ÉDITORIAL Déconfinement : le pass ou l'impasse...
Que ça va faire du bien ! Que ça va faire du bien de boire un café en terrasse avant le boulot, de manger avec son amoureux au restaurant ou d’aller dans un vrai magasin pour acheter soi-même un vrai cadeau ! Même ceux qui n’aiment pas la politique sont contents de savoir que députés et sénateurs examinent en ce moment le projet de loi de sortie progressive de l'état d'urgence sanitaire. Une sortie de crise, enfin ! Mais gare toutefois aux excès d’enthousiasme qui font en partie notre charme sudiste. L’épidémie de covid-19 n’est pas encore derrière nous. D'ailleurs le "pass sanitaire" contenu dans ce projet de loi est là pour nous le rappeler. Il se veut être une réponse à la difficile équation consistant à retrouver une vie normale en évitant un rebond épidémique. Obligatoire à partir du 9 juin pour les manifestations de plus de 1 000 personnes, il obligera les aficionados nîmois à montrer patte blanche à l'entrée des arènes pour assister à la "mini-feria" de Pentecôte. Ces derniers devront être munis d’un test PCR négatif de moins de 48 heures ou d’un certificat médical attestant avoir été vacciné ou avoir contracté le virus dans les six derniers mois. Oui, c’est contraignant, pénible même. Certains en ont marre de se faire enfoncer un coton-tige dans le nez. Du coup ceux-là pourront décider carrément de passer par la case vaccination. Plus radical. C'est d'ailleurs l'un des objectifs du Gouvernement soucieux de convaincre les récalcitrants au vaccin, ne nous leurrons pas. À juste titre, les plus réboussiers auront d'autres arguments contre ces nouvelles contraintes sanitaires. Des contraintes qui n’éradiquent pas les risques de contamination mais qui les limitent simplement. Aujourd’hui on sait que la vaccination n’empêche pas la transmission du covid-19. Un test PCR négatif, réalisé dans les 48 heures, n’est pas non plus un moyen sûr de ne pas être contaminé et/ou contagieux. Ce pass sanitaire est surtout là pour nous rappeler que le virus et ses variants sont toujours là et que la vaccination reste, à ce jour, le meilleur moyen de lutter contre le virus. En attendant des jours meilleurs et les embrassades, pour les rassemblements de foule et le brassage, ce sera le "pass" ou faire l'impasse.
Coralie Mollaret
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