Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.01.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 1442 fois

COLLIAS Extinction partielle de l'éclairage public la nuit : bonne ou mauvaise idée ?

L'équipe municipale a décidé de réinstaurer l'éclairage public la nuit à la demande de plusieurs administrés. EL/OG

Fin décembre et début janvier, plusieurs anciens adjoints de la précédente municipalité de Collias ont sollicité l'équipe actuelle et son maire, Jonathan Pire, à propos de l'éclairage public. 

"On a remarqué depuis quelques semaines que l'éclairage public était de nouveau allumé la nuit. Bizarre alors qu'on est sous couvre-feu", introduit Étienne Baxter, ancienne adjointe sous Benoît Garrec, et également membre du collectif écologique "Collias en transition". Dans un courrier adressé au nouveau maire, Jonathan Pire, elle interroge cette décision en rappelant qu'éteindre l'éclairage une partie de la nuit permet de "d'effectuer des économies budgétaires, limiter la consommation d'énergie, augmenter la durée de vie des points lumineux, protéger la biodiversité, garantir une meilleure qualité de nuit etc."

Selon l'ANPCEN (Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), 12 000 communes françaises auraient choisi d'éteindre leur éclairage public partiellement au cours de la nuit. Et toutes ont réalisé des économies sur la facture.

Des horloges astrologiques permettant d'économiser 7000 €/an

Étienne Baxter rappelle qu'avec la précédente équipe municipale, des horloges astrologiques avaient été installées il y a trois ans et permettaient d'économiser 7 000 €/an. Tout un diagnostic avait été mené auparavant pour remplacer les lampadaires vétustes et les ampoules. Le collectif "Collias en transition" soulève également que la CCPG (Communauté de communes du Pont du Gard) s'est engagée, comme tous les EPCI, dans un PCAET (Plan climat-air-énergie territorial) qui invite à la réduction des dépenses d'énergies.

Elle précise bien que ce courrier n'est en aucun cas un reproche mais vise "à aider l'actuelle municipalité à prendre de meilleures décisions". Quelques jours plus tard, Stéphane Palay, l'ancien premier adjoint, a également fait parvenir un courrier allant dans ce sens. Il pointe que la commune de Vers-Pont-du-Gard applique elle aussi l'extinction de l'éclairage public une partie de la nuit.

Un sentiment d'angoisse et d'insécurité des personnes vulnérables

Dans un courrier-réponse rédigé le 7 janvier, le maire de Collias, Jonathan Pire, a alors justifié ce choix en disant que la mairie "ne fait que répondre à des demandes d'administrés recueillies durant les longs mois de la campagne électorales". Des demandes émanant de toutes les franges de la population selon les dires du maire qui ajoute : "Des personnes seules et vulnérables nous ont fait part de leur sentiment d'angoisse et d'insécurité, d'autant plus dans le contexte anxiogène actuel."

Après avoir interrogé son cabinet de conseil juridique, il s'appuie sur l'article L.2212-2 du code général des collectivités territoriales assignant au maire la mission de veiller "à la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publics". Et cela passe bien sûr par l'éclairage. Il motive aussi sa décision par une étude de l'ADEME qui affirme que : "En France, 90% de la population affirment que l’éclairage public est un acteur majeur de la sécurité". Et le maire de poursuivre dans son courrier très détaillé : "L'obscurité favorise le vandalisme, les cambriolages et les accidents. L'éclairage public a donc un effet positif sur la réduction de la criminalité."

Pas insensible pour autant aux arguments écologiques et économiques, il précise que les anciennes ampoules énergivores vont être remplacées par des LED 50 W (nouvel éclairage concernant déjà 63 lanternes changés entre 2015 et 2017), "permettant de réduire l'intensité lumineuse de 50%". Par exemple, seront concernées les anciennes ampoules rampes et spots halogènes du foyer André-Clément. Les éclairages extérieurs de la mairie seront remplacés d'ici quelques semaines par des spots solaires avec détecteurs de mouvements.

Marie Meunier

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