AU PALAIS Le légionnaire frappe sa compagne à coups de côte de bœuf
Après des mois d’une relation plutôt paisible, le week-end du 8 mai a été fatidique au couple formé par Christopher et sa compagne.
Dans un fort accent anglais, Christopher, un Américain de 33 ans, réfute avec fermeté les accusations de violence à son encontre. « Je suis rigide dans mes opinions, je suis difficile à aimer, mais tout ça ne s’est jamais passé », commence le trentenaire. La justice reproche à ce légionnaire, arrivé en France en 2015, d’avoir frappé à plusieurs reprises sa compagne (elle a eu 8 jours d’ITT), ainsi que la détention d’armes - des grenades à plâtre, une hache, une machette, une matraque télescopique et plusieurs couteaux - retrouvées dans sa voiture.
Ce samedi 8 mai, à Alès, Christopher et sa partenaire se disputent. D’après la victime, elle a reçu plusieurs coups au visage avant d’être poussée contre une table. Elle s’est même pris des coups de côte de bœuf… « Elle a pris mon steak quand je mangeais, mais je l’ai jamais frappée avec une côte de bœuf », nuance l’accusé. D’après le militaire décrit comme « loyal, fidèle, mais très compliqué à gérer » par ses supérieurs, sa compagne aurait chuté alors qu’elle tentait de l’agresser. C’est ainsi qu’elle se serait fait son œil au beurre noir. Quant aux autres marques sur son corps, elles seraient le résultat « d’actes sexuels violents et consentis ».
Appelée à témoigner à la barre du tribunal correctionnel d’Alès, lundi dernier, la victime ne charge pas celui qui a été son compagnon : « Il a toujours été très soutenant et très investi avec mes deux enfants. Mais il a du mal à gérer son stress, il a beaucoup de colère et je n’arrive pas à comprendre qu’il ait pu lever la main sur moi. Il m’a frappée à plusieurs reprises, il a complètement perdu pied ». Le procureur, François Schneider, ne croit pas aux dénégations de l’Américain : « Dans ce dossier, on a des photos assez explicites. Pour son premier épisode de violence, il commence très fort », remarque-t-il avant de requérir 18 mois de prison avec sursis probatoire.
« À quel titre madame serait plus crédible que monsieur ? », interroge Me Karim Derbal, l’avocat du trentenaire qui estime que « le doute est présent », raison pour laquelle il plaide la relaxe. À l’issue du délibéré, le tribunal alésien condamne Christopher à 12 mois de prison avec sursis probatoire, l’interdiction d’entrer en contact avec sa victime, de paraître dans le Gard et de détenir une arme pendant 5 ans. Il devra enfin verser 1 500€ de préjudice moral à sa victime.
Tony Duret
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