Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.12.2020 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 1884 fois

FAIT DU SOIR L’élu communiste, Christian Bastid : « La Gauche peut créer la surprise aux Départementales »

L'élu communiste du canton de Nîmes 2 et élu PCF de la Ville de Nîmes, Christian Bastid (Photo : Coralie Mollaret)

Élections au Conseil départemental, à Habitat du Gard et fusillades récurrentes au Chemin-bas d'Avignon... L'élu PCF du canton de Nîmes 2, Christian Bastid, revient sur une année politique chargée, avant d'avancer sa stratégie pour les prochaines élections. 

Objectif Gard : Cette année a été particulière au Conseil départemental du Gard. Le président PS Denis Bouad a dû démissionner après son élection au Sénat. Il a été remplacé par Françoise Laurent Perrigot. Comment avez-vous vécu cette période ? 

Christian Bastid : On l’a subi… Denis Bouad avait parfaitement le droit de s’engager dans la bataille des élections sénatoriales. En revanche, il a tardé à prendre sa décision. Il a persisté à maintenir le flou. Cette situation a pesé dans la majorité départementale PS-PCF-EELV. Nous, communistes, avons rejoint sa liste avec la candidature de Patrick Malavieille. C’était compliqué de partir contre lui, nous sommes élus dans la même majorité ! Au final, Denis Bouad a été élu grâce aux voix communistes. Le maintien d’Alexandre Pissas (candidat dissident PS et conseiller départemental,ndlr) a eu des conséquences pour Carole Bergeri, la deuxième sur la liste de Denis Bouad, qui n’a pu être élue au Sénat. Toutefois, notre résultat a été bon. 

Quel regard portez-vous sur votre nouvelle présidente Françoise Laurent Perrigot ?

D’abord, il en revenait à la majorité PS de désigner son candidat puisque le président sortant était socialiste et que le PS a le plus grand nombre d’ élus dans la majorité. De notre côté, il n’a manqué aucune voix à Françoise. C’est une femme compétente qui a de l’ancienneté. Après, ce n’est pas simple de succéder à Denis Bouad. Il a mené une gestion saine et efficace en composant avec une majorité relative.

François Laurent-Perrigot pourrait-elle s’inscrire dans l’avenir, en continuant à présider la collectivité après les élections Départementales ? 

Tout dépendra des Gardois ! S’ils redonnent une majorité à la Gauche, pourquoi pas. Aujourd’hui, il est difficile de répondre à cette question. On ne sait même pas quand les élections se tiendront. Ce qui est sûr, c’est qu’une Gauche unie pourra créer la surprise aux élections Départementales. 

Les candidats PCF désignés en janvier

Pourquoi ? 

Il y a du nouveau à Gauche. Depuis plusieurs semaines, les partis se réunissent pour construire concrètement le rassemblement. À Nîmes, sur les cantons 1 et 3, la Gauche unie aurait battu les candidats Les Républicains en 2015. L’union, c’est la clef de la victoire. Surtout que le scrutin départemental n’est pas le même que pour les municipales. Le risque de triangulaire sera limité. Pour être qualifié, il faut 12,5% des inscrits, sinon ce sera les deux premiers candidats qui seront qualifiés au second tour. 

Du coup, la Gauche peut moins se payer le luxe de la désunion ? 

Il y a eu un rééquilibrage des forces de Gauche. Le PS n’est plus hégémonique. D’ailleurs, ce qu’il y a de bien aujourd’hui, c’est que tout le monde en a pris conscience.

Vous avez six conseillers départementaux dans le Gard. Comment concilier la volonté de conserver le Département à Gauche en évitant les désunions et le fait de conquérir de nouveaux cantons pour avoir plus d’élus PCF ? 

Le but c’est de conserver nos six élus et d’agrandir notre groupe. C’est pour ça qu’il y a des négociations avec nos partenaires de Gauche. À Nîmes, sur ces cantons gagnables, nous avons la possibilité d’avoir des élus. 

À Nîmes, la tête de liste PCF aux municipales, Vincent Bouget, pourrait-il être candidat ? Qu’en est-il du canton de Rousson où l’élu Jacky Valy ne devrait pas se représenter ? 

Tout se discute. Sur Rousson, c’est un canton où nous avons le plus de maires PCF.  Nous devons donc le conserver. On ne va pas commencer à rogner là où sont nos élus… La désignation devrait officiellement se faire en janvier. 

« Olivier Gaillard s'est un peu égaré » 

Qui regard vous portez sur le parti En Marche qui souhaite être présent dans ce scrutin ? 

En Marche, c’est un parti qui est à Droite au niveau national. Même parfois plus à Droite que Les Républicains. Je ne vois pas comment ils peuvent prétendre trouver des passerelles avec la Gauche.

Certains d’entre eux sont des anciens socialistes, comme la députée Françoise Dumas. Elle était même assistante sociale au Département… 

Je n’ai rien contre les personnes. Ils ont fait un choix. Regardez, Olivier Gaillard s’est un peu égaré mais a compris que c’était pas possible et a fait son meaculpa. La nouvelle coréférente Valérie Rouvérand a voté le budget du maire de Nîmes ! Pourtant, elle dit qu’elle a une fibre social, que son grand-père était un communiste républicain espagnol ! Ils disent tous qu’ils ont une fibre mais ne viennent pas chez nous ! 

Nîmes 2 : Nouveau collège et maison médicale 

Vous avez été élu pour la première fois en 2011 puis réélu en 2015. Quel bilan faites-vous de votre dernier mandat ? 

La première satisfaction, c’est d’avoir pu respecter notre engagement sur le collège Ada Lovelace au Mas de Mingue. Tout le monde n’en était pas convaincu. Pourtant… Aujourd’hui, le conseil d’administration se pose la question de l’agrandir. Il y a plus désormais plus de mixité scolaire. Avec Amal Couvreur, ma binôme, nous nous étions également engagé à créer une maison médicale mutualiste. Elle aussi a été créée. Ces nouveaux équipements publics pour les quartiers du Chemin-Bas et du Mas de Mingue sont une bonne chose. 

C’est sur votre canton que se trouve le Chemin-Bas, marqué ces derniers mois par des règlements de compte. Que faut-il faire ? 

Le deuxième plan de rénovation urbaine est l’une des réponses. Il faut redonner de l’air à ces quartiers et favoriser la mixité sociale. À Nîmes, il y a une réflexion à mener sur la mixité entre logement privé et social. Chaque projet porté par le bailleur social Habitat du Gard à Nîmes se confronte à l’opposition systématique de la Ville de Nîmes et ses riverains. Pourtant, l’image du logement social a changé, on peut construire du beau et du neuf. 

En parlant d’Habitat du Gard, souhaitez-vous présider l’Office pour le reste du mandat ? 

D’un point de vue légal, je ne sais pas si on peut rester sans président. Si tel est le cas, autant le faire. Nous avons un directeur général qui peut assurer la continuité jusqu’aux prochaines élections. Nous, nous avons été loyaux envers Alexandre Pissas. Nous avons voté pour lui. La présidence de ce bailleur social revient au PS. Aussi, si nous sommes obligés d’élire un nouveau président, moi, je ne serai pas candidat. Nous ne souhaitons pas non plus qu’Alexandre Pissas le soit, étant donné qu’il a été battu. Charge alors à la présidente du Conseil départemental de renouveler ls élus membres du conseil d’administration pour trouver un successeur PS à Denis Bouad à la tête d’Habitat du Gard. Les communistes ne vont pas ouvrir une bataille avec la majorité. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Et aussi :

Des craintes sur l'avenir : « Le bilan de cette année n'est malheureusement pas bon. Cette épidémie nous a impacté dans notre vie quotidienne et dans notre réflexion. Sortir de cette crise va prendre du temps. Je ne suis pas opposé au vaccin, j’y suis même favorable. Mais je suis très inquiet des retombées sociales et économiques. Les entreprises comme les commerces, les bars et les restaurants souffrent. Certains de nos administrés ont perdu la possibilité de faire des heures supplémentaires… Les deux années à venir s’annoncent difficiles.»

Coralie Mollaret

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