Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.04.2021 - boris-boutet - 3 min  - vu 6437 fois

FAIT DU JOUR Le Grau-du-Roi bichonne ses plages avant la saison

Sur la plage du centre-ville, le chantier est impressionnant. (Photo Boris Boutet)

Depuis deux semaines, les pelleteuses et autres engins de chantier s'activent sur les plages urbaines du Grau-du-Roi. Comme chaque année avant le début de la saison, une vaste opération de remodelage du trait de côte est pilotée par la Ville. 

Ce n'est pas encore l'heure du rush. Sur les plages urbaines du Grau-du-Roi, quelques promeneurs profitent du calme printanier tandis que parents et grands-parents amènent leurs enfants jouer dans le sable encore frais pendant qu'ils flânent sur leurs serviettes. Beaucoup portent un regard curieux sur ces ouvriers et leurs énormes machines qui s'activent sur la plage. "On nous interroge régulièrement sur ce que l'on est en train de faire, reconnaît Christophe Rosso, le responsable du pôle espaces naturels du Grau-du-Roi qui coordonne ce chantier que la Ville a confié, comme tous les ans, à une entreprise spécialisée. On leur répond qu'on remet la plage en état pour qu'elle soit accueillante pour l'été." 

Car chaque hiver, le temps et l'érosion font leur œuvre. "Si l'on n'entreprenait pas ces travaux, la mer toucherait par endroits les murets au bord de la route, tandis que tout serait ensablé du côté des brises-lames, explique l'agent municipal responsable des plages, Pascal Michalski. Nous cherchons à rééquilibrer les choses en reprofilant et en réalignant le trait de côte." 

Éviter les eaux stagnantes

Si le chantier s'étale sur environ 8 kilomètres, c'est bien sur la plage du centre-ville que se concentre le gros du travail. Il s'agit notamment d'enlever le sable qui s'est accumulé au niveau des digues ces derniers mois. "L'objectif est double, avance Christophe Rosso. En creusant derrière les brises-lames, on recrée un courant d'eau. Sans cela, elle stagnerait, une mauvaise odeur commencerait à se dégager et des algues s'accumuleraient. Et puis, cela nous permet de récupérer du sable pour le remettre là où la plage a reculé."

C'est un sédiment noir et marécageux qui est récupéré par ses opérations de creusage autour des brises-lames. "Ce sable n'est pas sale, c'est simplement sa couleur naturelle, rassure Christophe Rosso. Il s'éclaircit tout seul au fil du temps. Il est déplacé là où il y a des manques et on le recouvrira par ce qu'on appelle le sable éolien, c'est à dire celui que l'on retrouve derrière les ganivelles." 

Des tas de sable noir entreposés en bord de mer. (photo Boris Boutet)

Des clôtures composées de piquets en bois que les ouvriers s'attachent à dégager, au centre-ville comme sur les plage Sud et Boucanet. "En début de saison, la surface où s'étale le sable est donc plus grande, détaille le responsable du pôle espaces naturels. Sur ces trois sites, nous remettons en état les différents accès pour les piétons et les véhicules qui doivent se rendre aux postes de secours." 

Très prisée par les visiteurs, la plage de l'Espiguette est quant à elle laissée à l'état naturel. Seuls les accès aux postes de secours sont dégagés et ses parkings remis en état. "Toutes ces opérations remontent à plus de 40 ans, précise Pascal Michalski. Elles ne sont pas propres au Grau-du-Roi : toutes les communes du littoral travaillent à rendre leurs plages accueillantes pour la saison. Mais de toute manière, l'eau est le seul élément contre lequel on ne peut pas lutter. L'homme ne peut que s'adapter." 

Un coût qui varie entre 60 000 € à 80 000 €

Au total selon les années, la Ville du Grau-du-Roi investit entre 60 000 et 80 000 € pour la remodelage de ses plages. Des chantiers indispensables mais qui peuvent malgré tout engendrer des conflits d'usage. "En avril, les premiers vacanciers sont généralement de sortie et les concessions de plage se mettent en place, indique Christophe Rosso. L'an dernier, avec le confinement, ça s'est passé comme sur des roulettes. Cette année aussi, c'est assez calme. Mais en temps normal, il est vrai que des gens se plaignent parfois et nous demandent pourquoi on ne fait pas ces travaux plus tôt dans l'année." 

"Le problème, c'est qu'en cas de coup de mer ou de mauvais temps, tout ce qui a été fait ne sert plus à rien, poursuit-il. Une année, nous avions lancé le chantier trop tôt et la météo nous avait forcés à tout recommencer en plein mois de juillet. C'était l'enfer. Le mois d'avril est un bon compromis : il n'y a pas encore trop de monde et les risques de coup de mer sont limités." 

Pendant encore une semaine, les ouvriers travailleront à remodeler le profil des plages urbaines du Grau-du-Roi. Puis, si la situation sanitaire le permet, ils laisseront la place aux estivants jusqu'à l'année prochaine. L'entretient des plages sera alors à nouveau l'affaire de Pascal Michalski et ses agents municipaux. Des hommes de l'ombre qui, dès l'aube et tout l'été, passeront le sable au peigne fin pour maintenir les lieux propres et accueillants.

Boris Boutet

Boris Boutet

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