment samedi dernier à Paris. Et de la loi régissant les reportages vidéos des reporters d'images, le Gouvernement veut apaiser les tensions. Il a prévu d'abord de réécrire entièrement ce fameux article 24 qui ne passe pas dans toutes les rédactions de France. Et chez ceux dont la démocratie et la liberté de la presse veut encore dire quelque chose. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au coeur de la polémique, pense avoir trouvé la solution au problème en proposant la généralisation des "caméras-piétons". Au 1er juillet 2021, toutes les brigades de police et de gendarmerie en seront équipées. Cela représente la bagatelle de 15 millions d'euros pour équiper tous les corps de sécurité. Désormais, toutes les interactions avec le public, voire des scènes de délit ou de crime seront en 4K. Souriez, vous êtes filmés ! Pourquoi pas. Encore faut-il que ces caméras achetées au rabais en Chine il y a quelques années fonctionnent. Plus de 10 000 appareils sous l'ère Hollande pour un résultat nul sur le terrain. Par ailleurs, équiper tous les agents est une chose. Reste à savoir dans quel(s) but(s) ? Potentiellement à des fins judiciaires ou administratives. Et pourquoi pas dans le cadre d'un usage public sur les réseaux sociaux... Halte là ! Pas sûr que la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) soit d'accord. Elle qui, en toute indépendance, veille à ce que l'informatique soit au service du citoyen et qu'elle ne porte atteinte ni à l'identité humaine, ni aux droits de l'Homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. Ce débat passionné risque donc d'user pendant longtemps l'encre de nombreux rédacteurs. D'autant qu'on le sait tous, une vidéo sans un début ni une fin, peut être interprétée de mille façons. Et on ne parle pas des vidéos coupées et remontées. Est-ce un huissier qui va suivre à la trace chaque flic de France pour garantir l'authenticité des images ? Les tribunaux déjà, à la peine, vont voir débarquer à coup sûr un nombre incalculable de plaignants. Rappelons-nous comme ce célèbre proverbe, qu'à tout problème complexe, il existe une solution simple et... fausse.

Abdel Samari

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